Beaucoup de bonnes choses sont arrivées dernièrement. Si je ne dois en citer qu’une, c’est le fait d’avoir rejoint le staff de PSTHC. Si tu le souhaites, tu peux déjà consulter certaines de mes news, en ligne. Mais je reste évidemment fidèle au poste, sur ce blog, et ce, un jeudi sur deux. Ce blog est un carnet de bord, c’est pourquoi je ressens l’envie, comme le besoin, d’y aborder tous les jeux que j’ai eu l’opportunité de finir. Tu l’as compris, je ne veux pas proposer de tests, mais des analyses concernant un jeu, ou plusieurs. Loin d’être une contrainte, imaginer comment je vais pouvoir aborder un jeu, est un défi assez amusant en soi. Comme j’ai testé trois jeux issus de générations différentes, dernièrement, je me suis dis que c’était l’occasion parfaite pour parler de l’évolution du boss final dans le jeu vidéo.
J’aimerais qu’on parle du boss final, en général, avant de vérifier comment il est traité dans Aladdin et Le Roi Lion, deux jeux sortis notamment sur Megadrive, en 1993 et 1994. Deux jeux que j’ai découverts grâce à la compilation Disney Classic Games. On fera ensuite un léger bond jusqu’en 1998, année durant laquelle est paru MediEvil, sur PlayStation. J’ai seulement eu l’occasion de jouer au remake mais celui-ci est sensiblement fidèle à l’original. Pour finir, on abordera Star Wars Jedi : Fallen Order, sorti sur PS4, l’année dernière.
Le boss final : keskecé ?
Crois-le ou non, le boss final n’a pas toujours existé. Le premier jeu vidéo, Pong, est sorti en 1972. Il faudra attendre deux ans avant qu’un jeu n’utilise la mécanique du boss. Le premier boss est Golden Dragon, apparu dans Dungeons and Dragons, en 1974.
As-tu déjà réfléchi à tout ce qui distingue un boss des autres adversaires ?
L’utilité première d’un boss, surtout final, est d’opposer de la résistance au joueur, notamment pour rallonger la durée de vie du jeu. Mais au fur et à mesure que le jeu vidéo a évolué, le boss a servi le gameplay, la mise en scène et bien sûr le scénario. Un boss est, par définition, plus difficile à abattre, c’est pourquoi il permet de varier les mécaniques de gameplay. Pour que la victoire soit plus gratifiante, il est souvent le protecteur d’une récompense qu’on obtient uniquement après l’avoir vaincu. Il peut s’agir d’un trésor comme, tout simplement, de points d’expérience. Le boss apporte souvent un bouleversement dans la mise en scène, de manière à être reconnaissable, et ce même s’il n’a pas été présenté au préalable. Dans bien des jeux, il a une apparence atypique voire une taille gargantuesque. Le concept de boss final s’inspire du mythe de David contre Goliath. Son apparition ou le duel lui-même peuvent être accompagnés d’une musique dramatique. Tous les boss ne sont pas essentiels au scénario, mais certains incarnent de véritables antagonistes, s’opposant au héros, dans un ou plusieurs jeux de la saga. Plus bas, tu trouveras les sources que j’ai utilisées afin d’écrire ce récapitulatif. Et maintenant que les bases sont posées, nous allons pouvoir rentrer dans le vif du sujet.

Le Roi Lion (1994)
• Vidéo, dernier niveau du Roi Lion et combat contre Scar.
Aladdin et Le Roi Lion sont des jeux de plate-forme reprenant, avec une grande justesse, les différents environnements des films classiques de Disney. Pour éviter de me répéter, et parce que – sans surprise – j’ai eu une légère préférence pour lui, je vais parler du Roi Lion.
Le jeu possède une dizaine de niveaux qui sont parfois ponctués de combats contre différents boss. Dans ce jeu datant de 94, les attaques et les animations possibles sont évidemment limitées. La résistance d’un ennemi se calcule donc au nombre de coups qu’il faut asséner, afin de l’éliminer. D’autre part, les adversaires ne disposent pas de barres de vie, afin de savoir où l’on en est. Il va de soi que le boss final du jeu est Scar, l’oncle fratricide. Lors du dernier niveau, Scar attaque et évite certains coups. Une animation, qui apparaît après certains coups, indique quand il commence à fatiguer. Comme il s’agit du dernier ennemi du jeu, il est pourvu d’une grande résistance et il faut le frapper un nombre incalculable de fois. De plus, le combat est découpé en trois moments. A vrai dire, il peut durer à l’infini si le joueur ne comprend pas qu’il faut finir par le pousser dans le vide, depuis le rocher du lion. Comme bien des jeux de cette génération, le boss final nécessite de l’endurance, de la persévérance et aussi de l’astuce.

MediEvil (1998)
• Vidéo, « Le repaire de Zarok », dans MediEvil.
MediEvil est sorti quatre ans après Le Roi Lion, seulement. Et pourtant, il s’agit déjà de la génération de console suivante (la cinquième) et les graphismes sont désormais en 3D. Cela permet de se déplacer davantage dans l’espace, et d’utiliser plus d’animations. Il va de soi que les boss ont évolué en conséquence. Je ne m’y attendais pas mais, comme dans un Final Fantasy, MediEvil peut se targuer de proposer une succession de boss au joueur souhaitant terminer le jeu.
Le dernier niveau, intitulé « Le repaire de Zarok » propose tout simplement trois combats distincts. Les ennemis, comme les mécaniques et stratégies de combat, sont différents. Dans un premier temps, Sir Daniel Fortesque ne se bat pas directement mais doit fournir des soins à son armée de squelettes, afin de venir à bout du camp adverse. Le deuxième round est un combat contre Lord Kardok, un chevalier capable d’invoquer d’autres ennemis. Le boss final est naturellement Zarok, qui endosse cependant une forme draconique. Il m’a fallu assimiler et mémoriser les différentes attaques de Zarok afin de les éviter. Cela est indispensable car Zarok n’est vulnérable qu’à certains moments, lorsqu’il recule vers le fond de l’arène. Il faut repérer le bon timing pour l’attaquer. Cette fois, les barres de vie permettent de savoir combien de temps il faut tenir encore. Les combats seront plus ou moins difficiles en fonction de la manière dont on a parcouru le jeu. Je préconise réellement de faire les niveaux à 100% à chaque fois, de manière à récupérer tous les calices, et d’avoir le maximum d’armes ou de vies à sa disposition.
Contrairement au Roi Lion qui ne disposait pas de véritable narration (mieux valait avoir vu le film au préalable) et ne présentait pas Scar avant le combat final, MediEvil fait de Zarok un véritable antagoniste. Celui-ci est présenté dès les premières cinématiques du jeu. Bien qu’il se fasse discret par la suite, il est ce qui pousse Fortesque à poursuivre son aventure. C’est pourquoi la fin a un enjeu scénaristique. Zarok n’en demeure pas moins un antagoniste très conventionnel : il incarne le mal à l’état brut, un mal qu’il faut éradiquer afin de sauver Gallowmere.

Star Wars Jedi : Fallen Order (2019)
• /!\ Spoiler, Vidéo, Fin du jeu
Je vais maintenant parler de Star Wars Jedi : Fallen Order afin d’aborder ce qui se fait, actuellement. Cela me peine toujours de dire cela, mais je ne t’invite à lire cette partie que si tu as déjà fini Star Wars Jedi : Fallen Order, ou si tu te moques d’être spoilé. Bien que Fallen Order ne soit pas parfait, j’ai pris beaucoup de plaisir à le faire. Le jeu dispose de moments très sympas, à commencer par l’arène de Sorco (et sa musique !) ou encore le fait qu’on puisse trouver des Tachs au sommet des arbres de Kashyyyk. Cette petite référence a tout de suite parlé à mon cœur de fan de Knights of the Old Republic. Par ailleurs, ce jeu est un très bon exemple car le traitement du boss final est très classique. Pourtant, une deuxième partie casse les codes afin de proposer une fin assez mémorable.
Il est naturel de considérer que le boss final de Fallen Order est la Deuxième Sœur. Celle-ci représente une menace croissante, du début jusqu’à la fin de l’intrigue. Aujourd’hui, la plupart des jeux vidéo proposent une narration et une mise en scène de plus en plus cinématographiques. La Deuxième Sœur est donc un personnage à part entière, dont on apprend progressivement le passé et l’identité. Elle représente un obstacle pour Cal Kestis, à plusieurs reprises, avant de l’affronter une dernière fois, au sein de la Forteresse Inquisitorius. Fallen Order possède des combats assez techniques, bien que la difficulté varie grandement en fonction du mode choisi. Quoiqu’il en soit, une défaite renvoie le joueur au dernier point de sauvegarde, en plus de le priver des points d’expérience accumulés. Ceux-ci ne peuvent être récupérés qu’en frappant de nouveau l’ennemi à l’origine de cela. Autre fait notable, bien qu’il soit possible d’explorer les différentes planètes, après avoir terminé l’histoire, le jeu ne propose pas de jouer une deuxième fois les événements de la Forteresse Inquisitorius.
Mais Fallen Order est surprenant dans la mesure où l’on peut considérer qu’il existe un autre boss, après la Deuxième Sœur. Et je ne parle pas d’un boss secret, post-game. Je fais référence à un personnage iconique qui survient, sans prévenir, juste après l’affrontement. J’ai trouvé la narration et la mise en scène inouïes grâce au paradoxe suivant : Cal Kestis ignore de qui il s’agit car les événements se déroulent peu après l’histoire de la Revanche des Sith. Le joueur, lui, sait pertinemment à qui il a affaire. Je dirais même qu’il a ardemment espéré le voir, jusqu’ici. On pourrait qualifier cet acte final de très bon fan service. Le personnage en question représente une menace inouïe, pas seulement parce que le joueur connaît ses antécédents, mais aussi grâce à la mise en scène, nommément le son et la musique. Il est encore hors-champ lorsque retentit le bruit iconique de sa respiration. C’est lui qui achève la Deuxième Sœur, tandis qu’apparaissent les premières notes du thème « Duel of the Fates ». Je peux te dire que j’en ai frissonné, avant de me demander si j’allais vraiment devoir affronter cet adversaire. Il paraît d’autant plus intimidant qu’on sait pertinemment qu’il ne peut être vaincu. Sinon, comment pourrait-il y avoir un Épisode 4 ? Le jeu propose de l’affronter, en vain, afin de ressentir la toute-puissance de ce combattant imbattable. Nous n’avons alors qu’une seule solution : fuir ce Némesis indestructible. On se sent d’autant plus vulnérable que la fuite est jouée, et non seulement montrée.
Comme quoi, malgré la foule de boss finaux incroyables qui existe, et même si ce n’est pas le premier boss qui nécessite de fuir, le jeu vidéo est toujours capable de se ré-inventer, grâce au gameplay, à la narration ou à la mise en scène.

Bilan
Cette brève histoire du boss final n’avait évidemment pas pour but d’être exhaustive. J’ai simplement pu constater que ces jeux, appartenant à trois générations, racontaient tous quelque chose de différent, au sujet du boss final. Avant de te laisser partir, j’aimerais te proposer un diaporama des boss qui m’ont marquée, que ça soit à cause de la difficulté du combat, de l’enjeu narratif ou encore de la beauté de la mise en scène. Et toi, quels boss t’ont traumatisé ?
Sources :