Dossier #4 : (Mon) Histoire du RPG

J’adore les jeux vidéo, et ceux que je préfère par-dessus tout sont les RPG. Dernièrement, j’ai terminé Légendes Pokémon : Arceus qui, en dépit de ses défauts, m’a permis de m’évader. Vous pourrez d’ailleurs prochainement retrouver mon test sur Pod’Culture. J’en suis venue à me faire la réflexion que, même s’il s’agit de mon genre de prédilection, je n’ai pas des connaissances énormes sur le sujet, et ne me suis d’ailleurs jamais demandé pourquoi ces jeux me faisaient autant vibrer. Ce que je vous propose, c’est un article retraçant l’histoire du RPG, certes, mais entrelacé à ma propre histoire, ou du moins celle que j’ai en commun avec les titres m’ayant le plus marquée.

I. Les origines du RPG [1970-1992]

Comment est né le RPG ?

Le RPG trouve son origine dans les années 70. Pour cause, il est l’héritier des jeux de rôle sur table. Le premier d’entre eux est un titre un peu obscur et méconnu : Donjons et Dragons. Ce jeu de rôle inventé par Gary Gygax et Dave Arneson se joue avec des dés. Il pose plusieurs règles des futurs RPG comme l’introduction de combats au tour par tour, de points de magie ou même d’une accointance avec l’heroic fantasy.

C’est seulement en 1975 que serait apparu le premier jeu de rôle numérique, fort inspiré de Donjons et Dragons. DND aurait été développé dans une université du Sud de l’Illinois. L’objectif était de vaincre les ennemis d’un donjon, avant de récupérer le trésor et de remonter à la surface. Il est fort probable qu’au moins deux autres jeux aient été développés dans la même période que DND, c’est pourquoi il faut retenir cette information avec prudence.

Ultima, apparu en 1981, est le premier RPG à utiliser un système de cartes pour aller d’un environnement à un autre. Il fut développé par Richard Garriott et inspira Dragon Quest.

Des enfants jouent à un jeu de rôle, l’un des écrans de DND et le menu d’Ultima

1986 est une date clé pour les jeux vidéo, comme pour les RPG. En 1986, The Legend of Zelda est le premier jeu à proposer un système de sauvegarde. Il est rapidement suivi par un certain Dragon Quest. Les RPG auraient effectivement eu du mal à exister, sans la possibilité de sauvegarder ! Ces deux petits bijoux arrivent sur Famicom, ou NES, pour les intimes.

Dragon Quest, le premier RPG emblématique ?

Le premier Dragon Quest permet d’incarner le Héros, un descendant de Roto. Il est le seul capable de sauver la princesse Laura, et de ramener la lumière dans le monde. Dragon Quest est le premier né d’une longue lignée. Le onzième et dernier opus principal en date s’intitule Les Combattants de la Destinée. Il s’agit aussi du premier Dragon Quest que j’ai fait et il m’a bouleversée, car il était imprégné autant des bases de la franchise, que du genre du RPG lui-même.

Dans Dragon Quest XI, nous sommes toujours amenés à incarner un Héros destiné à préserver la lumière dans le monde. Ce qui va changer, ce sont les péripéties et les acolytes constituant l’équipe. Il m’est impossible de ne pas mentionner Sylvando, un chevalier singulier dont le genre n’est guère défini et qui n’hésite pas à reconstituer une scène digne de la gay pride. Dragon Quest, ce sont des personnages hauts en couleurs et des rebondissements, sublimés par une musique mémorable ainsi qu’une direction artistique à se damner. Le style artistique est en effet celui du seul et unique Akira Toriyama, qui travaille sur Dragon Quest, depuis presque aussi longtemps que sur Dragon Ball.

Un aperçu du premier Dragon Quest sur NES, une illustration d’A. Toriyama et Sylvando (Dragon Quest XI)

Qu’est-ce qu’un RPG ?

Dragon Quest est par ailleurs un bon exemple pour rappeler la définition exacte d’un RPG. Un RPG consiste à incarner un ou des personnages afin de les faire évoluer, au sein d’un univers vaste. Généralement, le scénario est assez complexe pour assurer une durée de vie conséquente. Le jeu alterne entre des phases d’exploration, de dialogues et surtout de combats, au tour par tour. Afin de progresser, le personnage doit acquérir des points d’expérience, compléter un arbre de compétences ou utiliser un équipement plus efficace. Un RPG se situe généralement dans un univers médiéval ou au contraire futuriste. Tous deux possèdent une part de fantastique. Le background est notamment alimenté par les PNJ et les quêtes annexes.

Le RPG est lié à de nombreux sous-genres, à commencer par l’Action RPG, qui, désormais très populaire, permet de rendre les combats plus dynamiques. Au reste, on peut aussi mentionner le Hack and Slash, le Rogue Like, le Tactical RPG, le MMORPG et même le jeu de rôle par forum. Pour l’anecdote, sachez que – plus jeune – j’ai passé des années à écrire sur des jeux de rôle par forum, voire même à les administrer et les modérer ! Le but était de créer une fiche de personnage, avant de raconter ses aventures, uniquement par écrit. Les autres joueurs et joueuses répondaient avec leurs propres personnages, et nous bâtissions ainsi une histoire commune, par les seuls pouvoirs de l’écriture et de l’imagination.

De Dragon Quest à Final Fantasy

C’est en 1987 que la petite sœur de la saga Dragon Quest arrive sur Famicom. Je veux bien entendu parler de Final Fantasy. Le premier titre de la franchise met en scène les Guerriers de la Lumière, dans un univers gouverné par les cristaux élémentaires. Chaque membre de l’équipe peut appartenir à une classe, comme Guerrier, Mage blanc ou Mage noir. A partir de Final Fantasy III, la série devient aussi célèbre pour son système d’invocations. Aujourd’hui, la saga principale – anthologique, comme Dragon Quest – comporte 15 épisodes. J’ai joué à la majorité d’entre eux, parfois même quand j’étais enfant. C’est pourquoi il s’agit de l’une de mes licences de cœur. Le thème principal des Final Fantasy, l’un des seuls à revenir, est particulièrement émouvant. Mais je m’attarderai plus amplement sur la saga, plus tard.

Un village de Final Fantasy, le combat dans Final Fantasy puis dans Final Fantasy IV (Complete Collection)

Qu’est-ce qu’un JRPG ?

Il est grand temps de mentionner le fait qu’il y ait deux écoles, ou deux styles de RPG. Dragon Quest et Final Fantasy sont des JRPG. Le RPG japonais introduit généralement toute une équipe de héros, afin de venir à bout de la quête principale. Le JRPG possède initialement des combats au tour par tour, bien que l’action tende à se démocratiser. Ce qu’il faut retenir par-dessus tout, c’est que le JRPG est très dirigiste par rapport aux RPG occidentaux. Pour ne citer que cela, les joueurs et joueuses n’ont pas une grande étendue de choix et les dialogues ont rarement des conséquences sur le dénouement. Pour l’anecdote, les pays occidentaux n’adhèrent pas tout de suite aux RPG. C’est pourquoi les premiers Dragon Quest et Final Fantasy mettront des années à débarquer en Europe, notamment.

A-RPG, MMORPG et 3D

La même année débarque YS, probablement le premier A-RPG. YS est également devenu le pionnier d’une longue licence de jeu vidéo. Celle-ci ayant eu du mal à se faire une place en Europe, on peut davantage retenir des titres comme Secret of Mana (1994) ou Star Ocean (1996).

En 1991, Neverwinter Nights est le premier MMORPG entièrement graphique. Il s’agit d’un jeu massivement multijoueurs, en ligne.

1992 fut une grande année, pas seulement parce que votre humble narratrice naquit, mais aussi parce que les jeux vidéo commencèrent à être en 3D. On peut mentionner le survival horror Alone in the Dark, sur PC. Nous allons donc entrer dans une nouvelle ère…

Un dialogue dans YS, un aperçu du MMORPG Neverwinter Nights et d’Alone in the Dark, en 3D

I. Les origines du RPG [1970-1992]II. L’arrivée de la 3D et l’essor des RPG [1994-2004]III. Un genre victime de son succès ? [2007-2020]

Pokémon Perle Scintillante | Un voyage en dents de scie-nnoh

Les versions Jaune et Argent de Pokémon font partie de mes premiers souvenirs vidéoludiques. J’ai pourtant manqué plusieurs générations, avant de me relancer dans la saga avec la sixième : Pokémon X et Y. N’ayant jamais joué à Pokémon Diamant et Perle, initialement sorti sur Nintendo DS en 2007, j’étais naturellement intriguée par le remake prévu sur Nintendo Switch, au mois de novembre dernier.

Palkia, Créfadet, Créhelf et Créfollet sont des Pokémon légendaires.

Sinnoh, une région mystique

Cette quatrième génération se déroule dans la région de Sinnoh, inspirée de l’île japonaise Hokkaidō. La religion a une place prépondérante dans Pokémon Diamant et Perle, comme en témoigne la présence de la cathédrale d’Unionpolis. Sinnoh (anciennement appelée Hisui) serait la plus ancienne région de l’univers Pokémon ; c’est pourquoi nous la retrouverons dans Légendes Pokémon : Arceus, prévu pour le mois de janvier 2022. La région de Sinnoh aurait été créée par Arceus, qui aurait également donné naissance à Dialga et Palkia, des Pokémon contrôlant le temps et l’espace. Accessoirement, il s’agit des deux créatures légendaires du jeu. A cela s’ajoutent Créfadet, Créhelf et Créfollet, symbolisant respectivement le courage, le savoir et l’émotion. L’accent est mis sur l’importance des Pokémon qui seraient à l’origine du monde et qui ne sont certainement pas inférieurs aux humains. Ils choisissent de rester à l’état sauvage, à moins de rencontrer quelqu’un ayant besoin de leur soutien.

Hélio, à gauche, a commis la monumentale erreur de s’en prendre aux Magicarpe !

La menace de la Team Galaxie

C’est dans ce contexte que notre héros (ou notre héroïne) personnalisable adopte son premier Pokémon (Tiplouf, Ouisticram ou Tortipouss). Si les objectifs d’affronter la Ligue Pokémon et de compléter le Pokédex ne changent pas, notre protagoniste devra affronter un adversaire de taille : Hélio, le leader de la Team Galaxie. Dans les deux premières générations, la Team Rocket était sinistrement connue pour ses activités de vol et de braconnage. D’autres Teams inspirèrent, plus tard, moins de crainte, soit que l’objectif de leur leader fût stupide, soit que les sbires fussent insupportablement ridicules. Force est de constater que la Team Galaxie tient la route. Ses membres sont assez nombreux pour opposer une vraie résistance, (non pas que le jeu soit compliqué, à l’exception peut-être du combat contre le maître Cynthia), et surtout, l’intrigue autour de la Team Galaxie se termine par un climax renforçant la prestance d’Hélio, et tissant un lien avec Palkia lui-même. La Team Galaxie est d’autant plus malfaisante que, pour refaire le monde à son image, elle menace une faune et une flore que l’on sait sacrées, au vu du contexte du jeu.

Astuce : Appelez votre rival in-game comme votre rival IRL, afin de prendre des captures.

Quelques réminiscences

Si ces qualités sont appréciables, Pokémon Diamant et Perle ne se distingue pas de manière drastique de la première génération. C’est pourquoi certains lieux vous paraîtront familiers, suscitant au mieux de la nostalgie, au pire de la lassitude. La Forge Fuego est une réminiscence de la Centrale abandonnée, tandis que la Tour perdue reflète le bâtiment funéraire de Lavanville. Je pourrais aussi mentionner le centre commercial de Voilaroc ou le Grand Marais, qui reprend le principe du Parc Safari. Certes, la présence de ces environnements est justifiée, puisqu’ils sont utiles à la vie des Pokémon ou des dresseurs.

Un aperçu de Sinnoh et du concours d’Unionpolis.

Les innovations de Sinnoh

Fort heureusement, le jeu propose aussi des nouveautés. La Pokémontre est un accessoire apparaissant dans la quatrième génération. Elle possède plusieurs applications, allant de la montre digitale (étonnant, n’est-ce pas ?), jusqu’au podomètre, en passant par le contrôleur d’amitié. On remarque aussi la présence de Grands souterrains, situés sous Sinnoh. Les dresseurs, seuls ou accompagnés, peuvent y dénicher des trésors ou des Pokémon différents de la surface. Le concours d’Unionpolis permet, quant à lui, de juger les Pokémon non pas à leur force, mais à leur style. Enfin, le Square paisible est un lieu de détente au sein d’une région qui n’a malgré tout pas la même allure ni le même climat que ses sœurs. La région de Sinnoh est divisée par le Mont Couronné, une montagne gigantesque. Le nord de la carte est très froid et tapissé de neige. De nombreux environnements, comme la Mine de Charbourg ou le Parc éolien apportent de la crédibilité à cet univers dans lequel les humains ont naturellement besoin de puiser de l’énergie ou des matériaux. Enfin, certaines arènes sont constituées d’énigmes originales. En dépit de quelques lieux inspirant un sentiment de déjà-vu, on peut donc se sentir dépaysés. C’est toutefois à partir de la cinquième génération que les environnements changeront radicalement, car les régions ne seront plus inspirées d’îles japonaises. Pour rappel, Unys s’inspire des États-Unis, Kalos de la France, Alola de l’archipel d’Hawaï, et – la dernière en date – Galar, de la Grande-Bretagne.

Un Pokédex à compléter. Une Ligue à surmonter. Le même sourire.

La plus-value du remake

Je n’ai jamais joué à Pokémon Diamant et Perle. Le remake fut donc une découverte. Mais je dois bien admettre que j’ai été déçue par les graphismes. La direction artistique n’est pas extraordinaire. Les personnages Chibi de Zelda : Link’s Awakening étaient beaucoup plus attendrissants. L’aspect technique est lui aussi à la traîne. Les rares cinématiques du jeu sont d’une rare laideur. Le remake apporte tout de même des améliorations. Outre cette refonte graphique, plus ou moins réussie, le système de Souterrain a été révisé. La Pokémontre permet d’enclencher des CS (comme Surf ou Vol), à l’aide de Pokémon sauvages. Il n’est donc plus nécessaire de les apprendre à un membre de son équipe ! Il y a la possibilité de changer de tenue ou d’apprivoiser suffisamment un Pokémon, afin qu’il nous suive, en dehors de sa Pokéball. Pour finir, de nombreux Pokémon ont été ajoutés, à commencer par Mew et Jirachi, qui vous seront rapidement offerts, à condition d’avoir une sauvegarde de Pokémon Let’s Go et de Pokémon Épée ou Bouclier, sur votre Nintendo Switch. Il s’agit là, d’une jolie façon de récompenser les joueurs et joueuses les plus fidèles.

« Un tout nouveau monde de rêves, d’aventures et de Pokémon t’attend. Dingue ! »

Conclusion

Au final, ai-je passé un bon moment sur ce Pokémon Perle ? J’étais curieuse, nostalgique et certains passages ont été plus transcendants que d’autres. Mais force est de constater que ce remake m’a parfois ennuyée, alors que je ne connaissais même pas le jeu initial. Les plus connaisseurs d’entre vous remarqueront – sans peine – que je n’ai pas abordé tous les lieux ni tous les mécanismes de gameplay du jeu, pour la simple raison que je n’ai eu ni le temps, ni l’envie de parcourir le Endgame. Je ne regrette assurément pas d’avoir découvert la quatrième génération de Pokémon, mais il devient grand temps que Nintendo et The Pokémon Company cessent de se reposer sur leurs acquis.

Ces silhouettes vous suffiront-elles à deviner mon équipe finale ?

Odyssée dans l’univers de Nintendo

Mon été étant nomade, j’ai eu envie de trahir ma fidèle PS4, pour une Nintendo Switch que j’avais un peu trop boudée, depuis quelques mois. J’en suis fort aise, car cela m’a permis de (re)découvrir des licences phares de la console nipponne. L’été est terminé mais cela ne nous empêche pas de laisser vadrouiller nos esprits d’une contrée vidéoludique à une autre. Si tu le veux bien, je suis prête à t’offrir un ticket Dodo Airlines, sur le champ, afin de partager avec toi le récit de mes voyages. Les escales de cette odyssée étant nombreuses, n’oublie pas de glisser ton ocarina, ta casquette rouge et ton… aspirateur dans la valise. Tu as compris quelles étaient nos différentes destinations ? A la bonne heure ! Le moins que l’on puisse dire est que les quatre exclusivités Nintendo dont je m’apprête à parler ne sont pas de la première jeunesse. Super Mario Bros, qui vient de fêter son anniversaire, apparut sur la NES en 1985. C’est à peine un an plus tard qu’apparaissait le premier The Legend of Zelda. Animal Crossing est une série lancée, quant à elle, en 2001. Il en va de même pour Luigi’s Mansion, qui met enfin à l’honneur le frère sous-estimé du plombier moustachu. Les jeux dont il est question dans cet article sont essentiellement des suites et remakes sortis au cours des trois dernières années. C’est en tutoyant Super Mario Odyssey, The Legend of Zelda : Link’s Awakening, Luigi’s Mansion 3 et Animal Crossing : New Horizons, que nous allons essayer de déceler des ingrédients communs. Et ce, pour comprendre pourquoi la recette Nintendo dure. Certes ! Ce sont dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures, mais pourquoi le public ne se lasse-t-il pas ? Tu es prêt(e) ? C’est parti !

1. Un périple : quatre destinations

Vacances obligent. Je suis me suis laissée tenter par une première destination paradisiaque, grâce à la formule Évasion Île déserte de Nook Inc (Animal Crossing : New Horizons). Je n’étais pas particulièrement confiante dans la mesure où je n’avais jamais participé à l’un des voyages de la compagnie. Je craignais de ne pas me laisser transporter par la magie Nook Inc, ou bien de vite m’en lasser. Contre toute attente, j’ai pris un plaisir non dissimulé à arpenter cette île perdue au cœur de l’océan. Les graphismes, volontairement immatures, sont enjolivés par une direction artistique terriblement apaisante. Je pris la coutume, chaque matin, de m’aventurer sur mon île et de compléter une ou deux tâches avant de m’en aller, la conscience tranquille, et certaine de découvrir de nouvelles surprises, le lendemain. Ça, jamais je n’ai pris autant de plaisir à réaliser mes corvées matinales ! Alors qu’on pourrait craindre que l’exploration devienne répétitive, il n’en est rien, grâce à un calendrier jumelé avec la réalité. Mais peut-être me suis-je trop reposée, au point de m’assoupir, et de sombrer dans un sommeil sans fin. C’est ainsi que j’arrivai sur une nouvelle île : Cocolint (Link’s Awakening). De prime abord, il s’en dégageait la même sérénité que sur la précédente île. Les graphismes enfantins se révélèrent tout aussi enchanteurs. Au reste, je m’aperçus bien vite que cette région abritait moult dangers. Elle était constellée de monstres, de pièges et d’obstacles. Or, je n’avais que peu de temps pour m’éveiller, avant que ce cadre onirique n’engouffre ma conscience à jamais. Je bondis de rêve en rêve, et de rêve en cauchemar, au point de rejoindre une destination quasiment horrifique. Il s’agissait d’un hôtel de luxe, qui semblait avoir tout pour plaire (Luigi’s Mansion 3). Chaque étage promettrait monts et merveilles. Quelques phénomènes inexpliqués, comme les masques étranges des employés ou les meubles qui bougeaient seuls, auraient pu m’alerter. Mais Luigi demeurant serein, je décidai de lui faire confiance et de tranquilliser mon esprit. Hélas ! Quand les compagnons de Luigi furent emprisonnés dans des tableaux, je fus bien obligée de commencer à me méfier. Lorsque des fantômes se ruèrent sur moi, j’en vins à la conclusion irréfutable que la tour était hantée, et ce, autant par des spectres que par des jeux de mots douteux. Cette ambiance fantastique fut poussée à son paroxysme par des graphismes comme on en voit peu, sur Nintendo Switch. Je fis une dernière halte dans un vaisseau ressemblant à un haut-de-forme (Super Mario Odyssey). Cet étrange véhicule me conduisit à travers des pays dont je ne soupçonnais pas même l’existence. Chapeau !

Choose your character !

2. Les héros Nintendo

Mais que serait un beau voyage, sans des protagonistes iconiques ? Si l’île déserte de Nook Inc me permit de conserver mon propre avatar, les autres habitants n’en étaient pas moins fantaisistes. L’île est fréquentée par des animaux, plus ou moins escroq… je veux dire, dirigés par un certain Tom Nook. Ces habitants insulaires utilisent un dialecte étrange, au débit très rapide, et d’autant plus cocasse que leurs voix sont particulièrement aiguës. La première fois que je les entendis, je crus avoir consommé un peu trop de protoxyde d’azote (ou gaz hilarant, pour les intimes), avant de réaliser que cela était parfaitement normal, chez eux. L’aventure à Cocolint me permit, quant à elle, d’incarner Link, qui n’avait pas pour vocation de sauver Zelda, cette fois-ci, mais de s’échapper de l’île onirique. Ces paysages rêvés abritaient des habitants très variés, à l’apparence plus ou moins humaine. Certains donjons dissimulaient même des adversaires iconiques de Super Mario. Je ne peux que saluer, à ce titre, les différents easter eggs ou références qui se glissent d’un jeu à l’autre, comme si chaque licence Nintendo appartenait à un grand tout. Une fois encore, les autochtones n’étaient pas particulièrement loquaces. Mais quoi de plus naturel, pour une console en partie portable ? Les deux dernières destinations me permirent d’incarner Luigi, partant à la rescousse de son frère Mario, puis Mario, prêt à secourir sa bien-aimée Peach. C’est qu’ils sont protecteurs dans la famille ! A moins qu’ils n’aient simplement pas de chance. En dehors de cela, et de deux superbes moustaches, les similitudes entre Luigi et Mario s’arrêtent là. Alors que le frère cadet est peureux et maladroit au possible, l’aîné est une véritable boule d’énergie, capable d’esquisser des sauts phénoménaux. Notons que ces aventures permettent d’incarner des héros iconiques, certes, mais qui sortent complètement des stéréotypes habituels.

3. Un level-design très inspiré

Un des ingrédients les plus séduisants de ces voyages est l’art de concilier l’utile à l’agréable. L’île de Nook Inc est très reposante, mais cela ne l’empêche pas d’avoir une vocation éducative. Il me suffisait de confier des insectes, des poissons voire des fossiles à Thibou (le hibou !) pour tout apprendre sur la faune locale. Celui-ci ouvrit même un musée qui deviendrait plus tard un véritable puits de savoir. Je pourrais aussi mentionner ce maudit Rounard, qui m’a appris à être très vigilante avant d’acheter une toile de peintre. En effet, il est indispensable de comparer chaque peinture à l’originale, pour s’assurer de ne pas acheter de faux. Si tu vois La Joconde grimacer, tu te poses des questions, j’en conviens, mais c’est parfois plus retors que cela. Les quatre jeux sélectionnés se veulent plus ou moins parodiques, mais ils ont un contenu étonnement riche. Ainsi, les aventures de Link, Luigi et Mario regorgent d’emprunts et références à la mythologie ou à l’histoire du cinéma. Les donjons, accessoires et créatures de Cocolint s’inspirent de la mythologie grecque, pour ne citer que celle-ci. Il n’est pas impossible de croiser quelques sirène ou cyclope lors de son périple. Il en va de même pour Super Mario Odyssey, dont le titre lui-même évoque le voyage d’un certain Ulysse. Ce n’est pas insensé dans la mesure où Mario verra beaucoup de pays, avant de retrouver sa bien-aimée appelée non pas Pénélope, mais Peach. Les différentes contrées lui permettront de croiser la route de créatures étonnantes, à commencer par un certain tyrannosaure. (Spoiler → Que l’on retrouve aussi, d’une certaine façon, dans Luigi’s Mansion 3). Les références à la pop culture et au cinéma sont légion dans Luigi’s Mansion 3. Chaque étage abrite une ambiance particulière, et certains sont très propices aux références et autres parodies. Si la manière dont Luigi utilise son aspirateur afin d’attraper les fantômes évoque Ghostbusters, certains clins d’œil sont plus subtiles. Le boss de la salle de concert s’appelle Faust Krot, et il est possible de faire jaillir du puits des studios de cinéma, une statue aux longs cheveux noirs. Bonjour à toi, cher Yûrei (ou fantôme horrifique japonais), qui hante mes cauchemars depuis des années ! Les aventures de Link et Mario se prêtent bien à l’univers mythologique, tandis que celles de Luigi s’inspirent de nombreux films horrifiques, en dépit d’une ambiance très burlesque. C’est pourquoi les mondes et niveaux de ces jeux sont si riches.

4. Le scénario au service du gameplay

Naturellement, les personnages et le level-design ne font pas tout. Si on se doute que ces jeux (plus ou moins muets) ne sont pas portés par une histoire aux subtilités infinies, l’intrigue n’en est pas moins efficace. Ici, c’est le scénario qui sert le gameplay, et non pas l’inverse. Animal Crossing : New Horizons n’est pas un jeu bac à sable, sans queue ni tête, comme on pourrait l’imaginer. Il propose de nombreuses missions, par l’intermédiaire de Tom Nook, afin de se familiariser progressivement avec les différentes mécaniques de gameplay, et améliorer petit à petit son île. Il ne s’agit pas seulement de manier sa hache pour récolter des matériaux de construction, ou de lancer sa canne à pêche pour attraper quelque poisson apeuré. Les possibilités sont bien plus vastes, d’autant que, comme dit plus haut, le calendrier évolue au même rythme que celui de la vraie vie. Ainsi, le bestiaire ne sera pas le même, s’il fait jour ou nuit. Les saisons et différents événements de l’année auront également un impact sur les animations de l’île. Le jeu est une véritable ode au gameplay tranquille. Il ne t’invite pas à y jouer des heures, mais plutôt à prendre un rendez-vous quotidien. (Ce qui ne t’empêche pas de passer la journée à jouer, si tu as un gros projet en tête. Oui, je te vois, toi, qui as passé des heures entières sur ton île !) Certes, Animal Crossing propose peut-être un catalogue de possibilités moins vaste que les Sims, mais cela est largement contrebalancé par un univers terriblement apaisant et une gestion de la progression particulièrement bien réussie. Le gameplay de Link’s Awakening est plus traditionnel, surtout si tu es coutumier des jeux Zelda. C’est au rythme d’une musique épique que tu vas parcourir un monde ouvert. Si le hibou (et je ne parle pas de Thibou) donne quelques indications pour avancer, il te faudra parfois faire travailler tes méninges pour savoir où aller, et surtout comment t’y rendre. (Sinon, il y les soluces sur internet…!) Effectivement, plusieurs zones sont disponibles en même temps, mais elles ne deviennent accessibles qu’au fur et à mesure que Link possède de nouveaux accessoires ou de nouvelles compétences. Le deuxième point central du gameplay est l’exploration de donjons. Il s’agit de labyrinthes ou chaque pièce abrite une énigme ou un boss. Ceux-ci ne peuvent être neutralisés qu’en se familiarisant avec leur pattern et en découvrant leur point faible. Comme le mentionne le jeu lui-même, l’aventure de Link nécessite vraiment de la force, de la sagesse et du courage pour être menée à bien. Le scénario est tout autant au service du gameplay, dans Luigi’s Mansion 3. Luigi doit retrouver les boutons de l’ascenseur afin de poursuivre son… ascension dans la tour. Différents pièges et énigmes lui barrent la route, dans chaque étage. Il aura souvent besoin de l’aide de son double en glue,… Gluigi, pour poursuivre son chemin. Par-dessus tout, chaque étage est protégé par un boss. Les boss en question possèdent leurs propres patterns, et opposent une certaine résistance. Ce n’est que mon impression, mais j’ai parfois trouvé le jeu difficile à cause d’une maniabilité un peu capricieuse, en mode nomade, et surtout, certains niveaux semblent plus pensés pour deux joueurs, qu’un seul. Rien d’insurmontable pour autant. Super Mario Odyssey est sans doute plus accessible. Mario devra arpenter différents pays afin d’y trouver des lunes, lesquelles sont les sources d’énergie de son étonnant vaisseau. Il te faut explorer les pays en détails, afin de résoudre les petites énigmes et d’affronter les quelques boss du jeu. Mario aura ainsi accès à d’autres destinations. Le plombier a souvent eu des pouvoirs différents, en fonction des jeux où il apparaissait. Super Mario Odyssey lui attribue un chapeau vivant, qui l’aide à braver les obstacles mais aussi à prendre le contrôle de différentes créatures pour progresser. Qui n’a jamais rêvé de contrôler un champignon avec une moustache, franchement ?

5. Le double-sens de lecture

Tu l’auras compris, ces périples issus des coulisses de Nintendo se sont révélés dépaysants, prenants et débordants d’humour. Le gameplay, en dépit d’une certaine répétitivité, a le don de se renouveler et de s’enrichir. Ces jeux ont beau être familiaux et humoristiques, ils n’en ont pas moins plusieurs sens de lecture. Sans surprise, Animal Crossing : New Horizons dépeint le monde du capitalisme, mais sans réellement le critiquer. Bien que Tom Nook et les autres habitants de l’île soient serviables, il est rare que ledit service soit gratuit. La moindre construction ou le moindre achat demandent une quantité de matériaux et d’argent non anodine. Les clochettes permettent notamment de rembourser les différents prêts que l’on accumule, au fur et à mesure que l’on agrandit son foyer. Animal Crossing va encore plus loin en proposant de spéculer sur le cours du navet, dans le but de s’enrichir. Il faut bien se prêter au jeu, puisque les sommes demandées pour progresser sont de plus en plus prodigieuses. Je pourrais aussi mentionner la mécanique de gameplay consistant à acheter un ticket Miles Nook, afin de partir visiter une île inconnue. Le caractère aléatoire de ces expéditions rend ce jeu de loterie facilement addictif. Le sous-texte de Link’s Awakening est certes beaucoup plus poétique. Comme dit plus tôt, Link doit s’éveiller s’il souhaite s’échapper de l’île onirique où il a échoué. Pour ce faire, il doit retrouver les huit instruments dissimulés à travers le monde, afin de jouer la mélodie du poisson-rêve. Ce n’est pas tant la force qui sauvera Link, mais l’astuce et par-dessus tout l’art. (Spoiler → La fin est, quant à elle, douce-amère, car même s’il parvient à se réveiller, Link doit aussi dire adieu à tous les paysages et personnages qu’il a rencontrés sur l’île, à commencer par Marine.) Luigi’s Mansion 3 est sans doute le moins implicite des jeux. Au reste, les différentes références rendent les étages très innovants. La tour hantée est merveilleusement retranscrite sans pour autant devenir angoissante, et faire perdre au jeu sa dimension comique. Contrairement aux apparences, cet équilibre n’était pas si aisé à maintenir. Sans compter que c’est un réel plaisir d’incarner un couard par excellence, qui apprend à braver ses peurs, afin de sauver son frère et ses amis. Pour finir, Super Mario Odyssey est parvenu à moderniser les premiers opus de la saga, sans pour autant les trahir. Souviens-toi, il s’agissait ni plus ni moins de tirer la princesse Peach des griffes du Roi des Koopas, Bowser. Ce ressort très classique paraît archaïque au XXIème siècle. Dans Super Mario Odyssey, Bowser kidnappe Peach afin de l’épouser de force. Pour préparer le mariage, il dérobe un bien précieux à chaque pays traversé. Non seulement, Mario doit le pourchasser, mais il doit également ramener la paix dans les contrées outragées. (Spoiler → Une fois que Mario arrive à l’église où est prévu le mariage, il empêche Bowser de mener son plan à exécution. Les ruines de l’église proposent la possibilité absolument jouissive de prendre le contrôle de Bowser lui-même, pour s’en sortir. Le jeu pousse le vice de l’hommage encore plus loin en proposant quelques passages secrets, où les graphismes sont en 2D, et tout à fait fidèles aux premiers Super Mario. Une fois Bowser neutralisé et Peach hors de danger, on pourrait croire que la princesse en détresse se jette dans les bras de Mario. Or, Peach, fatiguée de voir Mario et Bowser se battre pour elle, décide de prendre le vaisseau pour partir voyager, seule.) Super Mario Odyssey reste fidèle au matériau original, tout en évitant certains écueils.

Bilan

On a identifié, sans mal, quelques ingrédients qui font l’essence même d’un jeu Nintendo réussi. Les licences Nintendo ne sont pas de la première jeunesse mais continuent à séduire les enfants… et les anciens enfants. Certaines joueurs ont beau critiquer – à très juste titre – le manque de renouveau de certaines licences, celles-ci continuent à se vendre à des millions d’exemplaires. Pour cause, ces jeux parviennent à faire vibrer la corde de la nostalgie, tout en s’adaptant à l’ère du temps. Par exemple, Animal Crossing : New Horizons n’impose pas les codes du genre au personnage. Tu peux tout à fait choisir d’incarner un personnage féminin, sans être limité(e) aux coiffures et aux habits dits féminins. Les modifications ne sont peut-être pas révolutionnaires, mais elles produisent des jeux familiaux de qualité, voire relativement addictifs. A une époque où beaucoup de licences sont de plus en plus cinématographiques, nombre de joueurs sont encore profondément attachés à ces personnages peut-être dénués d’une personnalité profonde, mais auxquels on s’identifie d’autant plus. Beaucoup de gamers aiment se plonger dans ces mécaniques de gameplay qui nécessitent moins d’investissement, bien qu’il faille tout de même prendre des habitudes bien huilées, ou résoudre des énigmes parfois recherchées. Ces jeux incarnent, d’une certaine façon, le socle du genre vidéoludique lui-même. C’est sans doute pourquoi ils sont intemporels et indémodables. J’ai moi-même pris un grand plaisir à explorer ces exclusivités, même si je suis presque néophyte, dans le domaine Nintendo. J’espère que ce petit périple sans prétention t’aura permis de te mettre à jour, comme moi, sur ces licences, voire tout simplement de te remémorer de bons souvenirs. Pour finir, je remercie Mystic Falco, tant pour la miniature de l’article que pour ses conseils !

PS : Tu peux menacer ton frère avec une hache, dans Animal Crossing. Un jeu apaisant, vraiment… ?

Héros et Romances LGBT dans les Jeux Vidéo

Miniature réalisée par Mystic Falco, avec des fan arts de Hija Jiyangi pour Krem, Mella pour Link et Znodden pour Chloe.

Il était inconcevable de ne pas ouvrir ce mois de juin ; que dis-je ? ce mois de la fierté ; par un article consacré à la communauté LGBT+. Pour ce faire, j’ai envie de proposer un panorama et une réflexion sur la représentation des personnages LGBT+, dans les jeux vidéo. Tu t’es peut-être déjà demandé si cette représentation existait depuis longtemps, et de quelle manière. Au fil des années, quel place a un personnage homosexuel, voire transgenre, dans l’histoire dans laquelle il prend vie ? Cela a-t-il un impact sur la narration, et soyons fous, sur le gameplay, ou n’est-ce qu’un artifice ? Comment se construisent ces relations amoureuses ? Il y a beaucoup de questions qu’on pourrait se poser au sujet de la représentation, qui n’est pas aussi omniprésente que certains détracteurs se plaisent à l’affirmer. Qui plus est, cet article pourrait peut-être te donner des idées de jeux à faire !

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Petit rappel historique

D’après toi, de quand date le premier jeu vidéo mettant en scène un personnage gay ? Il date tout de même de 1986 ! Moonmist est une fiction interactive développée par Infocom. Le joueur y incarnait un détective enquêtant sur un château prétendu hanté. Au fil des dialogues, Vivienne Pentreath pouvait révéler qu’elle avait une petite amie.

Malheureusement, représenter la communauté LGBT+ n’était pas simple, dans les années 80. La rumeur prétend que Nintendo aurait demandé à Enix de retirer un bar gay de Dragon Quest III, afin de pouvoir le sortir aux États-Unis.

D’une certaine façon, Nintendo s’est rattrapé ailleurs. On peut considérer que le premier personnage iconique est – tiens-toi bien – Birdo, apparu pour la première fois dans Super Mario Bros 2, en 88. Birdo ressemble à Yoshi, à s’y méprendre, si ce n’est qu’elle est rose et porte un nœud sur la tête. A l’époque, les jeux étaient tous accompagnés d’un manuel. Celui de Super Mario Bros 2 indiquait que Birdo est « un garçon qui se prend pour une fille, et qui préfère qu’on l’appelle Birdetta. » Notons que des doubleurs comme des doubleuses ont prêté leur voix à Birdo.

On pourrait faire un bond de quelques années pour arriver en 1992 (une année merveilleuse, pour ceux qui me connaissent). Final Fantasy V sort. Si tu aimes la saga, tu as deviné que je voulais parler de Faris. Lorsqu’on rencontre Faris, celle-ci est capitaine d’un bateau pirate et ses hommes eux-mêmes ignorent qu’elle est une femme.

Les jeux de combat possèdent un large éventail de personnages. C’est notamment le cas de Bloody Roar, qui, en 1997, met en scène Hans. Tous les combattants du jeu ont la possibilité de se transformer en une créature humanoïde. En dépit d’une apparence très féminine, Hans est un guerrier sans scrupule, capable de se métamorphoser en renard. Certains supposent même que Hans est une femme trans.

S’il a fallu attendre 2001 afin que le mariage pour tous soit légalisé aux Pays Bas, le premier mariage gay est possible dès 1998, dans Fallout 2.

Tout n’est pas rose, pour autant, en dépit de la couleur de la chevelure de Poison. Cette combattante est apparue dans Final Fight, en 89, mais aussi dans la licence Street Fighter. Les éditeurs, frileux à l’idée de pousser le joueur à frapper une femme, ont décidé de faire de Poison une femme transgenre. Une logique vraiment imparable !

Le but n’est pas de conter de manière exhaustive la représentation des personnages LGBT+, dans les jeux vidéo. Je souhaitais poser le cadre et le contexte avant de me concentrer sur ma perception des figures croisées au fil de mes propres expériences vidéoludiques. En ce sens, la réflexion qui suit est subjective et non exhaustive.

Quelques protagonistes iconiques

The Last of Us & Life is Strange

Depuis quelques années, certains jeux proposent d’incarner un ou une protagoniste explicitement gay. C’est le cas de The Last of Us (2013). S’il est rare d’incarner Ellie, dans le jeu de base, où sa sexualité n’est pas vraiment abordée, le DLC Left Behind permet de découvrir que Riley est plus qu’une simple amie. Le centre commercial est le théâtre de la complicité entre les deux adolescentes, qui dansent ensemble avant de s’embrasser. Cette relation n’est pas anecdotique et même fondatrice pour Ellie, laquelle sera profondément marquée par la perte de Riley. Le joueur est d’autant plus concerné que le gameplay est au service de cette relation. Quand Ellie n’échappe pas aux claqueurs, elle s’adonne à plusieurs activités avec Riley, comme un tour de carrousel ou une bataille de pistolets à eau.

Il est plus délicat d’aborder la saga Life is Strange (2015), dans la mesure où ces jeux proposent des choix alternatifs. Max peut être amenée à embrasser Warren, mais il faudrait être aveugle pour nier combien sa relation avec Chloe est particulière. Le dénouement amène à choisir entre sauver Arcadia Bay ou Chloe. Max ne serait pas confrontée à un tel dilemme pour n’importe qui. D’autre part, Chloe, dotée d’un look ouvertement queer, était amoureuse de Rachel Amber. Cette relation est détaillée dans Before the Storm. Dans Life is Strange 2, Sean a la possibilité de sortir avec Finn ou Cassidy. Ces choix n’ont généralement pas d’impact sur la trame principale de l’histoire. Ils débloquent toutefois des dialogues voire des scènes entières dans lesquels le joueur ou la joueuse peut se reconnaître.

Les Sims & Dragon Quest XI

En terme de représentation, il serait difficile de ne pas mentionner Les Sims, une simulation de vie apparue en 99. Les libertés dont dispose le joueur ont grandement évolué au fil des années et des épisodes. C’est à partir du deuxième opus que le mariage gay est autorisé. Aujourd’hui, dans Les Sims 4, les foyers peuvent accueillir des couples homosexuels ou des familles homoparentales. Une mise à jour a même déconstruit la notion de genre dans le jeu, rendant la création de personnage très libre, tant au niveau de la morphologie du Sim, que de sa voix ou de ce qu’il préfère porter.

Le personnage secondaire (mais jouable) le plus flamboyant est – sans hésitation – Sylvando, dans Dragon Quest XI (2017). Il est difficile de coller une étiquette à Sylvando. Il est très différent des autres chevaliers dans la mesure où il est maniéré et endosse parfois des tenues très féminines. Sylvando est très exubérant mais la caricature est si bienveillante qu’elle est à la fois drôle et positive. Le passage ressemblant, à s’y méprendre, à la gay pride, est une scène d’anthologie. Qui plus est, Sylvando est un des membres les plus talentueux de l’équipe. Sa sexualité et son genre ne sont jamais évoqués de manière explicite. A priori, Sylvando est en froid avec son père car il a choisi de rejoindre le cirque, plutôt que de rester un chevalier honorable. En version originale, Sylvando se genre au féminin et se fait appeler Sylvia. Il est regrettable (voire problématique) qu’il y ait de telles pertes dans les traductions.

Final Fantasy VII & Breath of the Wild

Enfin, certains personnages très iconiques des jeux vidéo sont amenés à se travestir. C’est le cas de Cloud dans Final Fantasy VII (1997) (et son Remake (2020)) ou de Link, dans The Legend of Zelda : Breath of the Wild (2017). Dans le jeu original, mécontent de pouvoir sortir avec Barret, au Gold Saucer, Cloud doit se travestir afin d’approcher Don Corneo. C’est un criminel de Wall Market n’acceptant que les jeunes femmes dans sa tanière, et ce, à des fins peu louables. J’ai beaucoup aimé la mise à jour de Wall Market, dans le Remake. Le quartier des désirs porte bien son nom. Il est perceptible qu’il est assez libéré, en terme de sexualité et d’expression de genre. En dépit d’une carrure et d’une voix masculines, Juju, un PNJ, possède une allure très féminine. S’il souhaite être relooké, Cloud doit d’abord danser avec Andrea, un homme qui ne masque guère son attirance envers Cloud. « La véritable beauté vient du fond du cœur. Écoute, Cloud. Être un homme ou une femme n’a aucune importance. Abandonne tes craintes, et avance, » déclare-t-il, avant de le quitter. Dans Breath of the Wild, Link doit se travestir afin d’accéder à Gerudo, une citée réservée aux femmes. Cette tenue est très utile dans le désert, puisqu’elle possède un bonus de set anti-chaleur.

A Normal Lost Phone aborde le thème de la transidentité.

Quel avenir pour les héros LGBT+ ?

A première vue, le jeu vidéo semble être un média encourageant dans la représentation des genres ou de la sexualité. On peut toutefois relativiser. Ma liste n’est pas exhaustive mais seulement une poignée de jeux permettent d’incarner un héros ou une héroïne appartenant explicitement à la communauté LGBT+.

Ellie est iconique, mais sa sexualité n’est mise en avant que dans le DLC. (Le jeu de base se contente d’allusions, certes subtiles et très justes, à la relation entre Bill et Frank.) Life is Strange a un sous-texte homo-romantique mais la notion de choix permet de gommer la force de la relation entre Max et Chloe. Les Sims eux-mêmes n’imposent rien. Ce n’est pas un mal, chacun étant libre de jouer à sa manière. Malgré tout, cette simple notion de choix, pourtant fondamentale, pose problème à certains joueurs.

A mon sens, l’industrie du jeu vidéo a fait des progrès, qui continuent encore aujourd’hui, avec des jeux parfois très originaux. A Normal Lost Phone (2017) est un cas particulier dans le mesure où il invite le joueur à se mettre à la place d’un personnage transgenre, sans pour autant l’incarner. Il est conseillé d’y jouer sur mobile, puisque le jeu consiste à fouiller un téléphone perdu, afin de retrouver l’identité de son propriétaire. A Normal Lost Phone t’invite alors à plonger dans les doutes et les inquiétudes d’une personne transgenre, avec une grande humanité.

Je reste convaincue qu’il reste beaucoup à accomplir dans la pop culture et particulièrement dans les jeux vidéo. C’est pourquoi j’attends beaucoup des sorties à venir, comme The Last of Us 2, Cyberpunk 2077 ou encore Tell Me Why, qui promet d’incarner le premier héros transgenre.

Le traitement des romances

De nombreux jeux vidéo mettent en scène l’homosexualité ou la transidentité, par le biais d’un personnage ou d’un choix secondaire. Ces jeux sont plus timides en terme de représentation, cependant leur existence est d’utilité publique. Il est important – que dis-je ? essentiel – de rappeler qu’une communauté, qu’elle qu’elle soit, existe.

Certains jeux permettent de se mettre en couple avec un personnage secondaire, indépendamment de son genre. C’est le cas de Skyrim (2011) ou de Fallout 4 (2015). J’ai déjà mentionné cette licence plus haut, mais il s’agit du seul opus auquel j’ai eu l’occasion de jouer.

Dans TWD, Clémentine peut sortir avec Violet.

Le choix du partenaire est-il toujours nécessaire ?

L’ultime saison de The Walking Dead (2018), permet de choisir si Clémentine restera seule, se mettra en couple avec Louis ou encore avec Violet. J’aurais pu ranger cet opus aux côtés de Life is Strange si le choix n’avait pas semblé aussi artificiel. Cette saison clôture la saga de façon magnifique. Elle n’en laisse pas moins le sentiment que ce choix n’est destiné qu’à donner l’illusion au joueur que plusieurs scenarii sont possibles, ou alors à séduire un public plus important. Je m’explique. En terme de psychologie de personnage, Clementine n’a besoin à aucun moment de se mettre en couple. Certes, elle devient une femme, mais c’est la relation sororale et presque maternelle qu’elle entretient avec A. J, qui est au cœur de l’intrigue. Clementine est si indépendante que la perspective de la mettre en couple est peu convaincante. Du moins cela aurait-il été plus intéressant s’il avait existé plus d’alchimie entre les adolescents. Or, le jeu est court et ne peut pas s’éparpiller. C’est pourquoi ce choix n’a strictement aucun impact sur l’histoire, le message véhiculé, ou encore le gameplay. Ce n’est pas une mauvaise idée, pour autant, mais certaines représentations sont mieux intégrées et menées que d’autres.

Le système relationnel des jeux BioWare

A l’inverse, je suis assez fan du système relationnel mis en place dans plusieurs jeux BioWare. Je pense particulièrement à Star Wars : Knights of the Old Republic (2003) et Dragon Age : Inquisition (2014). (Je ne mentionne pas la trilogie Mass Effect car je n’ai pas encore eu la chance d’y jouer.) Dans KOTOR, il faut entreprendre une série de bons choix pour espérer être en couple avec Juhani, une Cathar. Celle-ci est un jedi noir qu’il faut épargner, afin qu’elle puisse rejoindre l’équipe. La relation avec les personnages de l’équipe dépend du nombre de fois où tu leur parles, mais aussi de ton appartenance au côté obscur ou lumineux de la Force, surtout à la fin du jeu. Juhani étant lesbienne, il faut avoir choisi d’incarner une femme pour se rapprocher d’elle.

Ce système est perfectionné dans Dragon Age : Inquisition. Au contraire de Skyrim, où tous les PNJS sont mariables, indépendamment de leur espèce ou de leur genre, les romances de Dragon Age : Inquisition sont très détaillées. Plusieurs personnages sont hétérosexuels. Tu n’auras ainsi pas accès aux mêmes relations, si tu as choisi d’incarner un homme ou une femme. Certains camarades sont bisexuels, comme Joséphine ou Iron Bull. Dorian et Sera sont homosexuels. D’autres ne peuvent se mettre en couple qu’avec un humain ou un elfe. Dans tous les cas, construire une relation nécessite de discuter avec le personnage choisi et de compléter plusieurs quêtes annexes liées à son histoire. La narration et le gameplay rendent les relations assez naturelles.

En parlant de Dragon Age : Inquisition, je me dois de mentionner un PNJ, du nom de Krem. Ce guerrier est un ami d’Iron Bull. Il semble très robuste et viril, et pourtant, il a une voix féminine. Ce n’est qu’en discutant et en se rapprochant de lui qu’on comprend qu’il s’agit d’un homme transgenre. L’écriture de Krem est d’une rare justesse et intelligence. Aux yeux d’Iron Bull, Krem est ni plus ni moins un homme, et personne n’a à juger ce qui est « normal » ou non.

Detroit : Les Traci essaient de fuir l’Eden Club.

Un couple de PNJs significatif

Enfin, Detroit : Become Human (2018) met en scène un amour homosexuel triste mais de toute beauté. Les Traci sont des androïdes utilisés pour les relations sexuelles. Deux femmes Traci tentent de s’évader de l’Eden Club afin de vivre ensemble. Non seulement elles ont pris conscience qu’elles étaient vivantes, mais aussi qu’elles s’aimaient, et qu’une existence libre était envisageable ailleurs. Connor peut les laisser s’échapper ou encore les éliminer, car sa mission et de résoudre le problème des déviants. Le sous-texte du jeu devient alors très ambivalent. Il n’est plus seulement question des droits des androïdes, mais de l’humanité en général.

Leo apparait dans la licence Tekken.

Pour aller plus loin

Pour finir, certains jeux font des références assez discrètes à la communauté LGBT+. Je peux toutefois les souligner. Et non, je ne parlerai pas de Métamorph, qui n’a pas de genre, et est sans doute le parent de millions de Pokémon !

En 1999, Final Fantasy VIII mettait en scène une antagoniste ambiguë : Adel. La sorcière est genrée différemment, dépendamment des dialogues. Son corps paraît très musculeux et viril. La rumeur prétend qu’Adel est un personnage intersexe mais il est difficile de le prouver.

Dans la saga Ace Attorney, débutée en 2001, l’avocat Phoenix Wright rencontre des personnages hauts en couleur. C’est le cas de Jean Armstrong (en anglais), un cuisinier très maniéré qui se genre au féminin.

En 2008, Tekken 6 insère Leo, un personnage ressemblant, à s’y méprendre, à un jeune homme. Pourtant, Leo est une femme.

Rendons nous en Pologne, avec The Witcher III, sorti en 2015. C’est très bref, mais Ciri a la possibilité de répondre qu’elle préfère les femmes, lorsqu’on l’incarne.

En 2017, dans Horizon Zero Dawn, lors d’une quête annexe, Aloy peut venir en aide à un homme gay : Brageld.

En 2018, c’est une femme transgenre (Michiru) qui tient un bar dans Judgment. Ce PNJ fait référence aux Yakuza.

Pour finir, je pourrais citer Assassin’s Creed Odyssey (2018). Le jeu te permet d’avoir des relations intimes avec des femmes et des hommes, que tu incarnes Kassandra ou Alexios. L’intention aurait pu sembler louable si cela ne s’apparentait pas à de la paresse technique. On ne peut toutefois pas en tenir rigueur à la saga, qui a plusieurs fois intégré des personnages LGBT+.

Il y a sans doute beaucoup de personnages et de jeux que je n’ai pas cités, d’autant que je ne me suis guère aventurée sur la scène indépendante. Cette liste mentionne plusieurs jeux vidéo auxquels je n’ai pas forcément joués, tels :

Phantasmagoria 2 (1996) mettant en scène le premier protagoniste bisexuel ; Metal Gear Solid introduisant quelques personnages LGBT+ à partir de 2001 ; Grand Theft Auto insérant Trevor Philips qui est bi ; Gone Home (2013) ; ou encore Overwatch (2013) où Tracer est lesbienne,…

Et toi, quels personnages appartenant à la communauté LGBT+ t’ont marqué(e) dans les jeux vidéo ?

Pokémon Épée et Bouclier | A quel point la région de Galar s’inspire-t-elle de la Grande-Bretagne ?

Il est traditionnel que les régions des jeux Pokémon s’inspirent de véritables pays. Alors que les quatre premières générations s’inspiraient de différentes régions du Japon, c’est à partir de la cinquième génération que Pokémon se diversifia et partit à la conquête du reste du monde. En effet, Unys est – comme son nom le sous-entend – inspirée des États-Unis, ou plus particulièrement de New-York. La sixième génération nous permit d’être un peu chauvins puisqu’elle s’inspira grandement de la France. Vint ensuite la région d’Alola, qui avait pour modèle l’archipel Hawaï. La huitième et dernière génération se déroule à Galar, qui s’inspire de la Grande-Bretagne, en particulier l’Angleterre.

Mais jusqu’à quel point Galar s’inspire-t-elle de la réalité ? Il est temps de te toucher deux mots au sujet de la géographie de Galar, mais aussi de ses légendes, ou de sa culture en général. C’est parti!

Winscor est clairement inspirée de Londres.

1. La géographie de Galar

Dès que la carte de Galar a été annoncée, la ressemblance avec la Grande-Bretagne a sauté aux yeux des fans. Certains ont très vite compris qu’il s’agissait de l’île, retournée à 180°. Et, comme tu t’en doutes, les ressemblances sont loin de s’arrêter ici. Galar est constituée de villes très hétérogènes, que l’on peut qualifier de rurales, au sud, mais de plus en plus industrialisées, au fur et à mesure que l’on monte vers le nord. Les références à la révolution industrielle du XIXe siècle sont très nombreuses, qu’il s’agisse des machines à vapeur, des rouages ornementant Mortoby, (une des villes principales du jeu), ou encore du chemin de fer qui cerne une grande partie de Galar. On trouve également de nombreux clins d’œil à l’histoire du pays, comme les célèbres cabines téléphoniques rouges de Winscor, ou encore les deux mines de charbons du jeu, qui renvoient au passé minier de l’Angleterre. Tu l’auras compris, la région de Galar est finement pensée, c’est pourquoi elle permet un dépaysement total, surtout lorsque, comme moi, tu es amoureux ou amoureuse de l’Angleterre.

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Winscor est la ville la plus emblématique du jeu, puisque c’est ici que se termine la compétition, et que l’on reconnaît le plus de monuments. La ville est très clairement la sœur fictive de Londres. Sans doute auras-tu déjà reconnu Big Ben, London Eye, ou même Piccadilly Circus, à l’endroit où les rues sont décorées d’écrans géants. Bien sûr, les autres lieux du jeu ne sont pas en reste et sont également gorgés de références. Par exemple, le géoglyphe de Greenbury est un clin-d’œil au Géant de Cerne Abbas, que l’on peut trouver vers le comté de Dorset. Le vrai géoglyphe daterait – au minimum – du XVIIe siècle, et serait une représentation de Hercule, en pleine érection ! Rassure-toi, aucun pénis géant n’est dessiné à Galar (du moins à ma connaissance). Je parle beaucoup de l’Angleterre, mais les Terres Sauvages m’ont davantage fait penser à l’Écosse. Il était grisant d’explorer ces grandes plaines naturelles, entrecoupées de lacs, au rythme d’une musique agrémentée de quelque instrument celtique.

Zacian et Zamazenta sont les pokémon Épée et Bouclier.

2. La légende arthurienne

La région de Galar n’est pas seulement fidèle à l’Angleterre, au niveau de son environnement, mais aussi au niveau de ses légendes. La légende arthurienne a une place omniprésente dans la région, au point que Galar soit un anagramme du mot Graal ! Les deux versions du jeu sont fortement inspirées de la légende des chevaliers de la table ronde. On peut imaginer que la version Épée, et le Pokémon Zacian, font référence à Excalibur. Cette épée est souvent assimilée à l’épée du rocher, qui aurait permis de rendre Arthur roi. D’après la légende, elle le rendait presque invincible. Mais tu vas me dire : qu’en est-il de la version Bouclier, et de Zamazenta ? Peu de boucliers sont aussi connus que l’épée Excalibur, mais je suppose qu’il s’agit du Bouclier qui avait été offert à Lancelot, par la fée Viviane. Ce bouclier aurait des vertus de guérison, tout en permettant de décupler la force de son propriétaire.

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Si tu as fini le jeu, tu as eu la (mal)chance de rencontrer messieurs Jean-Fleuret et Jean-Targe, qui se targuent (sans mauvais jeu de mot) d’être les héritiers des deux héros de Galar. Ce sont les personnages qui font le plus référence au régime monarchique de l’Angleterre. Ils proposent d’ailleurs une image assez archaïque, hautaine et caricaturale de la royauté. Mais cela ne signifie pas que Pokémon Épée et Bouclier soit une satire de la monarchie anglaise. Après tout, l’un des pokémon les plus majestueux de la 8G n’est autre que Corvaillus. Il s’agit d’un oiseau aux ailes d’acier qui est une référence directe aux corbeaux de la Tour de Londres. Or, la légende veut que ces corbeaux protègent la couronne, et que celle-ci ne tombera que lorsqu’il n’y aura plus un seul corbeau dans la tour.

Galar a un esprit très sportif.

3. La culture anglaise

Galar a cerné tout ce qui fait le charme de l’Angleterre, entre ses paysages incroyables et son goût prononcé pour les légendes, ou encore la couronne. Mais ce n’est pas tout. Je ne suis pas fan de foot, (loin de là!) mais force est de constater qu’il a une place primordiale dans la culture anglaise. Galar est d’ailleurs pourvue d’un esprit très sportif. La nouveauté qui a marqué les esprits est la présence de stades gigantesques où l’on peut affronter les champions d’arènes, et dynamaxer nos Pokémon, devant des tribunes noires de monde. Par ailleurs, le starter de feu a pour évolution Pyrobut, un lapin footballeur ! Dit comme ça, ça semble cocasse, mais je t’assure que ses attaques en jettent.

La dernière grosse allusion au monde du foot est sans doute la Team Yell, que l’on peut comparer à des Hooligans. En effet, ceux-ci passent par la violence pour soutenir leur championne : Rosemary. Personnellement, je dois reconnaître y avoir plus trouvé une critique des fanboys trop zélés des réseaux sociaux. En effet, ils harcèlent les rivaux de Rosemary, sans que celle-ci ne leur ait rien demandé. On peut même dire que cela la gêne. J’ajouterais qu’il s’agit d’un joli pied de nez de la part des scénaristes du jeu, comme s’ils avaient anticipé les critiques (parfois injustes) dont a été victime Pokémon Épée et Bouclier.

Mais l’Angleterre, ce n’est pas que du sport. Il y a aussi la nourriture ! Certes, les anglais ne sont pas les meilleurs cuistots du monde, mais ce n’est pas un hasard si les seuls plats faisables du jeu sont du curry. Cela fait peut-être référence au passé commun (et houleux) entre l’Angleterre et l’Inde. N’oublions pas de mentionner Théffroi qui évolue en Polthégeist ou encore Crèmy qui évolue en différentes variétés de Charmilly.

A vrai dire, beaucoup de pokémon de la 8G (sans oublier les formes de Galar) font référence à la culture britannique. Canarticho est désormais capable d’évoluer en Palarticho, lequel a la posture d’un chevalier. Certains pokémon, comme Smogogo ou Corayon, ont malheureusement été altérés par la pollution et la révolution industrielle. M. Mime a lui aussi une évolution inédite : M. Glaquette. Il s’agit sans doute d’un clin d’œil au goût prononcé de l’Angleterre pour la danse, l’art de la comédie musicale, et peut-être même directement Billy Elliot ? J’ai aussi envie de mentionner Voltoutou, inspiré du corgi, chien anglais par excellence, ou encore Charbi, pokémon charbon, sans oublier Hexadron, dont la description du Pokédex m’a fait penser à une parodie de la garde royale britannique.

Et toi ? Qu’est-ce qui t’a particulièrement fait penser à la Grande-Bretagne, à Galar ?

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Comic Con et Paris Games Week [2019]

Cette année, j’ai eu l’opportunité de participer à deux événements phares à Paris : le Comic Con et la Paris Games Week. Il s’agit de deux conventions dont sont épris tous les passionnés de pop culture et de jeux vidéos. Je vais d’abord te faire le récit de mon expédition au Comic Con. Cette convention se concentre essentiellement sur les séries, le cinéma et bien naturellement les comics. Elle rend hommage aux œuvres de science-fiction ou de fantasy, tout en donnant la part belle aux super-héros. Elle a eu lieu du 25 au 27 octobre 2019, et c’est le dimanche – soit le dernier jour – que j’ai pu m’y rendre. Je te parlerai ensuite de la Paris Games Week. Comme son nom l’indique, cette convention se focalise essentiellement sur le genre vidéoludique. Elle a eu lieu du 30 octobre au 3 novembre 2019. Je m’y suis rendue le vendredi 1er novembre. (Je m’excuse d’avance pour la qualité des photos ou vidéos de cet article, mais j’ai tâché de privilégier mes propres captures du moment.)

L’article promet d’être dense, aussi je te laisse ce sommaire, afin que tu guettes les parties qui t’intéressent :

I.1 Présentation du Comic Con | I.2 Entretien avec Gustaf Skarsgard | I.3 Conférence Star Trek : Picard

II.1 Présentation de la PGW | II.2 Final Fantasy VII Remake | II.3 Death Stranding | II.4 Luigi’s Mansion 3 | II.5 MediEvil | II.6 Cyberpunk 2077

I.1 Bienvenue au Comic Con Paris

Je ne vais rien t’apprendre si tu es un habitué du Comic Con, mais si tel n’est pas le cas ; je te conseille d’être bien attentif. Le Comic Con Paris peut être assez déstabilisant si tu y vas pour la première fois, sans la moindre organisation. La convention se déroule à la Grande Halle de La Vilette et l’espace se révèle beaucoup moins spacieux que tu pourrais l’imaginer. Les stands étant essentiellement des boutiques, tu as rapidement fait le tour. Je te conseille donc d’y aller en bonne compagnie, et même déguisé, qui plus est. Les amateurs de cosplay sont très nombreux à arpenter les lieux, et c’est l’occasion de faire des rencontres ou des photos sympathiques. Je suis d’ailleurs agréablement surprise que mon cosplay sans prétention du señor Berlin (La Casa de Papel) ait été remarqué. Crois-moi, à mon niveau, quand on me demande si on peut être pris en photo avec moi, c’est une consécration !

Les trois jours de la convention sont riches en événements et en activités, malheureusement, beaucoup peuvent se révéler décevants. Il y a peu de place et beaucoup de monde. Tu peux ne pas avoir envie de patienter pour simplement prendre une photo sur le canapé de la série Friends. Ce manque d’aération est d’ailleurs fort préjudiciable si l’on souhaite admirer les cosplays incroyables du salon. Je me demande encore pourquoi la « scène » où ont lieu les rassemblements de cosplays est si ridicule.

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J’ai toutefois passé une excellente journée, riche en découvertes. Je suis par exemple tombée sous le charme du travail du dessinateur Wil Shrike, à qui j’ai acheté quelques prints et dont je suis maintenant l’instagram. Et j’ai bien sûr été marquée par les conférences auxquelles j’ai pu assister. Mon conseil ultime pour passer une bonne journée au Comic Con est de ne pas se précipiter sur les billets, et d’attendre le programme, qui est divulgué peu de temps avant l’événement. Je conseille d’autant plus d’attendre que la liste des invités est susceptible de changer, en raison de l’emploi du temps chargé des artistes. Mais si tu es curieux de rencontrer tel comédien ou tel casting, les conférences qui ont lieu sur la Grande Scène sont ouvertes à tous, enrichissantes et gratuites (au contraire des photos et dédicaces).

I.2 11h15 : Entretien avec Gustaf Skarsgård

La première conférence à laquelle j’ai assisté fut une rencontre avec le comédien suédois Gustaf Skarsgård, que tu as sûrement vu dans Vikings ou Westworld. Nous nous sommes installés au rythme des musiques folles du DJ, et nous n’avons pas beaucoup patienté. L’acteur suédois a été reçu par une membre du staff (Yaële Simkovitch), qui s’est chargée de lui poser des questions et de traduire ses réponses, avant que le public puisse lui-même prendre la parole. J’ai découvert un homme aussi avenant que discret, qui m’a permis de percevoir la série Vikings, et le personnage qu’il incarne – Floki – sous différentes angles. Et surtout, cet entretien m’a donné furieusement envie de revoir la série !

Gustaf Skarsgård était merveilleusement adapté pour le rôle de Floki. Étant de nationalité suédoise, celui-ci a plus d’affinités que nous avec le peuple Viking. D’ailleurs, il nous a confié que, plus jeune, il était amateur de combats à l’épée, d’équitation, et du Seigneur des Anneaux. Au contraire du Seigneur des Anneaux, Vikings est une série qui s’inspire de faits historiques. Le personnage de Floki a existé mais nous savons peu de choses à son sujet, si ce n’est qu’il aurait découvert l’Islande. Comme dans la série, il s’agit donc d’un grand explorateur.

Notre hôte s’est questionnée sur les raisons de la popularité de Floki, qui est effectivement un personnage que j’aime beaucoup. Certes, celui-ci est à la fois drôle et étrange, mais Gustaf Skarsgård a mis en avant sa prédisposition à se soucier des autres personnages, et ce, même s’il lui arrive parfois de… tuer quelqu’un pour les mauvaises raisons. Tu l’auras compris, l’entretien était enrichissant, mais aussi décontracté et ponctué d’humour.

L’accent a ensuite été mis sur la relation entre Ragnar (protagoniste de la série incarné par Travis Fimmel) et Floki. Pour Gustaf Skarsgård, il paraît clair que Ragnar est le seul et unique ami de Floki. Il va même jusqu’à affirmer que tous les actes de Floki sont guidés par la volonté d’obtenir l’approbation et l’affection de Ragnar. C’est ce qui rend cette relation si intense, et surtout si surprenante venant d’une série de vikings. Il faut dire que Gustaf Skarsgård ne voyait pas d’intérêt à incarner un personnage qui clamerait simplement, d’une voix de baryton : « Yes, I’m a Viking ». Floki est différent des autres. S’il avait été notre contemporain, peut-être lui aurait-on diagnostiqué une schyzophrénie ; et tout cela finit de le rendre inoubliable et attachant. Gustaf Skarsgård nous a confié que Floki n’est pas un personnage foncièrement facile à jouer, même si son attachement pour le rôle est flagrant. Floki est constamment en conflit avec lui-même, et le comédien est amené à ressentir les sentiments joués, ce qui rend certaines scènes très intenses. En même temps, il considère que cette empathie intrinsèque au métier d’acteur lui permet d’évoluer en tant que personne. C’est sans doute pourquoi les scènes émotionnelles représentent les plus grands défis, alors que les scènes de batailles peuvent être « funs » à jouer.

Je ne peux pas te résumer la conférence en entier, mais il était grisant de constater combien un comédien peut être différent du personnage qu’il incarne. Je ne parle même pas du costume ou du maquillage mais de sa voix, de son accent, de son intonation, et même de son rire. Gustaf Skarsgård nous a expliqué le processus pour trouver la voix chantante de Floki, ou encore son rire étrange, avec une démonstration à la clé. Il ne nous a pas seulement parlé de Vikings, mais aussi de Westworld, en plaisantant sur le temps qu’il mettait à comprendre les scripts des épisodes qu’il s’apprêtait à jouer. Il nous a aussi appris qu’il incarnerait Merlin, dans la série Cursed, disponible sur Netflix en 2020. Pour finir, il a reconnu qu’il rêverait de faire un film avec son père (Stellan Skarsgård) et ses frères (Alexander ou encore Bill Skarsgård). Je garde vraiment un excellent souvenir de cette conférence aussi intimiste qu’instructive.

I.3 16h : Amazon Prime Video – Star Trek : Picard

L’autre conférence à laquelle j’ai assisté est la rencontre avec le casting de la série Picard, qui sera diffusée sur Amazon Prime, dès janvier 2020. J’ai donc pu être en présence de Evan Evagora, Isa Briones, Santiago Cabrera, Michelle Hurd et Sir Patrick Stewart. Je ne suis pas fan de Star Trek, mais davantage des films X-Men, aussi étais-je très intriguée par cette conférence. Autant dire que son ambiance fut assez différente de celle à laquelle j’avais assisté plus tôt. On sentait qu’il s’agissait d’un sacré événement, même pour le Comic Con Paris. La queue était plus longue et plus dense, et la conférence a commencé avec un peu de retard. Par dessus-tout, il y avait une vraie effervescence dans la salle. Les fans étaient si excités à l’idée de rencontrer Patrick Stewart, ou de regarder – en avant-première – la bande-annonce de la série, que c’était très communicatif. La conférence n’était pas gérée par la même personne et je regrette vraiment que le traducteur (Frédéric Benudis) se soit contenté de résumer les questions ou les réponses qui ont été données, car cela a rendu certains échanges assez concis. L’autre défi constituait à mettre en valeur l’ensemble des acteurs présents, alors que tous les yeux étaient rivés sur Patrick Stewart. Ce dernier, bien rodé à l’art des interviews, a plusieurs fois réorienté les questions vers ses collègues.

Cela m’amène à te dire que Patrick Stewart est un sacré personnage. Je l’ai trouvé très franc et direct, tout en restant respectueux et intéressant. J’ai notamment pu apprendre qu’il ne comprenait que quelques mots de français, en dépit des origines francophones de Picard, et que ses collègues – plus jeunes que lui – avaient été honorés et impressionnés à l’idée de travailler avec lui. Patrick Stewart a fait semblant de se lever et d’être prêt à en découdre, lorsque Isa Briones a malgré tout reconnu ne jamais avoir suivi Star Trek, avant d’être approchée pour le rôle. L’ambiance était donc chaleureuse, même si la conférence était beaucoup moins intimiste que celle avec Gustaf Skarsgård.

Il faut dire que les questions posées par le public ont quelquefois été moins intéressantes, voire hors de propos. On a par exemple demandé à Patrick Stewart s’il avait été contacté pour jouer dans un film DC Comics, ou si on prévoyait de faire un film solo sur le Professeur Xavier. Ce à quoi il a répondu de manière concise et très drôle : « NON. » ou encore « Xavier est mort ». Certes, même s’il est naturel que les feux des projecteurs soient tournés vers Patrick Stewart, la conférence était tout de même destinée à présenter la série Picard ! D’ailleurs, quelqu’un a demandé à Patrick Stewart s’il préférait le Professeur Xavier ou Jean-Luc Picard. Celui-ci a tout simplement répondu qu’il préférait toujours celui qu’il était en train d’incarner, à ce moment-là. Comme tu t’en doutes, la saga Star Wars – grande rivale de Star Trek – a été plusieurs fois mentionnée, notamment à cause d’un lapsus du traducteur, et j’ai beaucoup aimé l’auto-dérision dont a fait preuve le casting.

Mais qu’ai-je appris sur Picard, pour en revenir à nos moutons ? A priori, la série est indépendante de tout ce qui a été fait, auparavant, de manière à partir à la conquête d’un nouveau public. Certes, le casting est tout jeune et neuf, mais les anciens comédiens et personnages sont nombreux à revenir, comme Brent Spiner (Data) ou encore Jonathan Frakes (Riker). Les aventures de Picard se dérouleront en compagnie d’un pitbull, appelé Number One, et une vraie recherche de diversité a été effectuée, de manière à raconter une histoire très humaine et profonde. Peut-être ai-je tort de m’avancer, mais il me semble que la série porte un engagement social, pour ne pas dire politique. D’ailleurs, Patrick Stewart a tenu à clore la conférence en parlant du féminisme dans les projets auxquels il participe, ou encore de la honte qu’il éprouve à l’idée de représenter l’Angleterre, depuis que le Brexit a été mis en place. Pour rappel, celui-ci est d’actualité puisqu’il était censé être effectif à partir du 31 octobre 2019, avant d’être retardé. Somme toute, cette conférence s’est révélée très instructive, même si l’ambiance était différente, et même si je ne connais rien à Star Trek !

II.1 Bienvenue à la Paris Games Week

La deuxième convention à laquelle j’ai assisté durant les vacances d’octobre est la Paris Games Week. Celle-ci s’est déroulée à Paris Expo Porte de Versailles. Et je dois avouer que, même si j’avais été prévenue qu’il y aurait beaucoup de monde, je ne m’attendais pas à une telle effervescence. Si tu veux un jour tester la PGW, je te conseille d’y aller tôt car entrer dans les lieux ne sera pas une mince affaire. C’est par ailleurs durant les premières heures que tu pourras le plus profiter des différents stands. Il y a eu un véritable pic de fréquentation de la fin de matinée jusqu’au milieu d’après-midi, au point de provoquer de véritables bouchons au niveau des couloirs entre les halls. Ce fut d’ailleurs pour moi l’occasion d’entendre la pire phrase de ma vie, lorsque le propriétaire du stand culinaire devant lequel j’attendais s’est écrié : « il n’y a plus de burgers ! » Tu l’auras compris, la journée a été fatigante. J’aimerais dire que j’ai pu profiter pleinement du salon, avant la fermeture, mais malheureusement, certains stands fermaient bien avant 18h30. Autant dire que l’organisation de la PGW, ou du moins sa gestion du public, n’est pas le point fort de l’événement. Mais peut-on lui jeter la pierre pour autant ? Il est fort probable que la PGW soit victime de son succès, et que le staff ait lui-même été pris au dépourvu face à une telle fréquentation. De plus, il s’agissait d’un jour de pluie, et surtout d’un jour férié ! Peut-être aurait-il été plus sage de ma part de m’y rendre au début, ou à la fin de l’événement.

Ayant fait le Comic Con quelques jours avant, j’ai envie de comparer l’ambiance et le public des deux conventions. J’ai pu constater que celui de la PGW était bien moins mixte que celui du Comic Con. Et pourtant, je sais que les gameuses sont nombreuses ! J’ai aussi croisé beaucoup d’adolescents, voire des familles avec des enfants très jeunes. D’une certaine façon, il est très plaisant de voir combien le jeu vidéo peut rassembler les gens. Par contre, ceux-ci étaient beaucoup moins disposés à se déguiser que lors du Comic Con. Tu vas sans doute me dire qu’il n’est pas facile de tester un jeu avec un masque sur la tête, mais l’ambiance était tout de même moins bon-enfant. Au risque de me répéter, la journée fut fatigante, en raison de la fréquentation ou de la durée de certaines queues, mais je ne regrette en aucun cas d’avoir pris part à la PGW. Et pour cause, les bonnes surprises ont tout autant été au rendez-vous.

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Pour commencer, j’ai eu la satisfaction d’apprendre que les abonnés du PS Plus avaient la possibilité de passer (ou écourter) les queues, à condition de demander un bracelet. Cela m’a fait gagner un temps précieux pour deux gros stands, dont je parlerai plus bas. Ensuite, certains stands ont été généreux en faisant tout simplement un cadeau aux participants, comme un poster ou une casquette. Les photos étaient également offertes après avoir posé devant un décor de jeu vidéo. Ces petits gestes ont rendu la PGW bien plus conviviale et sympathique, et les différents animateurs n’y sont pas pour rien ! Chacun d’entre eux était très prévenant et même drôle, à sa manière. De plus, quand tu es fan de jeux vidéo, il est tout simplement grisant de te balader entre des stands superbement décorés, et ce, en très bonne compagnie. J’ai effectivement passé la journée auprès de Hauntya, du blog Hauntya’s room. J’ai aussi pu passer un moment avec Matthieu, du blog Break Culture (pour ne citer que cela, il est notamment l’un de mes partenaires dans Pod’Culture, le podcast sur la pop-culture) ! C’est aussi ça, la PGW : des instants de partage et de rencontre avec des gens tout aussi passionnés que toi. En plus de pouvoir découvrir les jeux très attendus de l’année prochaine, ou encore les progrès de la technologie vidéoludique. J’ai par exemple été impressionnée par un terrain dédié aux prouesses de la réalité virtuelle. Mon seul et dernier regret est que les stands de goodies, en dehors de quelques exceptions, s’adressaient bien plus à des fans de mangas qu’à des fans de jeux vidéo. J’aurais pourtant juré que la Japan Expo était en juillet. Mais trêve de tergiversations, je vais maintenant te présenter ce que j’ai appris sur les jeux dont j’ai pu profiter.

II.2 Final Fantasy VII Remake : sortie prévue le 03/03/2020

Étant une grosse fan de Final Fantasy, il est bien naturel que ce stand soit passé en priorité. Il était tôt, et armée de mon bracelet PS Plus, je n’ai eu aucune difficulté à y entrer. Une vitrine exposait la figurine de Cloud sur sa moto, qui sera fournie dans la version collector. La pièce suivante diffusait une vidéo expliquant les commandes du jeu, afin de ne pas perdre de temps durant le test de dix minutes. Et j’ai finalement pu avoir la manette en mains, quatre mois avant la sortie du jeu. Je ne te cache pas que ça fait quelque chose. J’aurais pu hésiter à acquérir ce remake, qui ne comportera visiblement pas toute l’histoire de l’original, mais je pense désormais que ce sera day one, en ce qui me concerne. Les graphismes sont somptueux et les musiques du jeu fort bien réorchestrées. J’ai tout de suite accroché à cette démo qui se déroule au moment où Cloud et Barret accèdent au réacteur Mako afin de le faire exploser. Il y a eu quelques minutes d’exploration avant d’être confronté à un boss : le Scorpion gardien. Celui-ci était déjà dans le premier jeu mais se révèle nettement plus impressionnant et résistant. Il faut dire que Final Fantasy VII est un action-RPG, dont certaines mécaniques rappellent Final Fantasy XV. Il est toutefois possible de mettre le combat en pause afin de mener à bien sa stratégie, en hommage au tour par tour du premier opus. En outre, il est possible de basculer d’un personnage à un autre : j’ai donc pu incarner aussi bien Cloud que Barret, ceux-ci ayant des armes différentes, mais aussi des compétences et des magies uniques. Pour finir, j’ai été agréablement surprise par les dialogues échangés entre les membres de l’équipe, ce qui rend l’aventure vivante, et les personnages plus attachants. Il est très plaisant d’entendre Cloud et Barret se chamailler, d’autant que le jeu est entièrement doublé en français. Et je tiens à dire à ceux qui n’ont pas été convaincus par la dernière bande-annonce, que le doublage passe très bien, in-game. Après ce test, chaque visiteur a reçu un poster du jeu et a eu la possibilité d’être pris en photo, en maniant l’arme factice de Barret ou de Cloud. J’ai ainsi porté l’épée du protagoniste. Une épée de 7kg, tout de même !

II.3 Death Stranding : sortie prévue le 08/11/2019

Death Stranding fait beaucoup parler de lui, depuis des mois, en raison de son casting de marque (Norman Reedus et Mads Mikkelsen pour ne citer qu’eux), mais aussi et surtout de son créateur : Hideo Kojima, à qui l’on doit les sagas Metal Gear Solid ou Silent Hill. Par ailleurs, au vu de ce qui a été montré dans le jeu, il semble difficile de savoir ce qui déroutera le plus le joueur : le gameplay ou l’histoire. Pour être franche, je ne suis guère intéressée par Death Stranding, tout en restant intriguée. C’est pourquoi je me suis rendue dans le stand, qui ne m’a opposé aucune résistance, grâce à mon précieux bracelet. Il a été décevant que celui-ci ne propose aucune démo, mais simplement une bande-annonce, certes très fournie. Tout ce que je peux dire, c’est que les graphismes sont très impressionnants, l’histoire sophistiquée et l’ambiance unique, comme le jeu l’avait promis.

II.4 Luigi’s Mansion 3 : sorti le 30/10/2019

La PGW ne présente pas que des jeux destinés à paraître, mais aussi des jeux qui sont sortis plus ou moins récemment. C’est l’occasion de vérifier si on va acquérir tel jeu, ou non. C’est dans cette optique que je me suis dirigée vers Luigi’s Mansion 3. La direction artistique de ce jeu Switch est fort plaisante, et il me plaît d’incarner Luigi, même si je n’avais jamais touché à la saga, auparavant. J’ai appris que le jeu pouvait être fait à deux, en local. Le test n’a pas été très concluant pour autant. Je n’ai eu le jeu en mains que quelques minutes, et je n’ai pas eu le temps d’assimiler les commandes. De plus, l’étage de l’hôtel dans lequel nous étions plongés n’était pas très intéressant. J’ai noté la présence de beaucoup de toilettes ! Au reste, je ne doute pas que le jeu, dans sa globalité, doit être très fun, en raison du nombre de pièces à explorer, mais aussi de la variété des ennemis ou de l’arme insolite de Luigi.

II.5 MediEvil : remake sorti le 25/10/2019

Ayant été conquise par le remake de Crash Team Racing, et intriguée par celui de Spyro, je me suis naturellement tournée vers celui de MediEvil. Ce jeu sorti en 1998 permettait d’incarner un squelette revenu d’entre les morts, afin d’affronter l’adversité. Je n’y ai joué que quelques minutes mais les touches et les mécaniques semblent très intuitives. L’univers du jeu semble à la fois cauchemardesque et burlesque. J’ai beaucoup aimé la direction artistique et les nouveaux graphismes. A priori, ce remake propose trop peu de nouveautés par rapport à l’original, mais n’y ayant jamais joué, cela ne devrait pas me poser problème.

II.6 Cyberpunk 2077 : sortie prévue le 16/04/2020

Dois-je encore présenter Cyberpunk 2077 ? Il s’agit de l’un des jeux les plus attendus par les joueurs, et je ne déroge pas à la règle. Ce n’est pas seulement parce qu’il est produit par CD Projekt RED, les créateurs de The Witcher III. Tous les éléments de ce RPG ont l’air d’atteindre un niveau stratosphérique, des mécaniques de gameplay, aux graphismes, en passant par la créativité et la crédibilité de l’univers inventé. Il s’agissait d’un des stands les plus imposants et les plus fréquentés du salon. J’ai patienté près de deux heures pour pouvoir y entrer. Il faut dire que celui-ci diffusait une démo de 45 minutes. Certes, je n’ai pas eu la manette en mains, mais l’heure s’est révélée captivante, en raison des commentaires explicatifs de l’un des animateurs. J’attendais énormément Cyberpunk 2077 et je suis maintenant impatiente d’y jouer. Nous avons d’abord eu un aperçu de l’écran de création du personnage qui a l’air de proposer des possibilités infinies. Mais ce n’est pas tout. Il sera possible de changer la tenue de son personnage au cours du jeu, ainsi que de lui faire apprendre des aptitudes et des compétences aussi différentes qu’utiles. Il sera ainsi possible de réaliser les quêtes de manière furtive, en piratant les caméras et autres objets exploitables, et en ne tuant personne ; ou encore de jouer les gros bras. Et ce ne sont que deux exemples parmi d’autres. Nos aptitudes comme nos choix auront énormément d’impacts sur les PNJs ou la suite de l’aventure. Par exemple, la démo nous a plongés dans un quartier où les personnages parlaient une langue étrangère. Leurs paroles étaient traduites en temps réel grâce à une puce acquise au préalable. La démo se déroulait à la moitié du jeu, à priori, ce qui nous a permis de visiter Night City. J’ai été ni plus ni moins conquise par les animations et les graphismes époustouflants. Et je pèse mes mots. Les décors grouillent de détails et les PNJs semblent plus vivants que jamais. Le jeu sera truffé d’éléments perturbateurs dont tu pourras tenir compte, ou non, ce qui promet de rendre l’expérience terriblement immersive. J’avais et j’ai toujours des a priori contre la vue à la première personne, mais celle-ci rend le jeu d’autant plus immersif. Je me suis vraiment crue à Night City. Il me tarde vraiment d’explorer cet univers riche comme original, en compagnie de Johnny Silverhand, le personnage incarné par Keanu Reeves. Celui-ci n’est en fait qu’un hologramme que tu seras le seul à voir, à cause d’une puce indésirable. Par dessus-tout, les décors, les choix de dialogues multiples, la variétés des gangs et l’impact des décisions rendront sans doute ce jeu addictif. Vivement ! (Notons que je suis repartie avec un tatouage éphémère et une casquette offerte.)

Bilan : Au cours de cette journée, j’avais la ferme intention de tester Zelda : Link’s Awakening (sorti le 20/09/2019), Biomutant (prévu prochainement) et surtout Pokémon Epée et Bouclier (sortie prévue le 15/11/2019) mais je n’en ai malheureusement pas eu la possibilité. J’aime Pokémon, mais pas au point de faire presque 4h de queue ! Au reste, j’espère que ce compte-rendu t’aura donné un bon aperçu du Comic Con et de la PGW. Et pourquoi pas… L’envie d’y aller à ton tour !