Vous vous souvenez du voyage que j’ai entrepris avec Ethan Winters, il y a quelques années ? S’il a étrangement coupé les ponts depuis, j’ai eu l’occasion de retrouver sa fille Rose, devenue une ravissante adolescente. Après avoir fumé quelques joints, (ne le dîtes à personne, je ne sais pas si elle est majeure), nous avons décidé de retourner en Europe de l’Est, à l’endroit où elle vivait lorsqu’elle était bébé. Si vous projetez vous-même de faire ce voyage à l’avenir, je ne vous conseille pas de lire le compte-rendu de nos péripéties. Une dernière chose : soyez indulgent(e)s en me lisant. Je crois que nous avons définitivement trop fumé…
Je ne me souviens pas clairement du voyage, mais seulement que nous nous sommes réveillées dans un endroit sombre et exigu. Très vite, une porte trembla et une voix féminine nous demanda de la libérer. Lorsque nous la sortîmes de là, Rose constata qu’elles avaient un air de ressemblance. Je trouve, personnellement, qu’elle exagérait. Et puis, il faisait si sombre que nous ne voyions pas grand chose. Nous fîmes rapidement d’autres rencontres. Les filles ne semblaient pas très éveillées et les hommes étaient plus que blafards. Ils se traînaient péniblement vers nous en poussant des gémissements. A cet instant, je compris que nous nous étions retrouvées dans un repaire de hippies et de drogués. Mais qui suis-je pour juger ? Nous n’étions pas bien sobres nous-mêmes. Ce n’était cependant pas suffisant pour excuser le comportement de Rose, qui était bien la fille de son père. Elle ne cessait de se plaindre ou de se rendre dans des endroits improbables, quitte à ramper sur le sol ! Elle allait mettre des heures à nettoyer et repasser son linge… A force d’errance, nous finîmes par regagner la surface. Je compris, à ma plus grand satisfaction, que nous avions retrouvé le château de la famille Dimitrescu.
Les lieux appartenaient désormais à l’homme en léger surpoids qui commerçait avec Ethan et moi, autrefois. Il se faisait surnommer le Duc. En le voyant porter un masque et en l’entendant émettre des rires diaboliques, je conclus qu’il était certainement devenu comédien. Les types blafards qui déambulaient partout dans le château devaient composer sa troupe de théâtre. Les lieux étaient aussi vastes et somptueux que dans mes souvenirs. Ils étaient un peu moins propres et ordonnés, voilà tout. Fait assez amusant pour être souligné, le Duc n’avait pas pris la peine de remplacer les fenêtres, depuis qu’Ethan s’était amusé à toutes les briser. Rose avait la même passion pour l’exploration et les Escape Games que son père. Elle se mit en tête de parcourir tout le manoir afin de trouver des masques. C’est vrai que la période du COVID n’était pas tout à fait terminée, mais enfin, elle le faisait avec un sacré acharnement. Ah, j’oubliais ! Tout au long de notre visite, nous fûmes guidées par une personne mystérieuse, qui refusait de dévoiler son visage ou son identité. Il se contenta d’expliquer qu’il souhaitait veiller sur Rose. Pendant un instant, je pensai qu’il pouvait s’agir d’Ethan. Mes doutes se dissipèrent dès qu’il donna son nom : Michael. Je songeai, un instant, qu’il avait pu mentir. Il mit fin à mes derniers soupçons en affirmant qu’il était un ange… Nous avons passé plusieurs heures à explorer le château. Je vous épargne les détails. Badabim. Badaboum. Nous nous sommes rendues à la demeure Beneviento.
C’est avec nostalgie que je redécouvris le lieu de mes précédentes vacances. Si la propriétaire de la maison n’était pas là, elle avait eu la gentillesse de nous laisser toutes ses affaires. Rose se mit ainsi à jouer avec des singes en peluche et des poupées. Je trouvai qu’elle était un peu âgée pour faire cela, mais, une fois encore, qui suis-je pour juger ? Nous finîmes par avoir de la visite. Il s’agissait de jeunes femmes, tellement belles, qu’on aurait pu les prendre pour des mannequins. En revanche, elles étaient très timides. Elles n’osaient venir vers nous que lorsque nous avions le dos tourné. Mais alors, qu’est-ce qu’elles étaient affectueuses ! Elles cherchaient sans arrêt à nous étreindre ! Nous finîmes, je pense, par fumer le pétard de trop, car la maison sembla devenir gigantesque. Les poupées semblaient plus grandes que nous et nous pourchassaient, comme pour faire une partie de cache-cache survitaminée. Elles auraient tout de même pu se passer de brandir des paires de cisailles, car c’était dangereux. Je vous le dis, cette histoire aurait pu mal finir ! Quand nous reprîmes nos esprits, nous nous rendîmes compte que la maison n’était pas déserte mais qu’elle était occupée par… Eveline. J’étais si contente de la revoir ! Rose s’étonna que notre hôtesse soit restée une petite fille, mais elle était encore dans l’exagération, si vous voulez mon avis. Certaines personnes ne grandissent pas beaucoup ; ce n’est pas une raison pour les stigmatiser. Eveline était d’humeur chagrine car personne ne lui rendait jamais visite et qu’elle se sentait seule. Si j’éprouvai de la compassion pour elle, je fus bien la seule. Rose se montra plutôt brute de décoffrage et décida de partir, épaulée par… Ethan. Comment ?! Michael n’était pas un ange et nous avait donc menti ?! La stupéfaction passée, je pensais qu’Ethan était bien un mec et un piètre père, par-dessus le marché. Attendre que sa fille soit presque adulte pour réapparaître, c’était quand même limite limite !
C’était décidé, j’en avais assez. J’avais envie de rentrer. Rose souhaita tout de même rester pour trouver je ne sais quel cristal. Un objet de valeur pour la famille, sans doute. Et figurez-vous que nous croisâmes une autre vieille connaissance : Miranda ! Celle-ci n’avait pas changé et était très heureuse de rencontrer Rose. Elle admit même que c’était elle qui nous avait conviées ici. Je suppute que la discussion dégénéra entre Miranda, Rose et Ethan, qui n’était jamais le dernier pour faire des embrouilles… Et finalement, nous partîmes, les mains vides. Non seulement Ethan n’avait pas souhaité rentrer avec nous, mais Rose avait fait tomber le cristal sur le sol, le faisant exploser en mille morceaux. Tout ça pour ça ! Je pense qu’on ne me surprendra plus à voyager avec les Winters. Enfin, il ne faut jamais dire jamais…
Il y a un an et demi, j’ai entrepris un voyage à Raccoon City. Bien que l’exploration de la cité ne se soit pas déroulée comme prévu, je ne comprends pas pourquoi elle s’est à ce point attirée les foudres des différents visiteurs. Cela n’a plus grande importance, me direz-vous, dans la mesure où la ville a été rasée de la carte. En voyant les choses sous cet angle, on pourrait davantage considérer les membres des S.T.A.R.S comme les vrais méchants de l’histoire, n’est-ce pas ? Personnellement, je persiste à croire qu’un pass sanitaire aurait suffi à contrôler la situation et à empêcher les personnes contaminées de sortir de la zone de quarantaine. Mais nous ne sommes pas là pour parler politique. Motivée par un élan de nostalgie, je décidai, il y a quelques semaines, de repartir à l’inconnu, dans l’espoir de vivre des sensations aussi fortes qu’à Raccoon City. Mes pas me menèrent en Louisiane, puis en Roumanie (du moins, je crois). Les deux destinations n’ont rien en commun, me direz-vous, si ce n’est l’hospitalité exemplaire de mes différents hôtes. Que ce fut dans la plantation des Baker, ou dans le village de la prêtresse Miranda ; je me sentis comme chez moi. Pour cause, chacun d’entre eux me considéra immédiatement comme un membre à part entière de leur famille.
Un voyage en Louisiane
Lucas, Jack et Marguerite Baker nous ont invités à dîner.
Je n’ai pas voyagé seule. Mes pérégrinations se firent en compagnie d’Ethan Winters, un type plutôt mystérieux qui ne me montrait pas beaucoup son visage. Il était sympathique, quoiqu’un peu bougon. Au début, je mis cela sur le compte de l’hygiène de la résidence Baker, légèrement en deçà de ce qu’on avait pu voir sur les photos. Mais Ethan finit par me confier que sa petite-amie, Mia, avait séjourné ici, en Louisiane, avant de disparaître. Elle lui avait fait parvenir un message inquiétant qui l’avait incité à venir enquêter. Je n’ai pu m’empêcher de penser que, si sa copine avait bien disparu depuis trois ans, il était grand temps qu’il s’inquiète ! Parallèlement, le doute subsistait. Je n’avais pas encore rencontré les Baker mais ils semblaient constituer une famille respectable, et passionnée de cinéma qui plus est, si je me fiais aux différentes cassettes qu’on trouvait ici et là. Ethan m’inspirait moins confiance. Sa voiture faisait penser à celle de ce type chelou, dans Evil Dead, et puis il s’amusait à crocheter des serrures ou à utiliser un coupe-boulon, pour accéder à des endroits défendus. Ce n’était pas la politesse qui l’étouffait ! Malgré mes a priori contre Ethan, je dois bien admettre que la maison m’inspirait de moins en moins confiance, au fur et à mesure que je l’explorais. Son atmosphère n’était pas sans me rappeler celle du Manoir Spencer. Et puis, un chien à trois têtes était sculpté sur la porte principale, comme s’il s’était agi de l’entrée des Enfers. A force de fouiner partout, Ethan retrouva assez vite Mia, dont la chambre ressemblait étrangement à une cellule. Très vite, le couple se mit à se disputer et même à se battre. Lorsque Mia trancha la main d’Ethan, je compris qu’il y avait vraiment de l’eau dans le gaz. Heureusement, les Baker finirent par nous accueillir et tenter d’apaiser les tensions, en proposant un dîner aussi convivial que chaleureux. Je rencontrai ainsi les membres de la famille Baker, qu’il me tarde de vous présenter.
Jack et Marguerite Baker
Le patriarche de la famille s’appelait Jack. Il s’agissait d’un homme d’âge mur, mais de très bonne constitution. Je n’avais jamais vu quelqu’un se remettre aussi rapidement de blessures pourtant assez préoccupantes. Jack me faisait l’effet d’un bon vivant. Il avait toujours le mot pour rire et, par-dessus tout, il était aux petits soins avec nous. Il n’arrêtait pas de nous suivre, dans la maison, soucieux de nous venir en aide au cas où nous en aurions besoin. Il m’a presque fait penser à ce grand type qui arpentait inlassablement les couloirs du commissariat de Raccoon City. Jack avait une passion dévorante pour l’automobile et le bricolage. Il nous a d’ailleurs montré des outils assez impressionnants, disposés dans les sous-sols de sa maison. Quand j’y pense, il y avait même une morgue dans cette résidence. C’est quand même assez inhabituel, non ?
Jack était marié à Marguerite depuis de très nombreuses années. Il s’agissait d’une dame assez fluette, qui adorait cuisiner. Marguerite traitait ses invités comme s’ils étaient ses propres enfants. Elle s’attachait tellement à eux qu’elle se permettait justement de les attacher à leur lit, pour qu’ils restent en sûreté. Si je devais la comparer à quelqu’un, ce serait à Annie Wilkes, dans Misery de Stephen King. Non pas qu’elle s’amusât à manier le marteau ! Le truc de Marguerite, c’était plutôt les insectes. Soucieuse de ne pas importuner le reste de la famille avec ses étranges animaux de compagnie, elle aimait vivre dans la vieille maison voisine ou dans la serre. Ethan finit par m’avouer qu’elle avait fini par se transformer en araignée géante, mais je suppose qu’il s’agissait d’une métaphore.
Lucas et Zoe Baker
Les Baker avaient deux enfants. L’aîné était un jeune homme répondant au prénom de Lucas. Il s’agissait d’un véritable geek, passionné de films d’horreur. Autant dire que nous avions tout pour nous entendre ! Les moments que nous avons passés avec Lucas font certainement partie de mes souvenirs les plus amusants. C’était un ingénieur de génie qui avait conçu son propre escape game, dans une annexe de la maison ! Lucas avait vraiment le soucis du détail. Le code d’accès pour y entrer était 1408. Les fans de Stephen King reconnaîtront sans doute le numéro de chambre de l’une de ses célèbres histoires. Si l’escape game était vraiment explosif, je me souviens aussi de longues sessions de Black Jack, faites en compagnie de Lucas et d’un type appelé Hoffman, vous savez, comme dans Saw. Je persiste à dire que j’ai passé d’excellents moments en compagnie du fils Baker. C’est vraiment dommage qu’il se soit évanoui dans la nature, sans qu’on puisse savoir ce qu’il est devenu, à moins de payer, bien sûr. Drôle de manière de faire.
Je dois admettre que je me suis moins entendue avec Zoe, la sœur de Lucas. Elle était rabat-joie et, pour tout dire, un peu sauvage. Elle préférait dormir dans une caravane, en plein milieu du jardin, plutôt que de passer du temps avec sa famille. Zoe devait avoir un faible pour Ethan, car elle passait son temps à lui téléphoner ! Pour toute récompense, Ethan l’a abandonnée comme un étron, dès qu’il s’est réconcilié avec Mia. La rumeur prétend que Zoe est restée seule, dans la plantation des Baker, avant que son oncle, Joe, ne vienne la tirer de là.
Fin du séjour
Il y avait un cinquième membre dans la famille Baker. On me dit, à l’oreillette, que ce paragraphe contient des spoilers. Si les secrets familiaux ne sont jamais roses (au contraire de la fille d’Ethan), les mystères de la famille Baker étaient carrément difficiles à croire. La petite vieille en fauteuil que je croyais être la mère de Jack ou Marguerite était en vérité une fillette qu’ils avaient recueillie, après que son bateau ait fait naufrage. Encore une preuve irréfutable que les Baker avaient le cœur sur la main. Et je ne parle pas du cœur du facteur, car les rumeurs colportées sur le cannibalisme de la famille sont aussi abjectes qu’infondées. La fillette, appelée Eveline, souffrait d’une maladie rare qui la faisait vieillir prématurément. Après l’incident survenu dans la plantation Baker, on a reproché beaucoup de choses à Eveline. On prétendit qu’elle avait pris le contrôle de la famille Baker, ce qui les avait forcés à la traiter comme leur fille, et à devenir fous. Elle aurait aussi engendré les Mycomorphes, des types un peu bizarres recouverts de poix, qui déambulaient ici et là dans la plantation. Notre séjour en Louisiane s’est étrangement terminé. Ethan a disparu et Mia m’a fait visiter le bateau qui avait échoué non loin de la résidence des Baker. Lorsque nous avons retrouvé Ethan, nous avons traversé des mines, avant de rejoindre Eveline, dans la maison où tout avait commencé. Celle-ci s’est transformée en créature gargantuesque qu’Ethan a détruite. Si ce dénouement vous semble surprenant, vous n’êtes pas au bout de vos peines. Je finis par recroiser la route de Chris Redfield, que j’avais rencontré à Raccoon City, l’an dernier. Le monde est petit !
Périple en Europe de l’Est
Miranda aime se réunir avec ses quatre « enfants ».
Tout est bien qui finit bien. Ethan se remit avec Mia et il s’avère qu’ils avaient une fille, Rose. Quand les Winters m’ont invitée à passer des vacances chez eux, en Roumanie (je crois !), je n’ai pas hésité une seconde. Ethan n’était pas parfait mais nous avions passé de bons moments ensemble. Mia nous lut un conte local, qui me fit penser à l’histoire des trois frères, dans Harry Potter. (Je ne parle évidemment pas des Inconnus). C’était le récit d’une fillette qui se perdait dans les bois, avant de croiser la route de différentes créatures, qui lui vinrent en aide. Il s’agissait d’une chauve-souris, d’un tisserand et d’un énorme poisson. Même si ces monstres étaient impressionnants, ils s’étaient tous révélés bienveillants en lui donnant quelque chose. Quelle ne fut pas sa joie lorsqu’elle fit la rencontre d’un fier destrier, habillé de pièces métalliques. Le cheval n’était pas aussi prêteur et lorsque la fillette lui prit quelque chose, il se mit en colère, déclenchant l’arrivée d’une terrible sorcière. Nous n’eûmes pas l’occasion d’entendre la fin du conte car Ethan devait coucher Rose, qui s’était endormie. A son retour, nous entreprîmes de dîner. Mia ouvrit même une bouteille locale, baptisée Regina Rosie. C’est amusant car cela peut être traduit par Red Queen, en anglais. Une coïncidence sans doute, car je ne vois pas comment l’histoire des Winters pourrait avoir un quelconque rapport avec le système de sécurité d’Umbrella Corporation. Nous n’eûmes malheureusement jamais l’occasion de goûter à ce vin. Nous fûmes interrompus par des détonations et Mia s’effondra sur le sol, inerte. Avant d’être emportés par des soldats, nous réalisâmes que les coups de feu avaient été ordonnés par Chris Redfield. Comment ? Il était donc le méchant depuis le début ?!
Nous eûmes beaucoup de chance dans notre malheur, car la camionnette de nos ravisseurs eut un accident et nous regagnâmes la liberté. Ethan était pressé de récupérer sa fille disparue, Rose, mais je lui dis que nous pourrions en profiter pour visiter le village local. Malgré ces péripéties éprouvantes, je garde un très bon souvenir de cet endroit si champêtre et coupé du monde que nous nous serions crus au dix-neuvième siècle. Ethan se révéla un meilleur compagnon de route qu’en Louisiane. Il était devenu plus loquace et plus caractériel. Il s’autorisait même à porter plus d’affaires, mettant fin aux allers et retours incessants d’une malle à une autre, chez les Baker ! Il s’était découvert une nouvelle passion pour la confection d’objets en tous genres. Quant au village, en plus d’être des plus charmants, il me permit de découvrir des traditions et des mœurs dont je ne soupçonnais pas l’existence. Les villageois semblaient vénérer les chèvres et certains d’entre eux, dotés de canines, parlaient un étrange dialecte qui ressemblait, à s’y méprendre, à des grognements. On aurait pu croire qu’ils s’agissait de loups-garous, mais nous n’étions pas dans un jeu vidéo. Et puis, si nous avions dû croiser des créatures surnaturelles, cela aurait plutôt été des zombis, n’est-ce pas ?
Château Dimitrescu et Demeure Beneviento
Nous finîmes par apprendre que le village était dirigé par la prêtresse Miranda, ainsi que ses quatre enfants adoptifs. Laissez-moi vous dire qu’ils étaient tout aussi accueillants que les Baker. Eux aussi voulaient à tout prix que nous rejoignissions la famille ! Nous fûmes tout d’abord conviés chez Lady Dimitrescu. Celle-ci vivait, avec ses trois filles, dans l’immense château gothique qui se dressait au-dessus du village. La beauté des lieux était ni plus ni moins à couper le souffle. Lady Dimitrescu était fan du roman Dracula, si l’on se fiait à son maquillage blanchâtre ou à son aversion pour les fenêtres ouvertes. Les villageois les plus médisants prétendaient qu’elle ressemblait plutôt à un esprit japonais nommé Hachishaku-sama. (Il s’agissait d’une femme qui mesurait trois mètres et qui avait l’habitude d’arracher les enfants à leur famille). Et si c’était elle qui avait enlevé Rose, à son père ? Les soupçons étaient à leur comble. Lady Dimitrescu avait l’habitude de nous suivre, partout dans le château, à l’image de Jack Baker. Au début, je pensai qu’elle était soucieuse de bien faire. Mais lorsqu’elle nous menaça de son gant griffu et tranchant, je compris qu’elle avait quelque chose de louche. Lorsque nous finîmes par quitter le château, je réalisai qu’il ne fallait pas toujours se fier aux contes pour enfants. La chauve-souris n’avait pas été si bienveillante que cela.
Même si sa fille avait disparu, Ethan se révéla beaucoup plus détendu que chez les Baker. Il nous arrivait de faire des détours entiers pour explorer le village, à la recherche de monnaie ou de pierres précieuses. Nous nous mîmes à chasser avant de rapporter le poisson et le gibier au Duc, un marchand itinérant qui nous préparait des plats locaux. Nous avons dépensé énormément d’argent chez le Duc, car il se trouvait toujours là où nous l’attendions le moins ! Il était aussi un guide précieux, qui nous conseilla de visiter la maison Beneviento. Nous traversâmes un pont suspendu avant de rejoindre la demeure, qui se trouvait dans les hauteurs, près du village. Je dois admettre que je ne suis plus très sûre de ce qu’il s’est passé là-bas. Après y avoir croisé le spectre de Mia, une poupée parlante semblant sortir des Noces Funèbres et d’autres monstruosités, j’en vins à la conclusion que nous avions souffert d’hallucinations. Un des plats cuisinés par le Duc n’était sans doute pas passé.
Moreau et Heisenberg
Comme nous ne trouvions toujours pas Rose, nous décidâmes d’explorer le lac artificiel qui se situait au sud-ouest du village. J’ignore si vous connaissez le classique de la littérature : L’île du Dr. Moreau. Dans ce récit de science-fiction, des êtres mi-humains, mi-animaux, sont le fruit d’expérimentations. Or, on peut dire que le Moreau que nous avons rencontré, au lac, portait bien son nom. Il ressemblait, à s’y méprendre, à un poisson. Il devait s’agir d’une maladie de peau très rare, je ne vois pas d’autre explication. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’était pas le couteau de plus aiguisé du tiroir.
Ainsi avions-nous croisé un tisserand puis un immense poisson. Ces similitudes étranges avec le conte lu par Mia, au début de mon séjour, me conduisirent à la conclusion irréfutable que nous finirions par rencontrer un destrier de métal. Contrairement au conte, les trois premières créatures étaient malveillantes. Allions-nous donc enfin trouver un allié ? Je dois reconnaître qu’Heisenberg me fit très bonne impression. Il avait les capacités de Magnéto, le style d’Ardyn Izunia et le surnom du gars de Breaking Bad. Heisenberg ne se montra pas hostile, bien au contraire. Il nous confia que Miranda n’aimait pas vraiment ses enfants, sur lesquels elle avait fait des expériences inhumaines. Elle souhaitait même les remplacer par Rose, la fille d’Ethan. C’est pourquoi il souhaitait s’allier à nous pour monter une rébellion contre Miranda. Personnellement, j’aurais signé direct. Je ne comprends toujours pas pourquoi Ethan a refusé cette offre. Il est vrai qu’Heisenberg portait une plaque d’identité militaire allemande, datant de la seconde guerre mondiale. Il possédait une usine dans laquelle il créait, à la chaîne, des soldats hybrides et déshumanisés. Mais n’a-t-on jamais droit à une seconde chance ? Bref, la rencontre avec le destrier de métal étant une déception, nous n’avions plus qu’à aller trouver la sorcière…
La fin d’un dyptique
Ce paragraphe contient, paraît-il, également des spoilers. Nous apprîmes que la prêtresse Miranda avait la capacité de changer d’apparence, à volonté. Je finis véritablement par me croire dans un jeu vidéo. Elle avait pris l’apparence de Mia, afin de kidnapper Rose. Chris Redfield lui avait donc tiré dessus, en connaissance de cause. La véritable Mia était retenue prisonnière, quelque part, dans le village. Elle n’avait décidément pas beaucoup de chance. Redfield avait découvert des documents expliquant que Miranda avait perdu son bébé, il y a bien longtemps. Elle avait ensuite découvert une substance baptisée Mutamycète, qui lui avait permis de développer des pouvoirs extraordinaires. Le village de monstres était l’œuvre de sa vie. Mais adopter des enfants ne suffisait pas à Miranda, qui, après avoir servi de figure de mentor à un certain Oswell Spencer ; demanda à un laboratoire de lui façonner une enfant. Ainsi naquit Eveline. A priori, Ethan aurait été tué chez les Baker. Il était donc, lui aussi, un être surnaturel et presque invincible. J’aurais dû m’en douter, lorsque je l’ai vu recoller ses membres amputés, comme si de rien n’était ! Avec de tels parents, Rose ne pouvait que détenir des pouvoirs hors du commun. C’est pourquoi Miranda eut à cœur d’en faire sa propre fille. Cette prêtresse était un être surprenant. A la manière d’Eveline, elle nous surveillait depuis le départ, sans que nous le sachions. En effet, elle avait pris l’apparence de Mia, mais aussi d’une vieille femme que nous croisions parfois dans le village. Elle était aussi liée aux origines de la société Umbrella, dont le logo était inspiré des quatre maisons régnant sur le fameux village. Cette histoire abracadabrantesque me fit ouvrir les yeux. La science avait atteint un tel niveau qu’elle avait rendu possible l’existence de créatures et de phénomènes que nous ne croisions autrefois que dans les récits d’horreur, ou dans la mythologie. Ethan finit par terrasser Miranda avant de sauver Rose. Malheureusement, il ne survécut pas à cette épreuve. Plus tard, je pris connaissance de la fin du conte de Mia, dans lequel le père se sacrifiait pour que sa fille et son épouse puissent être sauvées. Ainsi s’achevait l’histoire du père… Nul doute que sa fille, Rose, a encore beaucoup à raconter.
(Ne vous étonnez pas de me voir moins présente sur les réseaux sociaux. En revanche, j’ai une nouvelle page twitter où vous êtes les bienvenu(e)s !)
Le jeu Final Fantasy VIII, et par extension la saga à laquelle il appartient, est une de mes plus belles expériences vidéoludiques. Et une des plus anciennes ! Je me souviens des heures passées sur ce volet, après sa sortie sur PS1, en 1999. Et pourtant, je n’allais jamais au-delà du début ! J’ai toutefois pu venir à bout de ce mastodonte du JRPG, tout récemment, à l’occasion de la sortie de la version Remastered sur PS4.
Final Fantasy VIII s’inscrit dans la longue lignée de la saga, tout en apportant sa personnalité qui tranche avec les précédents épisodes. Qu’est-ce qui fait de lui un Final Fantasy à part entière, mais surtout, un Final Fantasy qui se démarque ?
Je ne suis pas une experte en la matière – loin de là -, je vais toutefois essayer de te faire voyager avec moi, à travers la fantasy mais aussi la modernité de ce volet, sans oublier la complexité des personnages ; l’ensemble étant placé sous l’étoile plus ou moins bonne de la destinée.
Sache que cette analyse se veut accessible à tous, y compris à ceux n’ayant pas (encore) fait le jeu. Aussi tâcherai-je de te prévenir lorsque de réels spoilers arriveront. D’autre part, elle est fortement nourrie et influencée par le travail de Rémi Lopez, dans La légende Final Fantasy VIII, dont je te conseille la lecture.
La sorcière Edea est un personnage iconique.
La sorcière Edea est un personnage iconique.
Une gunblade.
I. La Fantasy : entre mythes et sortilèges
1. Définition de la Fantasy
Sans grande surprise, Final Fantasy VIII s’inscrit dans le genre de la fantasy. Tu sais, ce genre que l’on confond toujours avec le fantastique. Pourtant, ces deux-là ont des caractéristiques très différentes. Alors que le fantastique se déroule dans un monde proche du tiens, dans lequel tu hésites entre une explication rationnelle et une explication surnaturelle, au risque de susciter la peur ; la fantasy se déroule dans un univers imaginaire, où les codes ne sont pas les mêmes. C’est pourquoi ni Squall, ni ses amis ne sont surpris de tomber sur un Tyrannosaure, lorsqu’ils se promènent dans la serre de leur faculté ! La fantasy est un genre que l’on rattache souvent aux contes de fées, à raison. Ce n’est pas pour rien que les premiers Final Fantasy mettaient en scène moult chevaliers, destinés à brandir leur épée contre diverses créatures griffues. A priori, nos chevaliers sont toujours là : Squall, le protagoniste du jeu et son rival, Seifer ne brandissent-ils pas une gunblade ? La magie est elle aussi au rendez-vous, compte tenu des sortilèges qui peuvent être dérobés aux ennemis. Pour finir, la menace que seront amenés Squall et ses amis à éradiquer, n’est autre qu’une sorcière.
2. Mythologie de l’univers
Pour bien comprendre à quel point la magie est cruciale dans Final Fantasy VIII, il faut se référer à la mythologie de l’univers, qui est explicitée dans La légende Final Fantasy VIII. L’univers du jeu ne semble guère être régi par une quelconque religion, si l’on omet l’évocation d’une divinité appelée « Hyne le magicien ». Celui-ci aurait séparé son corps en deux, et aurait fait cadeau de l’un de ces fragments aux Hommes, afin de leur transmettre ses pouvoirs magiques. Or, ils ont été dupés. C’est dans la partie restée cachée que se dissimulaient les dons en question. Ceux-ci n’auraient été transmis qu’à certaines femmes, qui devinrent ainsi ses héritières, ou autrement dit des sorcières. Chaque sorcière n’accède à son plein potentiel, qu’en devenant le réceptacle des pouvoirs de la sorcière précédente. « Il leur fallait […] pour mourir en paix avoir transmis leurs pouvoirs », précise Rémi Lopez, l’auteur de La légende Final Fantasy VIII. Plus intéressant encore, chaque sorcière se voit attribuer un chevalier « chargé de veiller aussi bien à sa protection qu’à son bien-être mental et spirituel en devenant le lien principal entre elle et le reste de l’humanité. » Final Fantasy VIII est fascinant dans la mesure où – tout en laissant une large manœuvre d’imagination et d’interprétation – il peaufine un univers aux origines et aux règles précises, servies par un vocabulaire probant. Il y a aussi une explication à la présence des monstres étranges du bestiaire. Ceux-ci seraient arrivés dans le monde, lors d’un phénomène appelé Larme Sélénite. La lune, qui était alors trop gorgée de monstres, en a craché une masse importante sur la surface de la planète, lors d’un cataclysme dévastateur, près d’un siècle avant les événements relatés par le jeu.
3. Adel, sorcière despotique
Malheureusement pour nos héros, ou l’humanité en général, les monstres ne constituent pas la seule menace pour les populations. Une sorcière qui tourne mal peut en effet se révéler tout aussi destructrice. C’est le cas d’Adel, l’un des boss secondaires du jeu. Adel est un personnage aussi ambigu qu’intriguant. Bien que les sorcières soient toutes des femmes, et que d’ailleurs, on la genre au féminin, Adel a une apparence virile à bien des égards. A priori, le jeu la qualifie parfois de personnage « hermaphrodite » ou même de « travelo », mais ces termes discutables ne concernent que la version française. La vérité est sans doute plus complexe et énigmatique. Ce qui semble certain, c’est qu’Adel n’a rien d’une enfant de chœur. Celle-ci a agi en despote et en tyran plusieurs années avant la quête de Squall. Durant une sombre période appelée « Guerre occulte », Adel a « décidé d’orienter la technologie d’Esthar vers la recherche militaire, ce qui eut notamment pour effet de porter préjudice à l’environnement alentour en asséchant les lacs pour ne laisser que de vastes étendues désertiques, totalement inhabitables. » Elle s’est par ailleurs mise à convoiter ou à redouter les pouvoirs des autres sorcières, au point de déclencher de véritables rafles dans les villes et villages. Par chance, une certaine Ellone y échappera.
Attrapez-les toutes !
Adel est une des antagonistes.
Adel est une des antagonistes.
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Comme je te l’avais dit, la magie et donc la fantasy ont une place prépondérante dans Final Fantasy VIII, au point que la mythologie et l’Histoire de l’univers s’articulent autour de cela. J’aurais aussi pu te parler des Guardian Forces, des entités qui viennent à la rescousse de nos héros lorsqu’elles sont invoquées. Les invocations sont un concept bien célèbre de la saga. Cependant qu’il pouvait s’agir de pseudo-divinités dans les précédents opus, Final Fantasy VIII les présente davantage comme des créatures à élever. C’est pourquoi il a été « décidé qu’elles devaient perdre toute trace d’humanité, pour s’apparenter davantage à des monstres. Le vieux Ramuh s’est donc vu remplacer par [Golgotha], puisque cela n’avait aucun sens […] « d’élever un vieillard ». Les figures historiques anthropomorphes comme Shiva ou la Sirène posaient néanmoins problème. La solution fut de les redessiner complètement nues – le port de vêtements étant associé à l’humanité -, mais en cachant l’essentiel, » nous explique-t-on dans l’ouvrage de Third Editions. Mais entre nous, je dois t’avouer que j’aurais été curieuse de voir Ramuh nu… « en cachant l’essentiel » bien sûr ! Et pourtant, ces G-Forces soulignent un paradoxe important. En effet, nos héros ne font pas appel à elles par la magie. Ils utilisent une technologie qui a été inventée par un certain docteur Geyser et qui leur permet d’être associés à une ou plusieurs G-Forces. Bien que cette pratique rende le guerrier redoutable, elle a de lourdes conséquences sur sa mémoire. Toujours est-il que cela nous amène à parler de la facette opposée du jeu : la recherche de modernité et de réalisme.
La ville d’Esthar est une prouesse technologique.
Squall est prêt à accomplir sa mission.
Linoa connaît moult péripéties.
II. Un univers ancré dans la modernité et le réalisme
1. Bienvenue à la Balamp Garden University
A l’instar de Final Fantasy VII, qui avait initié le mouvement, Final Fantasy VIII se déroule dans un univers moderne, doté d’une technologie avancée. Et pourtant, la comparaison entre ces deux mondes s’arrête probablement ici. L’histoire ne t’embarque pas auprès d’un groupuscule d’individus qualifiés par certains de « terroristes ». Tu es amené à faire la rencontre d’étudiants. En fait, après avoir travaillé sur un épisode aussi sombre et mature que le septième opus, l’équipe du jeu a ressenti le besoin de travailler sur un projet plus lumineux, au sens propre comme au sens figuré. Yusuke Noara, le directeur artistique de Final Fantasy VIII a « misé sur des couleurs claires et l’utilisation de la lumière, à l’opposé du travail qui avait été effectué sur FF VII, où les équipes s’étaient concentrées sur les ombres. Il s’est ensuite occupé de la conception des Gardens […] conformément aux directives de Kitase [NDLR : le réalisateur du jeu], qui avait demandé à ce que l’on crée des bâtiments et des engins futuristes en harmonie avec des paysages typés fantasy. C’est alors qu’il a imaginé le nom de SeeD (seed veut dire graine en anglais) pour désigner les étudiants s’épanouissant dans ces jardins. » C’est ainsi qu’a été pensé Final Fantasy VIII, dès sa genèse. Le jeu se focaliserait sur des étudiants, et il en émanerait de l’espoir. En un sens, les ambiances des épisodes IX et X à venir ne sont pas surprenantes. En outre, Squall et ses amis n’étudient pas dans n’importe quelle faculté. [Spoiler] Il s’agit tout de même d’un bâtiment qui sera capable de se projeter dans les airs puis de servir de vaisseau à ses occupants ! [/spoiler]
2. La recherche de réalisme
Au-delà de ce contexte estudiantin plus moderne voire futuriste, le jeu s’est efforcé, je crois, d’être plus réaliste. Après tout, l’évolution des graphismes entre Final Fantasy VII et Final Fantasy VIII est saisissante. Des graphismes ? Que dis-je ! De la direction artistique. Les créateurs du jeu ont sincèrement voulu repousser les limites de ce qui avait été fait en matière de mise en scène, comme de crédibilité. A titre d’exemple, Deling City est inspirée de Paris, allant même jusqu’à arborer fièrement un arc de triomphe. Les personnages eux-mêmes ont des dimensions plus réalistes. Ce parti pris ne s’effectue pas qu’à travers la forme de l’univers, mais aussi dans son contenu. D’après Rémi Lopez : « Les villes ne sont plus ces petites bourgades par lesquelles transite l’équipe pour se reposer et se ravitailler, elles traversent désormais des crises politiques et sociales – on y voit d’ailleurs les différences manifestes de niveau de vie, avec la présence de riches et de pauvres. »
3. Clins d’œil à la science-fiction
Par ailleurs, les références du jeu à l’égard de notre univers, et plus précisément de la pop culture, sont nombreuses. Je n’en citerai que deux, qui rendent hommage à deux grandes œuvres de science-fiction. La première est ni plus ni moins la saga Star Wars, à laquelle Final Fantasy VIII emprunte plusieurs noms. D’après La légende Final Fantasy VIII, « Biggs et Wedge sont deux soldats de l’Alliance rebelle, amis de Luke Skywalker ; Needa est un capitaine de la flotte impériale ; Piet est le dernier amiral de l’Escadron de la mort de la flotte impériale ; Dodonna sera l’un des premiers généraux de l’armée rebelle, après avoir servi l’Empire pendant des années. » Pour l’anecdote, sache que ce n’est pas le seul jeu pour lequel Tetsuya Nomura (le chara designer), s’est inspiré de Star Wars. Il s’en est aussi inspiré pour Kingdom Hearts, en particulier l’épisode intitulé Birth by sleep. Mais ne lambinons pas ! Le deuxième hommage on ne peut plus parlant est celui fait à l’égard du film l’Odyssée de l’Espace, réalisé par Stanley Kubrick en 1968. Si tu as déjà fait le jeu, tu sais pertinemment que je parle de la scène sur la base lunaire.
La technologie est omniprésente.
Les environnements se veulent réalistes.
Irvine, un des héros, est un tireur d’élite.
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Final Fantasy VIII est bel et bien un univers moderne, futuriste et surtout fortement raccroché à celui du joueur. Cela se manifeste par l’architecture et le design du monde, mais aussi par le statut des personnages, ou même les références faites à l’égard de grandes œuvres de science-fiction. Final Fantasy VIII est, d’une certaine façon, un paradoxe ambulant entre sa volonté de s’inscrire dans la tradition de ses aînés, et celle de progresser dans un univers moderne, technologiquement avancé, à la fois proche et éloigné de l’environnement présenté dans Final Fantasy VII. Pourtant, ce n’est pas cet effet de contraste qui fait de Final Fantasy VIII un opus unique. Il s’agit bien plus du symbolisme auréolant chaque personnage.
L’emblème de Squall est le lion.
III. Les personnages principaux : symboles, reflets et miroirs cassés
L’apparence de Squall s’éloigne du chevalier traditionnel
La gunblade de Squall est un mélange d’arme blanche et d’arme à feu
Seifer semble toujours très sûr de lui.
1. Qui est Squall Leonhart ?
A présent, il me faut te présenter les personnages et souligner l’importance des relations qui les unissent. Le protagoniste du jeu s’appelle Squall Leonhart. Si tu connais le travail de Tetsuya Nomura, tu sais qu’il ne laisse rien au hasard lorsqu’il invente un personnage, du nom qu’il porte, à son caractère, en passant par ses couleurs de prédilection. Ainsi, l’onomastique et le symbolisme sont souvent très forts chez ses personnages. C’est le cas de Squall dont l’animal totem est le lion. Pour l’anecdote, cet animal est le favori de Testsuya Nomura, au point qu’il ait projeté de faire de Sora, protagoniste de Kingdom Hearts, un lion anthropomorphe, avant de se raviser. Ce lion, on le retrouve sur le médaillon de Squall, mais aussi sur sa bague ainsi que sur le porte-clé de sa gunblade. Sans oublier, bien sûr, le patronyme qu’il porte. D’après Rémi Lopez « Leonhart, pourrait être une variante de l’anglais Lionheart (signifiant cœur de lion) ou bien plus simplement le nom d’origine germanique signifiant fort comme un lion. » Squall apparaît donc comme un personnage brave et courageux, ou qui du moins, aspire à l’être. Le lion est omniprésent au point que la première G-Force apprivoisée par Squall soit Ifrit, et que l’un des boss finaux soit Cronos ; autant dire deux entités dont l’apparence se rapproche énormément de celle d’un lion. Bien qu’il soit le protagoniste du jeu, Squall n’a pas le comportement ou les valeurs que l’on pourrait attendre d’un héros. Ce n’est certes pas grâce à son caractère ou à son éloquence qu’il parviendra à fédérer des compagnons autour de lui. Squall est un jeune homme profondément taciturne et réservé, qui a même tout d’un handicapé des sentiments si l’on se fie aux nombreuses remarques des personnages du jeu ! Et pourtant, cette méfiance à l’égard d’autrui n’a rien de gratuite. Souvent déçu dans ses affections humaines, Squall redoute par-dessus tout l’abandon. Il aime mieux être seul que de courir le risque d’être de nouveau trahi ! Et pourtant, progressivement, Squall comprendra qu’il passe à côté des saveurs de la vie, et qu’il lui sera même impossible de progresser ou de vaincre l’adversité, sans ses amis. En ce sens, Final Fantasy VIII est évidemment une quête initiatique, dans laquelle le héros est destiné à s’améliorer et à se sublimer.
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2. a. Équipe de Squall
Pour ce faire, Squall va débuter son aventure auprès de Quistis, son instructrice. Si « Squall » signifie « bourrasque », Quistis Trep signifie plus ou moins « repos » et « s’agitant ». La jeune femme est donc un personnage capable de canaliser le protagoniste, tout en sachant se montrer aussi intrépide que lui. En vérité, elle constitue un paradoxe à elle seule. L’aventure se fera aussi aux côtés de Selphie et Zell, qui alimentent le côté humoristique du jeu. Ajoutons à cela Irvine, un tireur d’élite issu d’une faculté voisine, et aux allures de cowboy. Le dernier personnage récurent de l’équipe n’est autre que Linoa Heartilly. Son nom est tout aussi significatif, puisqu’il indique qu’elle a le don d’atteindre le cœur des gens. Il est vrai qu’il faut au minimum l’optimisme et la démarche conquérante d’une Linoa pour venir à bout de l’impassibilité de Squall ! Et ce, quand bien même ces deux jeunes gens s’aiment.
Linoa est la clé du développement de Squall
Quistis est à la fois un mentor et une amie
Zell utilise la force de ses poings
2. b. Équipe de Laguna
Maintenant que j’ai présenté la première équipe du jeu, il me faut aborder la deuxième. Final Fantasy VIII a la particularité de posséder non pas un protagoniste, mais deux, agissant à des époques différentes. Ainsi, Squall et ses amis laissent parfois leur place à Laguna Loire et ses compagnons. A priori, les aventures de Laguna se déroulent dix-sept ans avant celles de Squall. Ces deux-là n’ont pas grand chose en commun. Laguna est un soldat qui rêve d’une part, de devenir journaliste, et de l’autre, de séduire Julia, une pianiste talentueuse. Au reste, Laguna est un homme enthousiaste, maladroit et bavard. Tout le contraire de Squall en somme ! Par dessus-tout, il a tout compris au sens de l’amitié, puisque Kiros et Ward lui sont essentiels. Si les deux équipes sont si différentes, c’est parce qu’aucune ne devait faire de l’ombre à l’autre : « l’une allait être composée d’adolescents novices ; l’autre, de jeunes adultes expérimentés, complices et solidaires, alors que Squall de son côté ignorerait encore tout de l’amitié. Par ailleurs, si la vie du premier groupe allait tourner autour des études et d’une quête initiatique, la vie du second aurait pour cadre les combats et la guerre, » résume Rémi Lopez.
Laguna est le deuxième protagoniste du jeu
Irvine crâne un peu, c’est vrai
Selphie a plus d’une corde à son arc
3. Qui est Seifer Almasy ?
A propos, Laguna n’est pas le seul reflet inversé de Squall. C’est aussi le cas de son rival de toujours : Seifer Almasy. Alors que Squall arbore une tenue somme toute sobre, aux nuances de noir et de blanc, Seifer porte des vêtements qui attirent l’attention. Son grand manteau clair présente des croix écarlates sur chaque épaule. Des croix faisant bien sûr référence au tempérament inquisiteur de Seifer, qui est membre, je le rappelle, du conseil de discipline de la faculté. Squall et Seifer sont deux chevaliers différents, qui manient toutefois la même arme : une gunblade. C’est d’ailleurs lors d’un entraînement dépeint dans la cinématique d’ouverture qu’ils vont s’infliger une cicatrice sur le front. Une cicatrice similaire, mais allant dans une direction opposée. (Je te laisse une petite pause pour admirer le travail qui a été accompli sur la mise en scène de l’introduction.)
Autre similitude troublante, Seifer sera le premier petit ami de Linoa. Toutefois, leurs différences prennent le pas sur ce qui les rapproche. Alors que Squall ne fait rien pour obtenir le pouvoir, au point de se plaindre lorsqu’on lui donne la responsabilité d’être chef ; Seifer fait tout pour se mettre en avant et montrer qu’il est aussi exceptionnel qu’il le prétend. Cette différence fondamentale est classique entre deux rivaux d’un récit initiatique. C’est toujours celui qui manque de confiance en lui qui finit par évoluer et surprendre tout le monde, tandis que celui qui fanfaronne est beaucoup moins mature qu’il le prétend, au risque de commettre des erreurs fatales. [Spoiler] Seifer commettra d’ailleurs une erreur de taille en choisissant de rejoindre les rangs d’une certaine Edea, dans le seul but de devenir le « chevalier » dont il a toujours rêvé. Tu l’ignores peut-être, mais l’origine de ce rêve finit de ridiculiser Seifer. En effet, celui-ci est un grand fan du film dans lequel Laguna a joué pour se faire de l’argent. Le personnage interprété par Laguna s’appelle Zefer, et les ressemblances ne s’arrêtent pas là, d’après Rémi Lopez : « Le jeune homme ira même jusqu’à apprendre le maniement de la gunblade et à copier les poses du héros lors de ses propres joutes ! Seifer entreprend dès lors de faire de sa vie une aventure romanesque, au mépris du réel comme du regard des autres. En devenant le chevalier d’Edéa-Ultimécia, il abandonne toute notion de bien et de mal pour satisfaire ses envies de prestige. » Certes, la déchéance de Seifer est tragique, mais il est ironique que Laguna représente indirectement un modèle pour Seifer, ou encore que l’ambition de ce dernier repose sur un simple film de chevalerie, comme s’il n’était pas plus lucide qu’un Don Quichotte. Je malmène beaucoup Seifer, mais son évolution n’en demeure pas moins intéressante, puisqu’il a finalement accès à la rédemption. La cinématique de fin démontre combien il est fier et reconnaissant envers ses rivaux et amis. [/spoiler]
Seifer est le rival éternel de Squall
Un aperçu du fameux film avec Laguna
Edea manipule Seifer avec aisance
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Maintenant que j’ai fait le point sur le travail effectué sur les personnages principaux, je vais pouvoir entrer dans le détail. Il nous faut aborder un éventail plus large de personnages, mais aussi le mysticisme des relations qui les unie, afin de mieux appréhender la notion si fondamentale de destinée.
IV. Un destin commun et immuable
Squall est prêt à tout pour protéger Linoa, elle-même prête à se sacrifier
Une étoile filante tombe le soir où Squall et Linoa se rencontrent
Final Fantasy VIII met l’accent sur la romance entre Squall et Linoa
1. La question de la famille
Parlons de personnages plus secondaires, mais néanmoins nécessaires au bon déroulement de l’intrigue. Commençons par Cid, un nom qui t’est sans doute familier. Et pour cause, Cid est un personnage récurent dans tous les Final Fantasy, ou presque, bien qu’il change de visage et de statut. Dans Final Fantasy VIII, il est à la fois le proviseur de la BGU, mais aussi [Spoiler] le mari et par conséquent le chevalier d’Edea : « Cid incarne souvent la figure paternelle du groupe, celle à laquelle l’équipe tend à se référer quand l’avenir leur paraît sombre, incertain. En témoigne dans Final Fantasy VIII son statut de proviseur, malgré sa maladresse naturelle et ses erreurs de jugement – sans oublier qu’il se révèle être par ailleurs le mari de celle que les SeeD considèrent comme leur mère ». Mais que lis-je ? Cid serait une figure paternelle et Edea une figure maternelle ? Cela m’amène à mentionner une thématique très importante dans Final Fantasy VIII : celle de la famille.
Squall est orphelin. Il se croit seul au monde, pourtant, il partage, sans le savoir, la même blessure que ses amis. Quistis, Selphie, Irvine, Zell et même Seifer ont grandi dans le même orphelinat. Aucun ne s’en souvient, à l’exception de Irvine, à cause d’un usage trop intensif des G-Forces. Ce n’est pourtant pas le hasard qui a rassemblé ces amis, devenus adultes, mais le destin. Le destin étant bien ironique, il se trouve qu’ils ont été élevés par la sorcière Edea, avant que celle-ci ne devienne maléfique, à cause de l’emprise d’Ultimécia. Dans Final Fantasy VIII, comme dans bien des jeux sur lesquels Nomura a travaillé, les personnages sont des reflets identiques ou inversés, et souvent bien plus profonds qu’il n’y paraît. Le jeu des doubles est omniprésent au point d’en devenir troublant. J’ai déjà mentionné l’étrange dualité entre Squall, Seifer et Laguna, mais celle-ci est d’autant plus étonnante que Laguna se révèle être… le père biologique de Squall. Laguna Loire est tombé amoureux d’une certaine Raine, avec qui il veillait sur Ellone. Alors que Laguna voyage, Raine meurt en donnant la vie à Squall. Le petit garçon sera confié à l’orphelinat dirigé par Cid et Edea, en compagnie d’Ellone, sa sœur de cœur. Ce n’est que la fatalité qui parviendra à réunir ces gens, des années plus tard. L’ironie du sort est telle que, avant de tomber amoureux de Raine, Laguna essayait de séduire Julia. La pianiste. La mère de Linoa. La compositrice de la chanson Eyes on Me, hymne de l’amour entre Squall et Linoa. C’est après tout sur ce morceau qu’ils se rencontrent et dansent ensemble, pour la première fois. A ce moment-là, Rémi Lopez se demande, à raison : « Doit-on y voir l’action d’une force invisible qui se joue de nous ? Tout ne serait-il finalement qu’un éternel recommencement ? » La dernière dualité troublante est celle qui unie les sorcières entre elles. Ultimécia n’existant que dans le futur, elle agit dans le présent en possédant d’autres sorcières, à l’instar de Edea, Adel ou… Linoa. Une fois encore, les personnages incarnent à la fois ce que Squall aime et ce que Squall combat. Sache qu’il existe une théorie très populaire qui stipule que Ultimécia n’est autre que Linoa, dans le futur. Mais à priori, cela a été démenti par Nomura.[/spoiler]
2. La romance au cœur du récit
Tu l’auras compris, il existe une réelle profondeur dans les personnages de Final Fantasy VIII. L’accent est mis sur les relations qui existent entre eux, que celles-ci soient évidentes ou secrètes. Alors que Squall se croit seul au monde, il va découvrir la signification et la valeur des mots « famille, amitié », ou « amour ». Car oui, plus que tout autre, Final Fantasy VIII a été pensé comme une romance. Cela se confirme par les mécaniques de gameplay elles-mêmes : « On n’est plus dans la configuration d’un FF VII, où des paramètres affectifs déterminaient essentiellement qui entre Tifa, Aerith, Yuffie et Barret accompagnerait Cloud lors de son rendez-vous galant au Gold Saucer. Et si Nomura avait d’abord songé, pour la fameuse scène du bal des SeeD, à un concept similaire avec Linoa, Quistis ou Selphie, les créateurs se sont vite rendus compte que ce n’était pas une bonne idée. En effet, l’ébauche de scénario imaginée par Nojima […] faisait très nettement ressortir à quel point seule Linoa s’avérait spéciale. » C’est pourquoi Squall n’a d’autre choix que de danser avec Linoa, lors de ce fameux bal, signant ainsi le départ d’une complexe mais sincère histoire d’amour. Une histoire d’amour probablement écrite et immuable.
L’équipe s’apprête à affronter Ultimécia.
Squall à deux époques différentes.
L’iconographie du temps est présente.
3. La boucle fatidique du temps
Maintenant que tu maîtrises plus ou moins le rôle des différents personnages et les liens qui existent entre eux, tu es plus apte à comprendre l’importance cruciale de la notion de temps ou de destin, dans Final Fantasy VIII. Comme je l’ai dit plus tôt, tu es amené à incarner deux héros différents : Squall et Laguna. Or, dix-sept ans séparent leurs aventures ; si bien que Squall se demande s’il n’est pas victime d’hallucinations lorsqu’il se met à rêver des mésaventures de Laguna. L’explication est tout autre puisque [Spoiler] Ellone, sa sœur de cœur, doublée d’une sorcière, est capable de faire revivre le passé des gens qu’elle connaît. Il est inutile de préciser que cette capacité sera convoitée par Ultimécia, l’ennemie principale. [/spoiler] Le jeu aborde ainsi donc la thématique des voyages dans le temps, en plus de la notion de destinée. Ce sont ces deux concepts qui permettront à Squall de rencontrer ses amis, mais aussi indirectement Laguna. Notre protagoniste est d’autant plus perdu qu’il doit résoudre les mystères du passé, dans lequel progresse Laguna, afin de mieux se préparer contre les menaces que représente l’avenir. [Spoiler] En effet, Ultimécia est une sorcière redoutable qui n’existe que dans le futur. L’intrigue du jeu pousse le vice au point que la résolution de l’intrigue ne se déroule pas dans le présent, mais dans l’avenir. Ce n’est que là-bas que Squall peut affronter Ultimécia et l’empêcher de nuire. Or, lorsque Ultimécia est vaincue, celle-ci retourne dans un passé lointain, en compagnie de Squall. Alors, le jeune homme croise Edea, lorsqu’elle était jeune. Edea est accompagnée d’un petit garçon, qui ressemble beaucoup à Squall. Ultimécia n’a d’autre choix que de transmettre ses pouvoirs à Edea, afin de mourir en paix. Squall peut alors retourner dans son époque, non sans avoir croisé une version plus jeune de lui-même, et après s’être rendu compte que le temps… n’est qu’une boucle infinie et immuable. Squall est destiné à éliminer Ultimécia, à l’infini. Je dirais même que Ultimécia a parfaitement conscience de ce cercle vicieux qui la condamne à périr continuellement. Ultimécia ne possède pas des sorcières du passé pour essayer de changer cette époque car cela serait vain. Son espoir, aussi infime soit-il, est tout autre, comme l’explique Rémi Lopez : « Comprenons […] que la compression temporelle est l’unique moyen pour la sorcière d’échapper à son sort. Ultimécia est parfaitement consciente de sa défaite à venir contre le « SeeD légendaire » (à savoir, Squall) ; si le jeu, comme nous le pensons, est construit sur le concept d’un temps inaltérable (passé, présent comme futur), alors c’est dans la destruction même du temps que réside pour Ultimécia l’unique chance de survie. » [/spoiler]
Conclusion
Eh bien, je t’en ai dit des choses à propos de Final Fantasy VIII. Et encore, je n’ai fait qu’effleurer la surface des nombreuses analyses et théories qui existent sur l’intrigue et l’univers du jeu. Comme je l’ai fait remarquer en introduction, je suis loin d’être une experte en la matière. Je suis simplement quelqu’un qui a beaucoup aimé le jeu, puis a tenté de l’analyser. (D’ailleurs, il s’agit des captures d’écran de ma propre partie.) Je ne peux que continuer à remercier le travail de synthèse et de décryptage de Rémi Lopez, dans La légende Final Fantasy VIII. J’espère que tu auras aimé voguer avec moi, à travers les codes traditionnels de la saga, comme la présence de la magie et de sorcières. Pourtant, loin d’être une simple œuvre de fantasy, Final Fantasy VIII propose un cadre qui se veut à la fois réaliste et moderne. Si Final Fantasy est polyvalent en matière de genres, il est doté d’une multitude d’interprétations concernant ses personnages et les liens qui existent entre eux. Ceux-ci sont liés par le sang, par l’amitié, par l’amour, quand il ne s’agit tout bonnement pas de reflets inversés ! Ils progressent sous l’étoile tantôt heureuse, tantôt tragique, du destin. Car, en effet, la clé de l’intrigue se trouve dans les voyages temporels ou la fatalité qui régissent cet univers.
Malgré tout, si tu as joué à Final Fantasy VIII, ou encore projettes de le faire ; tu retiendras surtout les longues heures passées en compagnie de Squall, Linoa et leurs amis, au rythme de musiques aussi bouleversantes que mémorables. Cette aventure vidéoludique t’aura permis de mûrir, à l’instar de Squall, qui a enfin décidé d’ouvrir son cœur aux autres. Comme le dit Rémi Lopez, « c’est en ce sens que Final Fantasy VIII est une ode à l’autre, à la rencontre et à l’amour, une histoire où la solitude se révèle ne pas être une fatalité, et une invitation à s’ouvrir (ce que synthétise le logo du jeu). »