Croyez-le ou non. Je n’ai jamais joué à Ratchet & Clank. Les jeux de plates-formes ou les shooters ne sont pas forcément ma tasse de thé. Ceci étant dit, en acquérant une PlayStation 5, il aurait été dommage de ma part de ne pas tenter l’aventure Rift Apart. La saga Ratchet & Clank débuta sur PlayStation 2, en 2002. On comptabilise, depuis, de nombreux opus principaux ou dérivés. Les deux personnages tentèrent même de conquérir les écrans de cinéma en 2015, avec un film d’animation reprenant la trame du jeu original. Le long-métrage ne fut pas un succès. Ratchet & Clank Rift Apart est, quant à lui, sorti en 2021, exclusivement sur PS5. Il a été développé par Insomniac Games, au même titre qu’une certaine saga Spiderman…


Les Gardiens de la Galaxie
On peut aisément présenter Ratchet et Clank comme les héros de la galaxie. Le premier, un Lombax, est le dernier représentant de son espèce. Le deuxième, un petit robot, se veut le protecteur du temps. Depuis des années et sur de nombreuses planètes, les deux aventuriers ont pris l’habitude de saboter les plans du maléfique Docteur Néfarious. Mais cette fois-ci, la tâche s’avère plus compliquée. Le scénario de Rift Apart exploite la théorie du multivers, laquelle est d’ailleurs assez populaire depuis quelques mois, en raison d’un certain homme araignée. Des failles dimensionnelles commencent à percer les planètes, ici et là. Non seulement cela va nourrir le gameplay, mais ça permet également d’introduire de nouveaux personnages. Ratchet et Clank devront faire face au terrible Empereur Néfarious, qui a instauré un régime dans lequel les êtres organiques sont réprimés. Ils feront aussi la rencontre de leurs doubles féminins : Rivet et KT-7461.


Du Multivers à la Next Gen
Ratchet et Rivet sont les protagonistes du jeu. Ni les mécaniques de gameplay, ni les armes et compétences ne changent de l’un à l’autre. Ils pourront, tout au plus, endosser des armures différentes et explorer des planètes distinctes. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il s’agit d’un choix délibéré et d’une force du jeu. Les histoires des deux personnages ne sont ni ressemblantes et répétitives, ni trop bouleversantes vis-à-vis des habitudes des joueurs et joueuses. Elles sont ainsi parfaitement complémentaires. Il est également possible d’incarner les robots, à commencer par Clank, au sein de puzzle games assez brefs.
S’il était très agréable de rencontrer Rivet et son acolyte, l’intégration du multivers donne un véritable cachet au gameplay. Au sein de chaque niveau, les personnages peuvent exploiter des failles dimensionnelles afin de jouer avec le temps et l’espace. Les transitions sont si fluides et dénuées de chargement, qu’elles poussent au respect. Que l’on aime les shooters ou non, il est particulièrement satisfaisant de vagabonder de la sorte au sein des différentes planètes, d’autant que le level-design est à la fois diversifié et très efficace. Les deux héros possèdent des équipements et des façons de se déplacer très variés. Cette richesse du gameplay est renforcée par des graphismes et une mise en scène à couper le souffle.
Comme si cela ne suffisait pas, la manette DualSense est – elle aussi – fort bien exploitée. Il n’est pas rare que les vibrations retranscrivent parfaitement ce qui se déroule à l’écran, ou qu’il faille appuyer sur les gâchettes avec plus ou moins de parcimonie selon la façon dont on veut utiliser une arme. Bien que Ratchet & Clank ne soit pas hissé au rang de coup de cœur, il me serait difficile de nier les qualités et prouesses techniques de ce titre. L’intrigue, comme le gameplay et les outils utilisés, nous immergent véritablement dans un univers futuriste – ou devrais-je dire la Next Gen.


Introduction à d’autres univers
Comme si le jeu n’était pas suffisamment ludique, Rivet et Ratchet disposent d’un arsenal d’armes et de gadgets aussi saugrenus que loufoques. Si le Paratonerre permet d’électrocuter les adversaires, le Glaciateur les transforme en glaçons géants. L’arroseur Torpiaire permet, quant à lui, de métamorphoser les ennemis en sculptures végétales. Mais si je ne devais citer qu’une arme, il s’agirait du T.E.L.T. 8. Ce dernier permet d’ouvrir une faille dimensionnelle, d’où tombe un objet visant à écraser la cible. S’il s’agit généralement de bâtiments en ruines ou de véhicules, le jeu se permet de faire de très nombreux easter eggs. Et quoi de plus naturel, avec la théorie du multivers ? Ainsi, les joueuses et joueurs les plus chanceux – ou patients – pourront apercevoir des objets issus de l’univers Uncharted, comme l’avion de Sully. On note aussi la présence de machines appartenant à Horizon Zero Dawn, ou même celle de personnages, comme les éternels rivaux de Ratchet : Sly Cooper ou Jak. Il existe de nombreux autres easter eggs, au sein du jeu, comme la possibilité de transformer la clé à molette de Ratchet en Keyblade (Kingdom Hearts). Je vous laisse découvrir tous les secrets de Rift Apart dans l’excellente vidéo de xGarbett.


Conclusion
Comme je le disais plus tôt, Ratchet & Clank n’est pas exactement un coup de cœur, dans la mesure où j’ai toujours du mal à m’immerger dans un jeu de plates-formes et surtout un shooter. Pourtant, force est de constater que je ne regrette pas mon choix. La théorie du multivers amène des personnages et des situations très intéressants, en plus d’apporter une sérieuse plus-value au gameplay. Jouer avec les failles dimensionnelles rend les niveaux très originaux, mais démontre, surtout, les prouesses techniques du titre. Bien que les graphismes et la mise en scène soient majestueux, le jeu n’a besoin d’aucun temps de chargement pour passer d’une dimension à une autre. Cette fluidité apporte un réel confort. En plus de cela, Rift Apart joue avec le multivers grâce à de nombreux easter eggs fort réjouissants, que vous n’aviez peut-être pas aperçus. De fait, il s’agit d’une expérience incontournable pour celles et ceux qui voudraient tester les capacités de la PlayStation 5.