A la découverte de Ni No Kuni

Aussi surprenant que cela puisse paraître, je ne suis pas une grande amatrice des films du studio Ghibli. J’en ai vus plusieurs, qui ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. Malgré tout, le studio Ghibli a fini par m’atteindre en plein cœur, grâce à une saga de jeux vidéo : Ni No Kuni. L’aventure Ni No Kuni débute au Japon, en 2010, avec plusieurs jeux. En Europe, nous connaissons principalement La Vengeance de la Sorcière Céleste et sa suite, L’Avènement d’un Nouveau Royaume. Il s’agit de jeux de rôle se déroulant dans un monde ouvert. Si la conception artistique pensée par le studio Ghibli est renversante, la musique n’est pas en reste, comme en témoigne le thème principal de Ni No Kuni 2. Les jeux de la franchise ont été pensés comme des œuvres susceptibles de parler aux enfants, mais aussi aux adolescents qui sommeillent en chacun(e) de nous. A ce titre, ces aventures sont aussi enchanteresses qu’on pouvait l’attendre.

L’héritage d’Oliver et Evan

Le premier jeu nous plonge dans la peau d’Oliver, un jeune garçon vivant à Motorville. Son existence bascule lorsqu’il perd tragiquement sa mère. Alors que des larmes se déversent sur sa peluche préférée, une petite créature portant une lanterne au bout du nez ; celle-ci devient une fée bien vivante ! Oliver et Lumi seront alors transportés dans un monde parallèle et magique, où le garçon découvrira plusieurs royaumes, comme Carabas, et où il fera la rencontre de ses meilleurs amis : Myrta et Faco. L’Avènement d’un Nouveau Royaume se déroule des centaines d’années après les faits relatés dans Ni No Kuni. Bien qu’il soit orphelin et tout aussi bienveillant qu’Oliver, Evan s’en démarque à bien des égards. Mi-garçon, mi-lion, il est l’héritier du trône de Carabas, dont il a été chassé, suite à un coup d’état. Le principal lien entre les jeux est le royaume de Carabas, qui a bien changé en plusieurs siècles, à l’instar du reste du monde. Par ailleurs, la légende d’Oliver est racontée, lorsqu’Evan relève les épreuves du Dôme sacré. Si Evan est originaire de ce monde magique, il fait la rencontre de Roland, un autre Roi venant du monde des humains.

Des mondes parallèles

Les motivations d’Oliver sont personnelles. Conscient que les individus de son monde possèdent un être qui les reflète, dans l’autre univers ; il souhaite trouver un moyen de ramener sa mère. Un problème en entraînant toujours un autre, Oliver sera amené à affronter un certain Shadar, puis la Sorcière céleste elle-même, afin de sauver le monde. Evan est encore plus prompt à l’abnégation. Après avoir perdu le trône de Carabas, il tient moins à le récupérer qu’à fonder un nouveau royaume, baptisé Espérance. Son but est ni plus ni moins de signer un pacte de paix avec l’ensemble des autres royaumes, afin que le monde ne connaisse jamais plus la guerre. Le premier Ni No Kuni apparaît initialement comme une œuvre fantastique, dans la mesure où il est longtemps difficile de savoir si l’aventure se déroule réellement, ou seulement dans l’esprit d’Oliver. Le garçon est amené à faire de nombreux allers et retours entre l’autre monde et le sien, où les gens n’aperçoivent aucun phénomène magique. S’il était parfois lassant de basculer d’un monde à l’autre, il est regrettable que cette dimension fantastique ait disparu du dernier opus, qui se contente de montrer le monde des humains au début et à la fin du jeu, par l’intermédiaire de Roland. Dans tous les cas, les intrigues se veulent oniriques et pleines de rebondissements. Si certaines révélations sur les personnages sont parfois attendues, d’autres peuvent agréablement surprendre.

La variété du gameplay

L’aspect enchanteur des jeux se traduit moins par leurs intrigues que par leurs éléments de gameplay respectifs. Ni No Kuni peut être considéré comme un RPG mélangeant les formules d’autres franchises célèbres. En ce sens, le premier opus emprunte clairement le concept de Pokémon. Oliver est capable d’adopter des créatures répondant au nom de Familiers. Il en existe de nombreuses espèces, lesquelles ont la possibilité d’évoluer. Si l’idée est riche, elle finit par devenir pesante, dans la mesure ou, contrairement à Pokémon, l’ensemble du jeu ne repose pas seulement sur ce concept. La formule de Ni No Kuni 2 est différente. Les Familiers sont abandonnés. Tout juste Evan est-il capable d’adopter des Mousses élémentaires, qui agissent de manière plus indépendante au cours des combats. Autre concept abandonné : alors qu’Oliver avait la possibilité de transférer des émotions d’un cœur à un autre, Evan ne possède pas cette capacité. Naturellement, le deuxième opus introduit de nouveaux modes de jeux. Les opérations militaires permettent de contrôler les troupes d’Evan, au cours de batailles stratégiques. Le mode « royaume », quand à lui, est réellement passionnant. Le jeune monarque doit accomplir des quêtes annexes, recruter de la main d’œuvre et réaliser différents objectifs afin d’accroître la richesse et l’influence de son royaume. Les bâtiments construits à Espérance ainsi que les recherches menées peuvent grandement faciliter les autres défis proposés par le jeu.

Épilogue

Les deux épisodes de Ni No Kuni sont, à mon sens, des jeux incontournables pour les amateurs et amatrices de RPG. La direction artistique est renversante, grâce à l’influence du studio Ghibli. Il s’agit aussi de jeux de rôles à la fois classiques et très novateurs. Les personnages et intrigues sont stéréotypés, bien qu’ils ne manquent ni de profondeur, ni de rebondissements. L’univers est sublimé par la variété des éléments de gameplay, évoluant d’un jeu à un autre. Si le premier opus possédait une histoire ainsi qu’un niveau de difficulté plus complexes ; le deuxième opus le surpasse grâce aux différentes améliorations ou à l’introduction de la gestion du Royaume (bien plus passionnante que celle des Familiers). Ni No Kuni est une saga onirique et enchanteresse que l’on retrouve, par ailleurs, dans d’autres médias. Sorti en 2019, un film d’animation éponyme propose une histoire originale. S’il possède quelques bonnes idées, il souffre de sa brièveté et surtout d’une animation très en-deçà de la beauté des jeux. Il existe également un manga, constitué de deux tomes : L’héritier de la lumière et le prince chat. Par conséquent, je ne peux que vous conseiller de faire comme Oliver et Roland, et de basculer dans le monde de Ni No Kuni.

Pokémon Épée et Bouclier | A quel point la région de Galar s’inspire-t-elle de la Grande-Bretagne ?

Il est traditionnel que les régions des jeux Pokémon s’inspirent de véritables pays. Alors que les quatre premières générations s’inspiraient de différentes régions du Japon, c’est à partir de la cinquième génération que Pokémon se diversifia et partit à la conquête du reste du monde. En effet, Unys est – comme son nom le sous-entend – inspirée des États-Unis, ou plus particulièrement de New-York. La sixième génération nous permit d’être un peu chauvins puisqu’elle s’inspira grandement de la France. Vint ensuite la région d’Alola, qui avait pour modèle l’archipel Hawaï. La huitième et dernière génération se déroule à Galar, qui s’inspire de la Grande-Bretagne, en particulier l’Angleterre.

Mais jusqu’à quel point Galar s’inspire-t-elle de la réalité ? Il est temps de te toucher deux mots au sujet de la géographie de Galar, mais aussi de ses légendes, ou de sa culture en général. C’est parti!

Winscor est clairement inspirée de Londres.

1. La géographie de Galar

Dès que la carte de Galar a été annoncée, la ressemblance avec la Grande-Bretagne a sauté aux yeux des fans. Certains ont très vite compris qu’il s’agissait de l’île, retournée à 180°. Et, comme tu t’en doutes, les ressemblances sont loin de s’arrêter ici. Galar est constituée de villes très hétérogènes, que l’on peut qualifier de rurales, au sud, mais de plus en plus industrialisées, au fur et à mesure que l’on monte vers le nord. Les références à la révolution industrielle du XIXe siècle sont très nombreuses, qu’il s’agisse des machines à vapeur, des rouages ornementant Mortoby, (une des villes principales du jeu), ou encore du chemin de fer qui cerne une grande partie de Galar. On trouve également de nombreux clins d’œil à l’histoire du pays, comme les célèbres cabines téléphoniques rouges de Winscor, ou encore les deux mines de charbons du jeu, qui renvoient au passé minier de l’Angleterre. Tu l’auras compris, la région de Galar est finement pensée, c’est pourquoi elle permet un dépaysement total, surtout lorsque, comme moi, tu es amoureux ou amoureuse de l’Angleterre.

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Winscor est la ville la plus emblématique du jeu, puisque c’est ici que se termine la compétition, et que l’on reconnaît le plus de monuments. La ville est très clairement la sœur fictive de Londres. Sans doute auras-tu déjà reconnu Big Ben, London Eye, ou même Piccadilly Circus, à l’endroit où les rues sont décorées d’écrans géants. Bien sûr, les autres lieux du jeu ne sont pas en reste et sont également gorgés de références. Par exemple, le géoglyphe de Greenbury est un clin-d’œil au Géant de Cerne Abbas, que l’on peut trouver vers le comté de Dorset. Le vrai géoglyphe daterait – au minimum – du XVIIe siècle, et serait une représentation de Hercule, en pleine érection ! Rassure-toi, aucun pénis géant n’est dessiné à Galar (du moins à ma connaissance). Je parle beaucoup de l’Angleterre, mais les Terres Sauvages m’ont davantage fait penser à l’Écosse. Il était grisant d’explorer ces grandes plaines naturelles, entrecoupées de lacs, au rythme d’une musique agrémentée de quelque instrument celtique.

Zacian et Zamazenta sont les pokémon Épée et Bouclier.

2. La légende arthurienne

La région de Galar n’est pas seulement fidèle à l’Angleterre, au niveau de son environnement, mais aussi au niveau de ses légendes. La légende arthurienne a une place omniprésente dans la région, au point que Galar soit un anagramme du mot Graal ! Les deux versions du jeu sont fortement inspirées de la légende des chevaliers de la table ronde. On peut imaginer que la version Épée, et le Pokémon Zacian, font référence à Excalibur. Cette épée est souvent assimilée à l’épée du rocher, qui aurait permis de rendre Arthur roi. D’après la légende, elle le rendait presque invincible. Mais tu vas me dire : qu’en est-il de la version Bouclier, et de Zamazenta ? Peu de boucliers sont aussi connus que l’épée Excalibur, mais je suppose qu’il s’agit du Bouclier qui avait été offert à Lancelot, par la fée Viviane. Ce bouclier aurait des vertus de guérison, tout en permettant de décupler la force de son propriétaire.

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Si tu as fini le jeu, tu as eu la (mal)chance de rencontrer messieurs Jean-Fleuret et Jean-Targe, qui se targuent (sans mauvais jeu de mot) d’être les héritiers des deux héros de Galar. Ce sont les personnages qui font le plus référence au régime monarchique de l’Angleterre. Ils proposent d’ailleurs une image assez archaïque, hautaine et caricaturale de la royauté. Mais cela ne signifie pas que Pokémon Épée et Bouclier soit une satire de la monarchie anglaise. Après tout, l’un des pokémon les plus majestueux de la 8G n’est autre que Corvaillus. Il s’agit d’un oiseau aux ailes d’acier qui est une référence directe aux corbeaux de la Tour de Londres. Or, la légende veut que ces corbeaux protègent la couronne, et que celle-ci ne tombera que lorsqu’il n’y aura plus un seul corbeau dans la tour.

Galar a un esprit très sportif.

3. La culture anglaise

Galar a cerné tout ce qui fait le charme de l’Angleterre, entre ses paysages incroyables et son goût prononcé pour les légendes, ou encore la couronne. Mais ce n’est pas tout. Je ne suis pas fan de foot, (loin de là!) mais force est de constater qu’il a une place primordiale dans la culture anglaise. Galar est d’ailleurs pourvue d’un esprit très sportif. La nouveauté qui a marqué les esprits est la présence de stades gigantesques où l’on peut affronter les champions d’arènes, et dynamaxer nos Pokémon, devant des tribunes noires de monde. Par ailleurs, le starter de feu a pour évolution Pyrobut, un lapin footballeur ! Dit comme ça, ça semble cocasse, mais je t’assure que ses attaques en jettent.

La dernière grosse allusion au monde du foot est sans doute la Team Yell, que l’on peut comparer à des Hooligans. En effet, ceux-ci passent par la violence pour soutenir leur championne : Rosemary. Personnellement, je dois reconnaître y avoir plus trouvé une critique des fanboys trop zélés des réseaux sociaux. En effet, ils harcèlent les rivaux de Rosemary, sans que celle-ci ne leur ait rien demandé. On peut même dire que cela la gêne. J’ajouterais qu’il s’agit d’un joli pied de nez de la part des scénaristes du jeu, comme s’ils avaient anticipé les critiques (parfois injustes) dont a été victime Pokémon Épée et Bouclier.

Mais l’Angleterre, ce n’est pas que du sport. Il y a aussi la nourriture ! Certes, les anglais ne sont pas les meilleurs cuistots du monde, mais ce n’est pas un hasard si les seuls plats faisables du jeu sont du curry. Cela fait peut-être référence au passé commun (et houleux) entre l’Angleterre et l’Inde. N’oublions pas de mentionner Théffroi qui évolue en Polthégeist ou encore Crèmy qui évolue en différentes variétés de Charmilly.

A vrai dire, beaucoup de pokémon de la 8G (sans oublier les formes de Galar) font référence à la culture britannique. Canarticho est désormais capable d’évoluer en Palarticho, lequel a la posture d’un chevalier. Certains pokémon, comme Smogogo ou Corayon, ont malheureusement été altérés par la pollution et la révolution industrielle. M. Mime a lui aussi une évolution inédite : M. Glaquette. Il s’agit sans doute d’un clin d’œil au goût prononcé de l’Angleterre pour la danse, l’art de la comédie musicale, et peut-être même directement Billy Elliot ? J’ai aussi envie de mentionner Voltoutou, inspiré du corgi, chien anglais par excellence, ou encore Charbi, pokémon charbon, sans oublier Hexadron, dont la description du Pokédex m’a fait penser à une parodie de la garde royale britannique.

Et toi ? Qu’est-ce qui t’a particulièrement fait penser à la Grande-Bretagne, à Galar ?

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