J’ai commencé à chasser des trophées il y a presque trois ans. J’ai par ailleurs obtenu mon 52e trophée Platine, au début du mois, avec le jeu indépendantShady Part of Me(2020). Si ce désir de complétion m’apporte du divertissement et de la satisfaction, d’autres joueurs n’y trouvent que peu d’intérêt voire de sérieux inconvénients. Cela faisait longtemps que j’avais envie de proposer une réflexion approfondie sur les trophées, dans les jeux vidéo. Sache que cet article sera orienté vers les trophées PlayStation, car il s’agit de ma console de prédilection. Toutefois, dans un souci d’objectivité, j’ai essayé de réunir plusieurs ami(e)s gamers, autour de ce papier, afin de te délivrer une réflexion aussi nuancée que possible. Après avoir rappelé ce qu’est fondamentalement un trophée, et après avoir fait connaissance avec les différents protagonistes de cet article, nous allons vérifier ce que les trophées peuvent apporter de bénéfique au joueur. Nous n’hésiterons pour autant pas à mettre en exergue les pires défauts de la chasse au trophées. Pour finir, nous tâcherons de nous demander quel est l’impact final sur les habitudes de jeu, du côté du gameur comme du développeur. Tu es prêt(e) ? C’est parti !
Qu’est-ce qu’un trophée ?
Un trophée – ou succès – est par définition additionnel. La liste de trophées est généralement gérée par une plate-forme de jeu en ligne, comme Steam ou PlayStation Network. Au-delà de la simple récompense, les trophées sont un moyen déguisé d’étudier le comportement des joueurs. Grâce aux statistiques, les développeurs peuvent savoir quel pourcentage des joueurs vient à bout de l’histoire principale du jeu. Et il y a bien souvent des surprises ! Les succès sont apparus sur le service Xbox Live de la X-Box 360, en 2005. Trois ans plus tard, Sony s’inspira de Microsoft pour lancer les trophées sur PlayStation 3. Pour l’anecdote, sache qu’un chasseur de trophées, du nom de Hakam Karim, apparaît dans le Guinness Book. En douze ans, celui-ci aurait remporté 2300 trophées Platines. Si ses prouesses imposent le respect, Hakam Karim confie éprouver de moins en moins de plaisir à jouer. Un comble.
C’est en mai 2017 que La Casa de Papel commence à être diffusée sur la chaîne espagnole Antena 3. La série, qui aurait pu s’appeler «Les expulsés » n’obtient pas le succès escompté. C’est en arrivant dans le répertoire de Netflix, avec un découpage différent, qu’elle rencontre son public, au point de devenir la production Netflix la plus regardée de l’histoire dans de nombreux pays.
Dans cet article très particulier, j’aimerais décrypter une série qui est devenue très importante pour moi. Il va de soi que le dossier comporte des spoilers, y compris sur la quatrième partie, sortie le 3 avril dernier.
La Casa de Papel met en scène une bande de voleurs qui décide de s’infiltrer dans la Fabrique Nationale de la Monnaie et du Timbre. Quand j’ai découvert cette série, elle m’a immédiatement fait penser à du Tarantino. Si dans Reservoir Dogs (1992), les voleurs portent des noms de couleurs, les braqueurs espagnols portent des noms de villes. (Ils ont d’ailleurs failli porter des noms de planètes). On pourrait considérer que les références à l’univers de Quentin Tarantino ne s’arrêtent pas là. La série mise beaucoup sur son ambiance de huis-clos, ainsi que sur le caractère excentrique de ses personnages et de ses dialogues. D’ailleurs, Nairobi rappelle qu’ils ne se trouvent pas dans un « film de Tarantino » quand ils commencent à dégainer leur arme les uns contre les autres, dans les toilettes. Les scénaristes de La Casa de Papel ont l’art d’écrire des échanges aussi triviaux que révélateurs du tempérament des personnages. (Tu te souviens quand Moscou et Berlin se disputent à propos de particules de caca ?). Je pourrais pousser le vice jusqu’à imaginer que la mallette noire de Palerme, dans la partie 4, est un clin d’œil à la mystérieuse mallette de Pulp Fiction (1994). On ne sait toujours pas ce qui se trouve dans celle-ci, ce qui a entraîné de nombreuses théories au fil des années. Quand Palerme tente de s’enfuir, il prétend embarquer des documents confidentiels, avant qu’on ne se rende compte qu’elle était farcie de… madeleines.
« On est pas dans un film de Tarantino ! »
Tu l’auras compris, La Casa de Papel est un thriller mais il serait malvenu de croire que la série se prend au sérieux. Elle a toujours possédé un je ne sais quoi de fantaisiste et outrancier, au risque de basculer dans la surenchère de partie en partie. Alors que le Professeur présentait le premier plan comme presque impossible, le deuxième est réputé infaisable, tandis que le Plan Paris est ni plus ni moins qualifié de « pure folie ». Si, la plupart du temps, l’exécution est bien menée, force est de constater que la série est de plus en plus décriée pour ses invraisemblances. La Casa de Papel est de ces récits qui font appel à la suspension consentie de l’incrédulité. Notons qu’il serait malhonnête de dire que les créateurs ne font aucun effort en terme de réalisme. Par exemple, la Banque d’Espagne comporte vraiment un coffre sous-terrain et inondable, en cas d’intrusion. Les scénaristes de la série ont d’ailleurs fait appel à des ingénieurs pour imaginer un moyen d’intrusion qui pourrait fonctionner. Tu as sans doute compris que je suis très bienveillante vis-à-vis de la série. Malgré tout, je comprends qu’on puisse ne pas tolérer ses incohérences. C’est pourquoi je peux te conseiller les avis et analyses de Captain Popcorn, qui est plus objectif sur le sujet.
Quand on parle d’excessivité, on peut aussi penser aux réactions de certains personnages. Cela pourrait toutefois être expliqué par cette ambiance très particulière de huis-clos. Braqueurs et otages sont confinés au même endroit, pendant des jours. Ils ne mangent pas à leur faim et dorment à peine. Au cours des deux premières parties, Tokyo rappelle à plusieurs reprises combien le manque de sommeil peut provoquer un « cour-circuit cérébral », sans compter que la bande de braqueurs, en plus d’être composée de caractères atypiques, fait fasse à une pression énorme.
La première bande au complet.
La Casa de Papel est un cocktail composé d’éléments assez détonants, mais le public a surtout été charmé, à mon sens, par les personnages. Le documentaire La Casa de Papel : Le Phénomène souligne que la série est devenue plus qu’un divertissement, car les gens ont tissé avec elle un « lien philosophique ». Ils ont appris à connaître les personnages, à s’identifier à l’un ou à l’autre et, par dessus-tout, à les aimer.
C’est pourquoi la structure de mon analyse se fera sous le prisme des personnages. Je parlerai, dans un premier temps, du masque de Dali, de Tokyo et Rio, afin de m’attarder sur l’ADN de la série, qu’il s’agisse de l’iconographie, de sa narration ou des ingrédients les plus essentiels. Nous rendrons ensuite visite au Professeur et à Marseille, mais aussi à Lisbonne et à cette chère Alicia Sierra, pour évoquer le jeu du chat et de la souris. Notre prochaine destination sera Berlin, puis Palerme, sans oublier Helsinki et Oslo, afin de décrypter l’ambiguïté des caractères et relations de ces personnages. Nous irons ensuite saluer Manille, Nairobi et Bogota, pour effleurer la question de la représentation d’une minorité ou du féminisme, dans la série. La dernière étape du voyage se situera à Moscou, Denver puis Stockholm. Malgré les apparences, La Casa de Papel est avant tout une histoire familiale, et ce même si on se passerait bien d’inviter Arturito au repas de Noël. Je tâcherai, pour conclure, de revenir sur la place de la musique, dans la série, sans oublier d’évoquer les sources qui m’ont aidée à étoffer cette analyse. Vamos !
Il est temps, si tu l’acceptes, de mener une enquête. Les indices que nous avons à notre disposition se trouvent dans un jeu, que l’on pourrait qualifier d’insolite par rapport à ses aînés. Dernier né de la franchise Les Aventures de Sherlock Holmes, The Devil’s Daughter, sorti en 2016, est quelque peu à part. Maintenant, mon cher lecteur, il est temps de suivre la piste du plus célèbre détective consultant de la littérature. Une multitude de questions se posent. Qui est-il ? D’où vient-il ? Quelles empreintes a-t-il laissées sur ce jeu bien particulier ? Tu verras que les réponses sont élémentaires, cher lecteur, (et sans spoiler).
Sherlock Holmes, tel qu’il apparait dans The Devil’s Daughter (2016)
Qui est Sherlock Holmes ?
Bien qu’il soit né à la fin du dix-neuvième siècle, Sherlock Holmes est un personnage iconique, et encore redoutablement apprécié de nos jours. Son père spirituel n’est autre que Sir Arthur Conan Doyle. Pourtant, ce romancier partage plus de points communs avec le Docteur Watson. Il était lui-même médecin ainsi que l’heureux propriétaire d’une fière moustache. Sherlock Holmes est un détective consultant qui se base, pour ses enquêtes, sur la science de la déduction. Il utilise ses facultés d’observation pour émettre des suppositions qui se révèlent souvent exactes. D’après le mentaliste Fabien Olicard, le prénom Sherlock serait notamment inspiré de celui d’un auteur de médecine et de celui d’un violoniste. Voilà qui expliquerait les prédispositions du détective pour le violon ! Le nom Holmes serait un hommage à l’homme de lettres et de sciences Oliver Wendell Holmes. Sherlock n’est pas le seul personnage créé par Conan Doyle : on peut notamment citer le Professeur Chalenger. Il est toutefois celui qui a rendu l’auteur particulièrement prolifique. Sherlock Holmes serait apparu dans plus de 50 nouvelles et dans pas moins de 4 romans. Sa première apparition est dans le roman Une étude en rouge, paru en 1887.
« Vous n’aimez vraiment pas ma moustache, Holmes ? » s’inquiéta le Dr Watson.
De l’inspiration à l’adaptation
Il est temps d’aborder un tournant plus complexe de l’enquête. D’où vient Sherlock Holmes ? Eh bien, il serait largement inspiré d’un professeur d’Arthur Conan Doyle, répondant au nom de Joseph Bell. Le détective a hérité de lui ses méthodes, et non pas son excentricité, espérons-le. Il pourrait aussi être inspiré de Auguste Dupin, personnage inventé par Edgar Allan Poe. Il est d’ailleurs explicitement évoqué dans Une étude en rouge. Mais comme tous les personnages qui deviennent intemporels, Sherlock est par-dessus tout devenu une source d’inspiration. Son empreinte dans le paysage littéraire est immense, qu’il s’agisse d’écrits d’Arthur Conan Doyle ou d’autres auteurs. L’ennemi juré de Moriarty a aussi assailli les petits et grands écrans. Il existe plus d’une vingtaine d’adaptations cinématographiques ou télévisuelles. Comme beaucoup, j’ai été marquée par les films de Guy Ritchie et par-dessus tout par la série Sherlock, diffusée en 2010. J’ai même eu l’occasion de visiter le musée et la boutique Sherlock Holmes, ouverts au 221B Baker Street, à Londres. Cette adresse t’est familière ? J’espère bien ! Mais plus intéressant encore, Sherlock Holmes a été le sujet de nombreuses adaptations vidéoludiques, et ce depuis les années 80 ! Il s’est souvent agi d’aventures textuelles. Le dernier jeu en date n’est autre que The Devil’s Daughter. Il est donc temps d’entrer dans le vif du sujet.
Sherlock a la fâcheuse habitude de fouiller dans les affaires d’autrui.
Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter
Ce jeu développé par Frogwares possède un état d’esprit assez fidèle à l’égard du monument littéraire. Non seulement Sherlock Holmes est un détective astucieux dont les méthodes n’ont de cesse de surprendre, mais il est également excentrique, et il lui manque quelques facultés… sociales, dirons-nous. Quoiqu’il reste très classique, le jeu est relativement ingénieux et amusant. Outre Sherlock Holmes, tu es amené à incarner, brièvement, d’autres personnages qui apparaissent dans les récits. Il y a le Docteur Watson, bien entendu, mais aussi Wiggins, un jeune garçon des rues et livreur de journaux, et même Toby, le chien du Docteur Watson ! Des PNJs viennent étoffer la galerie des personnages connus, à l’instar de l’inspecteur Lestrade, mais je n’en dirai pas plus, afin de ne pas te priver de toutes les surprises du jeu. Ce qui est appréciable, c’est que la VF est assurée par Gilles Morvan, Yann Peira et Loïc Houdré, qui doublaient respectivement Sherlock, Watson et Lestrade dans la série de 2010.
Force est de constater que le gameplay de The Devil’s Daughter n’a de cesse de se renouveler. L’intrigue se déroule au fil de cinq enquêtes. Les nœuds de ces enquêtes se dénouent au moyen de mécaniques de gameplay extrêmement variées, et qui se répètent peu. The Devil’s Daughter est une véritable mine d’énigmes et de mini-jeux en tous genres. Sherlock Holmes doit par exemple se déguiser pour approcher certains suspects et témoins. Il réalise des expériences de chimie afin de vérifier des hypothèses, et il utilise la science de la déduction, notamment pour dresser le portrait des différents personnages mêlés à l’enquête. L’intrigue peut même se targuer de permettre au joueur de conclure les enquêtes comme il l’entend. Cela peut se traduire par quelques choix moraux. Tout ceci est très alléchant, et plutôt fun, mais le revers de la médaille n’est pas moindre. Du point de vue des graphismes et sur le plan technique, le jeu est très loin du nec plus ultra. Il expérimente tant de gameplay différents qu’il ne peut pas toujours s’en tirer avec les honneurs. D’autre part, il est plutôt facile, dans l’ensemble. J’ai malgré tout gardé du plaisir à y jouer.
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Pour cause, les différents décors et textes du jeu regorgent de références à l’univers Sherlock Holmes. (Je te conseille vivement de regarder le diaporama ci-dessus, pour avoir un aperçu des mini-jeux ou des références). Je suis très loin d’être une experte en la matière, et pourtant, j’en ai relevée plusieurs. La plus évidente est le nom de la deuxième enquête du jeu : celle-ci s’intitule Une étude en… vert. Bien que Mycroft, le frère de Sherlock, ne soit pas présent physiquement, le détective a une pensée ironique, à son égard, lorsqu’il aperçoit une publicité en ville. Lorsque l’on dresse le portrait d’une femme appelée Mary Sutherland, Sherlock constate que ses bottines sont dépareillées. Ce cas très court à traiter est directement tiré de la nouvelleUne affaire d’identité, sortie en 1891. Les références envers la culture britannique, en général, ne sont pas en reste. Lorsque Sherlock consulte ses archives, on peut notamment trouver les noms de Jack l’éventreur ou de Dorian Gray. L’un des PNJs du jeu, un comédien excentrique, s’appelle Orson Wilde, et rend probablement hommage à Oscar. (Et je ne parle pas de la statuette dorée). D’un point de vue purement vidéoludique, j’ai trouvé que les décors et les énigmes de la deuxième enquête : Une étude en vert, sont une référence aux jeux Tomb Raider. Pour finir, la dernière enquête se résout en partie au Highgate Cemetery, un des cimetières les plus célèbres (et magnifiques) de Londres. Cette enquête, intitulée Rêves enfiévrés, donne du sens au titre du jeu : The Devil’s Daughter. Je ne révélerai rien, cela va sans dire, mais cette enquête, parsemée de spiritisme et d’occultisme, pourrait être une référence à la croyance dévouée d’Arthur Conan Doyle, en ces pratiques.
Sherlock a une pensée émue pour son frère.
Résolution
Voilà, j’espère que tu en sais un peu plus, désormais, sur le célèbre détective consultant. Ce personnage iconique, créé par Arthur Conan Doyle a plusieurs sources d’inspiration. Mais il est par-dessus tout devenu le sujet d’innombrables adaptations, et ce, dans plusieurs médias. Le jeu vidéo est bien sûr celui qui nous intéresse le plus. Même si The Devil’s Daughter souffre de défauts techniques et se révèle assez court, je dois admettre que j’ai pris un plaisir coupable à arpenter ce jeu. Il faut dire que les références envers l’univers Sherlock Holmes ou la culture britannique ont su égayer mon cœur de fan, et ce, même si j’ai certainement dû en rater beaucoup. Mais où vas-tu ? Je ne vais pas te laisser partir ainsi. Il est maintenant temps de tester tes propres capacités d’observation et de déduction. Un certain Mystic Falco a dissimulé quatre références à l’univers du détective, dans la miniature de l’article. Sauras-tu toutes les identifier ?
Si tu es arrivé(e) ici, c’est parce que tu as envie d’en savoir plus sur Pedro Alonso, un comédien espagnol ayant acquis une coquette notoriété depuis qu’il incarne Berlin, dans La Casa de Papel, depuis 2017. De coutume, nous ne parlons guère séries sur ce blog consacré aux jeux vidéo… Mais après tout, La Casa de Papel a été au cœur d’une mission spéciale sur Tom Clancy’s Rainbow Six Siege, en novembre dernier ! Comment ça, mon prétexte est complètement pété ? De toute façon, c’est mon blog, c’est moi qui décide !
J’ai eu l’honneur de rencontrer Pedro Alonso, et de discuter avec lui. Et cela n’aurait tout bonnement pas été possible sans l’organisme Ultim Events que je remercie chaleureusement.
Le samedi 14 décembre est un jour à marquer d’une pierre blanche, même si c’était loin d’être gagné entre le taff et la grève des transports qui atteignait son paroxysme. J’ai malgré tout pu assister à la convention The Elitist’s Circle à l’Espace Charenton, Paris. C’était l’occasion pour les fans de la série Elite de rencontrer trois comédiens du casting : Mina El Hammami (Nadia), Alvaro Rico (Polo) et Claudia Salas (Rebeca). Même si j’ai pu croiser les deux derniers, je dois reconnaître que je ne me suis véritablement intéressée qu’au Guest Star : Pedro Alonso.
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Comment ça s’est passé ?
J’ai participé au meeting, et alors que je m’attendais à une conférence traditionnelle, je me suis retrouvée dans une salle aussi petite qu’intime. Nous étions très peu nombreux, alors je vous laisse imaginer la nervosité qui habitait certains membres du petit groupe avec qui j’ai partagé cet instant privilégié. En effet, le comédien de 48 ans est un homme qui en impose, non pas par sa froideur, mais par son charisme et sa prestance. Au reste, on se rend très vite compte combien il est humble, empli de gratitude et surtout soucieux de mettre tout le monde à l’aise. Tu sais, quand Tokyo compare Berlin à un requin dans une piscine, parce que l’on peut nager avec sans jamais être tranquille ? Eh bien, ce fut tout le contraire. Samedi matin, j’ai eu l’impression de participer à une longue conversation entre potes, même si l’un d’eux était un acteur pour qui j’ai le plus grand respect.
On aurait pu redouter la barrière de la langue, à tort. Certes, je ne connais pas un mot d’espagnol, mais Pedro Alonso comprenait un peu de français et parlait couramment anglais, sans oublier le travail des deux traductrices que je remercie tout autant. Et quand je parle de conversation entre potes, je n’exagère même pas. On s’est enlacés plusieurs fois, on s’est échangés nos prénoms, bref, on a fait connaissance, tant avec le comédien lui-même, qu’avec certains membres du groupe, avec lesquels j’ai finalement passé la journée entière. Je salue donc Pauline et Angélique si elles passent par là ! C’est drôle, mais il y a quelques temps, j’aurais sans doute été très tendue en de telles circonstances. Cette fois-ci, pas du tout. Il faut croire que la pratique de mon métier, mais aussi tous les défis que j’essaie de relever sur ce blog, ou sur le podcast Pod’Culture portent leurs fruits, et en cela, je remercie aussi les copains et les gens qui me soutiennent.
Me voici en compagnie de Pedro Alonso
Quelques anecdotes sur Berlin et La Casa de Papel
Aussi ai-je osé poser la première question. « De quels personnages réels ou fictifs vous-êtes vous inspiré pour incarner Berlin ? Ou du moins, à qui vous fait-il penser ? » Et voilà que l’acteur quitte le siège qui lui était attribué pour s’asseoir à côté de moi, et ne plus changer de place ! Alors, il nous explique qu’il a établi une connexion profonde avec son personnage, et que celle-ci est née à Mexico. (C’est… au Mexique). Il nous a expliqué que la spiritualité est quelque chose d’important pour lui et que cela a donc influencé sa façon d’incarner Berlin. Il voit vraiment le braqueur comme un chaman, de par sa manière d’influencer les autres ou même d’esquisser certaines danses. D’ailleurs, pour l’anecdote, Mexico est considérée comme la Berlin de l’Amérique latine ! Certes, il n’a pas choisi le pseudonyme de Berlin, mais il ne le regrette donc pas, d’autant plus qu’il a de l’affection pour la capitale de l’Allemagne.
Il lui a aussi été demandé comme il avait réagi en apprenant… Spoiler… que Berlin allait disparaître. Il a expliqué que Berlin était un personnage paradoxal, dans la mesure où on pouvait le qualifier de quelqu’un d’intolérable, qui se plaît à détruire les autres. Et pourtant, Berlin finit par commettre l’impensable, en se sacrifiant pour sauver ses complices. De toute façon, peu d’acteurs se réjouissent de la mort de leur personnage, surtout lorsqu’une suite est annoncée. Toutefois, Berlin était assez apprécié pour que les scénaristes trouvent un moyen de l’intégrer dans la partie 3, par le biais de flash-back.
La chansonBella Ciaoa évidemment été mentionnée. Figure-toi que Pedro Alonso se considère comme un très mauvais chanteur. C’est pourquoi il n’a pas essayé de vraiment chanter, durant la scène cruciale que tu retrouves ci-dessus. Il a tâché de l’interpréter à sa manière, au point d’émouvoir terriblement l’un des techniciens qui descendait d’un partisan italien. Chanter Bella Ciao a donc été pour lui un grand honneur.
Alors, il lui a été demandé quelles étaient les scènes les plus difficile puis drôle à tourner, dans la série. Pedro Alonso a mentionné le discours on ne peut plus misogyne que tient Berlin, auprès de Rio. Il a admis qu’il avait du mal à croire que ces lignes de dialogue seraient vraiment diffusées, mais il a malgré tout essayé de s’accaparer l’état d’esprit du personnage à ce moment-là. Il s’est également souvenu d’un moment du tournage où il avait décidé d’apprendre des pas de danse aux acteurs interprétant les otages, juste avant une scène très sérieuse. C’était très drôle car il passait pour imprévisible et capable de changer de registre rapidement. Ah, et il m’a aussi demandé où j’ai trouvé mon tee-shirt « Berlin », mais je ne vais peut-être pas faire de placement de produit ici !
Je ne vais pas retranscrire toute la conversation, loin de là. De nombreux sujets ont été évoqués, au sujet de La Casa de Papel, mais pas que. Tu ne le savais peut-être pas, mais Pedro Alonso aime peindre, comme tu peux le constater sur son instagram, ou écrire. D’ailleurs, il a passé un séjour au fin fond de la jungle afin de terminer son livre.
Au final
Tu l’auras compris, cette rencontre était incroyable. J’ai vraiment le sentiment d’avoir passé un moment privilégié et enrichissant, auprès d’un acteur et surtout d’un homme avenant, plein de gratitude et surtout très intéressant à écouter. Il est doté d’une prestance et d’une éloquence qu’on peine à décrire, tout en parvenant à mettre les autres à l’aise. Il était si soucieux de bien faire et d’accueillir correctement chaque fan ayant demandé un autographe, qu’il a largement dépassé le temps qui était destiné à cela ! Pour ma part, je me suis « contentée » de la photo, qui est le souvenir pour moi d’une journée incroyable, grâce à cet homme, certes, mais aussi à Ultim Events. Et si Berlin te manque, sache qu’il est de retour dans la partie 4 de La Casa de Papel, disponible sur Netflix, à partir du 3 avril 2020.
A la fin de la journée, le comédien est venu dire « au revoir » de manière touchante.