Dossier #4 : (Mon) Histoire du RPG

J’adore les jeux vidéo, et ceux que je préfère par-dessus tout sont les RPG. Dernièrement, j’ai terminé Légendes Pokémon : Arceus qui, en dépit de ses défauts, m’a permis de m’évader. Vous pourrez d’ailleurs prochainement retrouver mon test sur Pod’Culture. J’en suis venue à me faire la réflexion que, même s’il s’agit de mon genre de prédilection, je n’ai pas des connaissances énormes sur le sujet, et ne me suis d’ailleurs jamais demandé pourquoi ces jeux me faisaient autant vibrer. Ce que je vous propose, c’est un article retraçant l’histoire du RPG, certes, mais entrelacé à ma propre histoire, ou du moins celle que j’ai en commun avec les titres m’ayant le plus marquée.

I. Les origines du RPG [1970-1992]

Comment est né le RPG ?

Le RPG trouve son origine dans les années 70. Pour cause, il est l’héritier des jeux de rôle sur table. Le premier d’entre eux est un titre un peu obscur et méconnu : Donjons et Dragons. Ce jeu de rôle inventé par Gary Gygax et Dave Arneson se joue avec des dés. Il pose plusieurs règles des futurs RPG comme l’introduction de combats au tour par tour, de points de magie ou même d’une accointance avec l’heroic fantasy.

C’est seulement en 1975 que serait apparu le premier jeu de rôle numérique, fort inspiré de Donjons et Dragons. DND aurait été développé dans une université du Sud de l’Illinois. L’objectif était de vaincre les ennemis d’un donjon, avant de récupérer le trésor et de remonter à la surface. Il est fort probable qu’au moins deux autres jeux aient été développés dans la même période que DND, c’est pourquoi il faut retenir cette information avec prudence.

Ultima, apparu en 1981, est le premier RPG à utiliser un système de cartes pour aller d’un environnement à un autre. Il fut développé par Richard Garriott et inspira Dragon Quest.

Des enfants jouent à un jeu de rôle, l’un des écrans de DND et le menu d’Ultima

1986 est une date clé pour les jeux vidéo, comme pour les RPG. En 1986, The Legend of Zelda est le premier jeu à proposer un système de sauvegarde. Il est rapidement suivi par un certain Dragon Quest. Les RPG auraient effectivement eu du mal à exister, sans la possibilité de sauvegarder ! Ces deux petits bijoux arrivent sur Famicom, ou NES, pour les intimes.

Dragon Quest, le premier RPG emblématique ?

Le premier Dragon Quest permet d’incarner le Héros, un descendant de Roto. Il est le seul capable de sauver la princesse Laura, et de ramener la lumière dans le monde. Dragon Quest est le premier né d’une longue lignée. Le onzième et dernier opus principal en date s’intitule Les Combattants de la Destinée. Il s’agit aussi du premier Dragon Quest que j’ai fait et il m’a bouleversée, car il était imprégné autant des bases de la franchise, que du genre du RPG lui-même.

Dans Dragon Quest XI, nous sommes toujours amenés à incarner un Héros destiné à préserver la lumière dans le monde. Ce qui va changer, ce sont les péripéties et les acolytes constituant l’équipe. Il m’est impossible de ne pas mentionner Sylvando, un chevalier singulier dont le genre n’est guère défini et qui n’hésite pas à reconstituer une scène digne de la gay pride. Dragon Quest, ce sont des personnages hauts en couleurs et des rebondissements, sublimés par une musique mémorable ainsi qu’une direction artistique à se damner. Le style artistique est en effet celui du seul et unique Akira Toriyama, qui travaille sur Dragon Quest, depuis presque aussi longtemps que sur Dragon Ball.

Un aperçu du premier Dragon Quest sur NES, une illustration d’A. Toriyama et Sylvando (Dragon Quest XI)

Qu’est-ce qu’un RPG ?

Dragon Quest est par ailleurs un bon exemple pour rappeler la définition exacte d’un RPG. Un RPG consiste à incarner un ou des personnages afin de les faire évoluer, au sein d’un univers vaste. Généralement, le scénario est assez complexe pour assurer une durée de vie conséquente. Le jeu alterne entre des phases d’exploration, de dialogues et surtout de combats, au tour par tour. Afin de progresser, le personnage doit acquérir des points d’expérience, compléter un arbre de compétences ou utiliser un équipement plus efficace. Un RPG se situe généralement dans un univers médiéval ou au contraire futuriste. Tous deux possèdent une part de fantastique. Le background est notamment alimenté par les PNJ et les quêtes annexes.

Le RPG est lié à de nombreux sous-genres, à commencer par l’Action RPG, qui, désormais très populaire, permet de rendre les combats plus dynamiques. Au reste, on peut aussi mentionner le Hack and Slash, le Rogue Like, le Tactical RPG, le MMORPG et même le jeu de rôle par forum. Pour l’anecdote, sachez que – plus jeune – j’ai passé des années à écrire sur des jeux de rôle par forum, voire même à les administrer et les modérer ! Le but était de créer une fiche de personnage, avant de raconter ses aventures, uniquement par écrit. Les autres joueurs et joueuses répondaient avec leurs propres personnages, et nous bâtissions ainsi une histoire commune, par les seuls pouvoirs de l’écriture et de l’imagination.

De Dragon Quest à Final Fantasy

C’est en 1987 que la petite sœur de la saga Dragon Quest arrive sur Famicom. Je veux bien entendu parler de Final Fantasy. Le premier titre de la franchise met en scène les Guerriers de la Lumière, dans un univers gouverné par les cristaux élémentaires. Chaque membre de l’équipe peut appartenir à une classe, comme Guerrier, Mage blanc ou Mage noir. A partir de Final Fantasy III, la série devient aussi célèbre pour son système d’invocations. Aujourd’hui, la saga principale – anthologique, comme Dragon Quest – comporte 15 épisodes. J’ai joué à la majorité d’entre eux, parfois même quand j’étais enfant. C’est pourquoi il s’agit de l’une de mes licences de cœur. Le thème principal des Final Fantasy, l’un des seuls à revenir, est particulièrement émouvant. Mais je m’attarderai plus amplement sur la saga, plus tard.

Un village de Final Fantasy, le combat dans Final Fantasy puis dans Final Fantasy IV (Complete Collection)

Qu’est-ce qu’un JRPG ?

Il est grand temps de mentionner le fait qu’il y ait deux écoles, ou deux styles de RPG. Dragon Quest et Final Fantasy sont des JRPG. Le RPG japonais introduit généralement toute une équipe de héros, afin de venir à bout de la quête principale. Le JRPG possède initialement des combats au tour par tour, bien que l’action tende à se démocratiser. Ce qu’il faut retenir par-dessus tout, c’est que le JRPG est très dirigiste par rapport aux RPG occidentaux. Pour ne citer que cela, les joueurs et joueuses n’ont pas une grande étendue de choix et les dialogues ont rarement des conséquences sur le dénouement. Pour l’anecdote, les pays occidentaux n’adhèrent pas tout de suite aux RPG. C’est pourquoi les premiers Dragon Quest et Final Fantasy mettront des années à débarquer en Europe, notamment.

A-RPG, MMORPG et 3D

La même année débarque YS, probablement le premier A-RPG. YS est également devenu le pionnier d’une longue licence de jeu vidéo. Celle-ci ayant eu du mal à se faire une place en Europe, on peut davantage retenir des titres comme Secret of Mana (1994) ou Star Ocean (1996).

En 1991, Neverwinter Nights est le premier MMORPG entièrement graphique. Il s’agit d’un jeu massivement multijoueurs, en ligne.

1992 fut une grande année, pas seulement parce que votre humble narratrice naquit, mais aussi parce que les jeux vidéo commencèrent à être en 3D. On peut mentionner le survival horror Alone in the Dark, sur PC. Nous allons donc entrer dans une nouvelle ère…

Un dialogue dans YS, un aperçu du MMORPG Neverwinter Nights et d’Alone in the Dark, en 3D

I. Les origines du RPG [1970-1992]II. L’arrivée de la 3D et l’essor des RPG [1994-2004]III. Un genre victime de son succès ? [2007-2020]

Mes souvenirs sur PlayStation (1997-2021)

J’ai acquis la PlayStation 5. Ça y est. A l’heure où j’écris ces mots, je n’ai terminé qu’Astro’s Playroom, la démo offerte avec la console. Et quelle expérience vidéoludique… Astro’s Playroom est un jeu de plate-forme aussi prenant qu’attendrissant. Non seulement il permet de tester les virtuosités dont est capable la manette DualSense, mais il s’agit d’une véritable ode à la PlayStation. La collecte d’artefacts à travers les quatre mondes renvoyant à chaque console de Sony ainsi que les nombreuses références aux jeux sortis, au fil des années, sont une véritable madeleine de Proust. Sans surprise, cela m’a donné envie de replonger – comme Astro – dans les merveilleux souvenirs que m’a offert la PlayStation, au fil des générations. Si j’ai beaucoup joué sur Nintendo, et dans une moindre mesure sur Microsoft, j’ai un lien étroit avec la console de Sony. Afin de ne pas rendre l’article trop dense, je ne me suis autorisée à évoquer que dix jeux par console. Êtes-vous prêts pour ce retour dans le passé ?

La salle de jeux d’Astro rend un bel hommage aux produits PlayStation.

Prairie de la Ram : PlayStation 1

25 décembre 1997. Mes frères et moi recevons la PlayStation, au pied du sapin. Nous ne le savons peut-être pas encore, mais cette console et ses sœurs cadettes vont nous accompagner le restant de notre vie. Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, certes, mais aussi et surtout d’une époque où nous avions moins de jeux que maintenant, ni les mêmes ressources pour les terminer, d’autant que nous étions très jeunes. Il n’était pas rare que nous jouâmes beaucoup à certains d’entre eux, sans jamais dépasser les premiers niveaux, au point de les connaître par cœur. Et pourtant, nous les adorions.

Tomb Raider, Final Fantasy VIII, Resident Evil.

L’ère PlayStation 1 vit surgir de nombreux jeux, devenus cultes aujourd’hui. Je pourrais même en associer un à chaque membre de ma famille, à l’exception de ma mère, peut-être, qui ne jouait guère à l’époque. Ainsi, il n’était pas rare que les cris stridents de Lara Croft, lorsqu’elle tombait dans le vide dans Tomb Raider (1996), aient pour écho les jurons de mon père. L’un de mes frères mit un temps considérable à terminer Final Fantasy VIII (1999), et conserva précieusement sa sauvegarde de fin, afin de pouvoir renouveler le combat contre le boss final et surtout, revoir la dernière cinématique, à une époque où elle n’était évidemment pas disponible sur la toile. Mon frère aîné, quant à lui, était plus amateur d’un certain Resident Evil (1996), sans pour autant se résoudre à affronter le Manoir Spencer seul. Je devais parfois moi-même lui tenir compagnie, partagée entre la fascination et l’aversion, au point de redouter les zombies pendant plusieurs années, par la suite. J’étais de toute façon si impressionnable que l’atmosphère d’Oddworld (1997) suffisait elle-même à me mettre mal à l’aise, en dépit des sons rigolos et des bruits de pets que produisait Abe. Autre mascotte de la PlayStation 1, Crash Bandicoot occupa de nombreuses heures de notre temps, grâce au premier opus sorti en 1996. Mais ce n’est rien comparé à son successeur, le jeu de kart Crash Team Racing (1999).

Oddworld, Crash Team Racing, Crash Bandicoot.

A partir de maintenant, je ne m’apprête donc qu’à parler de jeux multijoueurs. C’était ça la PlayStation 1 : la possibilité de passer de nombreuses après-midis, tous ensemble, devant des jeux proposant une expérience multi locale. Je ne saurais dire combien de courses j’ai ainsi faites, sur Crash Team Racing, et ce pendant des années. Mes frères et moi nous sommes aussi beaucoup entre-tués sur le mode multi de Duke Nukem : Time to Kill (1998). Mais si j’avais un genre de prédilection à cette époque, c’était bien celui des jeux de combat. Un jeu avait beau être aussi médiocre que Dragon Ball : Final Bout (1997), nous passions des heures à nous affronter, en élaborant nos propres fiches de tournoi et en rêvant secrètement du jour où un jeu Dragon Ball serait assez abouti pour permettre de se transformer en plein combat. J’avais aussi beaucoup d’affection pour Bloody Roar 2 (1999), cette licence disparue dans laquelle les combattants avaient la capacité de se métamorphoser en animaux.

Bloody Roar 2, Dragon Ball : Final Bout, Duke Nukem : Time to Kill.

Mais si je ne devais retenir qu’un seul jeu, ce serait sans doute Tekken (1994), l’un des premiers que nous ayons eus. Les personnages avaient beau être faits de pixels compacts et mettre cinq minutes pour décocher le moindre coup de poing, nous les aimions, au point de jouer aujourd’hui encore avec eux. (Et puis, quel plaisir c’était de poursuivre le jeu afin de débloquer de nouveaux personnages, plutôt que de les acheter à un coût indécent…)

La cinématique d’ouverture de Tekken.

Circuit SSD : PlayStation 2

Cet amour des jeux de combat (ou plus largement des jeux multi) se poursuivit avec l’ère de la PlayStation 2. Tekken continuait à nous suivre avec notamment l’excellent Tekken Tag Tournament (2000), rassemblant les combattants des différents opus. Il y figurait un excellent mini-jeu sur lequel nous avons aussi passé de nombreuses heures : le Tekken Bowl. A cette époque, je découvris également SoulCalibur 2 (2003), dans lequel les personnages s’affrontaient cette fois-ci, avec des armes blanches. Je tombai aussitôt sous le charme de l’armure d’un certain Nightmare. L’un de nos vieux rêves fut réalisé avec l’arrivée de nombreux jeux de combat estampillés Dragon Ball. Le meilleur – encore indétrônable à ce jour – est sans doute Dragon Ball Budokai Tenkaichi 3 (2007). Le jeu comptabilisait pas moins de 150 personnages de l’univers, et ce, sans prendre en compte les nombreuses transformations disponibles durant les combats. Ce n’était pas un jeu multi, mais nous aimions beaucoup le faire à deux : il s’agissait du Seigneur des Anneaux : le Retour du Roi (2003). Comme quoi, nous savions même nous satisfaire des jeux dérivés de films !

Le Tekken Bowl de Tekken Tag Tournament, Nightmare dans SoulCalibur 2, Dragon Ball Budokai Tenkaichi 3.

Plus important, je devenais assez âgée pour jouer pleinement en solo. Je me souviens m’être essayée de nombreuses fois à Final Fantasy X (2002) avant même que mon amour des RPGs ne soit très prononcé. J’aimais également passer du temps sur Shadow of Rome (2005), un jeu alternant entre des phases d’infiltration avec le personnage d’Octavien, le neveu de César, et des phases de combat avec Agrippa, un gladiateur. Dans mes souvenirs, le jeu pouvait être assez gore. J’avais aussi beaucoup d’affection pour Bilbo le Hobbit (2003), un jeu méconnu qui adaptait assez agréablement l’histoire du livre. Mais c’est probablement sur les Sims (2003) et ses suites que j’allais passer le plus de temps, construisant et reconstruisant des foyers et autres demeures.

Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi, Final Fantasy X et Shadow of Rome.

S’il était rare que je finisse les jeux, je me souviens avoir terminé, plus d’une fois, Le Parrain (2006). Cette adaptation libre reprenait l’histoire du premier film de Francis Ford Coppola, en y introduisant un personnage inédit, que nous pouvions créer intégralement. Le jeu était particulièrement intéressant car il permettait d’errer librement dans New York, afin d’étendre le pouvoir de la Famille, puis de devenir soi-même un membre haut placé de la Mafia.

Le Parrain, Bilbo le Hobbit, Les Sims

Malgré tout, je n’ai finalement eu qu’un seul grand amour sur PlayStation 2 : celui qui aurait un impact immense sur ma vie. Je parle évidemment de Kingdom Hearts (2002)…

La cinématique d’ouverture de Kingdom Hearts.

Station Climatisante : PlayStation 3

Au risque de vous décevoir, à l’exception de jeux comme Guitar Hero ou Buzz!, je n’ai que peu de souvenirs sur la PlayStation 3, dans la mesure où je n’y ai quasiment pas joué ! Pour cause, la console est sortie chez nous en 2007, période durant laquelle j’étais au lycée, et m’étais désintéressée des jeux vidéo. Mais je n’allais pas tarder à me rattraper…

Jungle du GPU : PlayStation 4

25 décembre 2015. Je reçois ma première console de salon individuelle, après quelques temps à m’être remise à jouer, sur PC. Entre temps, j’avais aussi essayé la PSP, mais seule la PlayStation 4 parviendra à animer, en moi, une véritable passion pour les jeux vidéo. Mon rapport avec les jeux n’est plus le même aujourd’hui, au point de m’être mise à chasser les trophées Platine, depuis 2018, par l’intermédiaire de Tekken 7. Au point d’avoir momentanément rejoint l’équipe de PSTHC, et d’écrire régulièrement sur mon blog, mais aussi sur Pod’Culture. Les jeux vidéo font partie intégrante de ma vie. Aussi est-il particulièrement difficile de ne choisir que 10 souvenirs, parmi tous les excellents jeux que j’ai pu faire, sur PlayStation 4. Mais c’est un challenge que je m’engage à réussir.

Dragon Age : Inquisition, The Walking Dead et Skyrim.

Les deux premiers jeux me venant à l’esprit sont la série Telltale The Walking Dead, lancée en 2012 et Skyrim, sorti sur PS4 en 2016. J’avais d’abord entrepris ces aventures sur PC, et ce sont elles qui m’ont redonné le goût du jeu vidéo. Je les retrouvai, quelques années plus tard, sur PS4, avec un plaisir non dissimulé.

Mon amour pour les RPG n’a eu de cesse d’augmenter. Comment aurait-il pu en être autrement avec des chefs-d’œuvre comme Dragon Age Inquisition (2016), Final Fantasy XV (2016) et bien entendu Kingdom Hearts III (2019), que j’attendais depuis plus de dix ans… ?

Ardyn, dans Final Fantasy XV, Spirit of the North et Kingdom Hearts III.

La PlayStation 4 me permit également d’élargir mon horizon et de découvrir de nouveaux genres vidéoludiques. Je pense tout d’abord aux jeux indépendants. Il est difficile de n’en citer qu’un mais la musique envoûtante de Spirit of the North (2019) me revient à l’esprit. Pourquoi les balades contemplatives d’un renard m’ont-elles ainsi marquée ? Je ne saurais le dire. L’autre genre que j’ai découvert – ou plutôt avec lequel je me suis réconciliée – est l’horreur. Il y a quelques années, je n’aurais jamais imaginé que je serai capable de terminer seule, les Resident Evil Remake ou la saga The Last of Us. J’entends encore les bruits sonores de Monsieur X retentir sur les marches du commissariat, dans Resident Evil 2 (2019) ; et je ressens toujours la foule de sentiments qui m’envahirent en découvrant l’histoire tragique de Joel, Ellie et surtout Abby, dans The Last of Us II (2020). Cette expérience narrative n’a probablement pas son semblable, dans le jeu vidéo, aujourd’hui. Il y a aussi un jeu indépendant, doublé d’un jeu d’horreur, qui a retenu mon attention. Je fais référence à Little Nightmares, (dont le logo a inspiré celui du blog, au même titre que le personnage de Roxas). Si le premier épisode avait mis la barre très haut, Little Nightmares II (2021) est devenu l’un de mes jeux vidéo favoris. Et cette musique… On pourrait se damner pour elle.

The Last of Us II, Resident Evil 2, Little Nightmares II.

Comme pour les précédentes générations, s’il ne devait en restait qu’un ; ce serait le jeu pour lequel j’ai voulu à tout prix une PlayStation 4. Il s’agit de The Witcher III (2015). J’ai tellement apprécié les aventures de Geralt que, si l’on se fie aux statistiques, il s’agit du jeu sur lequel j’ai passé le plus d’heures : presque 300. J’ai réalisé au moins deux fois la quête principale, sans parler des excellentes extensions et… du Gwynt bien sûr. Il est indéniable que certains jeux et personnages, sont une part essentielle de notre vie.

Le trailer de The Witcher III.

PlayStation 5

Décembre 2021. La dernière console de Sony est une denrée rare. Je finis malgré tout par trouver un moyen de l’obtenir. Je découvre avec émerveillement les nouvelles fonctionnalités de la console et surtout de la manette, par l’intermédiaire d’Astro’s Playroom, qui éveille de vieux et merveilleux souvenirs en moi. J’ai hâte de découvrir de quels aventures et personnages je vais tomber amoureuse, sur cette nouvelle génération. 24 ans plus tard, j’ai l’impression de me retrouver à la case départ. La boucle est bouclée.

Et toi, quels sont tes meilleurs souvenirs sur les consoles de Sony ?

Little Gamers Part II

C’est déjà une deuxième saison qui se termine, pour Little Gamers. La première année avait été riche en péripéties. Les plus nostalgiques d’entre vous peuvent retourner voir le bilan de juin dernier. Malheureusement, l’année 2020-2021 a été moins exaltante. Cela a même été, d’une certaine façon, une année éprouvante.

Il y a eu la situation sanitaire sur laquelle nous ne reviendrons pas, bien sûr, mais l’année a aussi été ponctuée de nombreuses mauvaises nouvelles. J’ai perdu quelque chose qui m’était très précieux, en octobre dernier, avant de tomber malade pendant plusieurs mois. Je ne me suis encore pleinement remise d’aucun de ces deux événements, mais je perçois un renouveau qui me fait espérer le meilleur, pour la rentrée prochaine.

Je ne tiens pas à m’épancher sur ma vie privée, mais forcément, elle a eu un impact sur le blog. Même si j’ai mis un point d’honneur à continuer de publier un article toutes les deux semaines, j’ai été nettement moins productive (et inspirée) que l’année dernière. Par ailleurs, j’ai eu parfois l’impression que le blog intéressait moins… Cette Part II est donc moins positive que je ne l’imaginais, ce qui ne l’empêche pas d’avoir eu de bons (voire de grands) moments.

Une fois n’est pas coutume, je tiens à remercier toutes les personnes qui font vivre ce blog. Je remercie tout particulièrement Mystic Falco qui a continué de composer les différentes miniatures des articles. Comme l’an passé, je préfère faire un bilan par l’intermédiaire de chiffres évocateurs. Notons que j’ai décidé de renoncer à la chaîne Youtube, aux Podcasts ou encore à la page Facebook du blog.

8 Articles sur Pod’Culture

C’est le nombre d’articles que j’ai écrits pour le site Pod’Culture. Je suis (presque) parvenue à y poster un article par mois. Pod’Culture réunit une équipe de gens passionnés par la Pop Culture, et qui méritent à la fois d’être connus et d’être lus. Si vous n’avez pas encore exploré le site, je ne peux que vous conseiller d’y jeter un œil.

L’ensemble de mes articles est consultable sur cette page. On y trouve des jeux que j’ai eu l’occasion de tester, suite à un envoi de l’éditeur : Across the Grooves et Persona 5 Strikers. C’est une première pour moi et j’ai vraiment eu l’impression de réaliser un petit accomplissement. J’y parle de jeux vidéo comme Shady part of Me, mais aussi d’autres médias comme les courts-métrages In a Heartbeat et Out, le film L’orphelinat ou encore le manga (et anime) The Promised Neverland. Et deux autres articles vont bientôt faire leur apparition !

9 Jeux Vidéo

C’est le nombre de jeux que j’ai eu l’occasion de terminer au cours de l’année, sans pour autant avoir l’opportunité d’en parler sur le blog. C’était le cas si le timing n’était pas bon, ou si je ne trouvais pas d’angle d’approche tout simplement.

Mafia : Definitive Edition (2020) est un bon jeu d’action, qui s’est avéré en deçà de mes attentes. Très amatrice du jeu Le Parrain, sorti sur PS2, en 2006 ; je m’attendais à une aventure dans la même veine. Malheureusement, l’expérience s’est révélée plus linéaire et répétitive. Lara Croft Go (2015) est un jeu de réflexion initialement sorti sur smartphones. Que dire si ce n’est que les puzzles sont plus retors qu’on ne pourrait l’imaginer ? Adam’s Venture : Origins (2009) est un jeu aussi distrayant que décevant. L’aventure ne présente pas de difficulté majeure et ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Avec le recul, je constate que je tiens rarement à parler d’un jeu qui ne m’a pas convaincue. Le but premier de Little Gamers est de partager des passions.

Sea of Solitude (2019) fut en revanche une excellente surprise, dont j’aurais volontiers présenté une analyse, si j’en avais eu l’occasion. J’ai aussi passé un très bon moment sur Untitled Goose Game (2019). Le jeu est délicieusement burlesque, mais il est fortement recommandé de faire les petits speedruns à deux. J’ai aussi eu l’occasion de jouer à The Little Acre (2016), un point and click certes bref et modeste, mais qui m’a laissé un souvenir agréable. Ce n’est pas le cas de Ghostbusters : The Video Game (2009). Bien que le jeu soit fidèle aux films, il a très mal vieilli. Les contrôles sont désastreux et les niveaux assez répétitifs. J’ai également eu l’occasion de terminer Overcooked (2016) et de débuter Ni no Kuni : la vengeance de la sorcière céleste (2016). En dépit d’une direction artistique et d’un univers attendrissants, dus au studio Ghibli, le JRPG représente plus de défi qu’on ne pourrait l’envisager.

17 Articles sur Little Gamers

C’est le nombre d’articles postés cette année. Soit 5 de moins que l’année dernière. Je suis toutefois parvenue à maintenir un rythme, bon gré, mal gré. Voici le Top 5 des articles parus cette année, ayant le plus fonctionné :

1 – Dossier #2 : Bienfaits et Méfaits des Trophées

2 – Dossier #3 : Little Nightmares | L’analyse d’une saga cryptique

3 – The Last of Us Part II : Deux faces d’une même pièce

4 – Un lieu, trois jeux : L’hôpital

5 – A Plague Tale Innocence : Un conte allégorique

Ces articles ont bien marché, en particulier les deux premiers. Certes, les dossiers possèdent plus de pages et engendrent plus de vues, mais ils m’ont vraiment permis de battre des records, à mon humble échelle. L’analyse de Little Nighmares et l’étude sur la Chasse aux Trophées ont demandé beaucoup de travail et d’investissement, mais, en dépit de leur longueur, ils ont été lus et ont été reçus favorablement. Une fois encore, je ne peux que vous en remercier. Si l’on se concentre, désormais, sur tous les articles sortis depuis la naissance du blog, le podium est le suivant :

1 – Dossier #2 : Bienfaits et Méfaits des Trophées

2 – Dossier #1 : La Casa de Papel

3 – Le bestiaire de The Witcher

4 – Dossier #3 : Little Nightmares | L’analyse d’une saga cryptique

5 – Rencontre avec Pedro Alonso

Bien sûr, rien ne vous empêche d’aller (re)découvrir d’autres articles, afin de faire pencher la balance !

18 Trophées Platine

C’est le nombre de Platines que j’ai obtenus cette année, ce qui me permet d’atteindre la somme de 61 trophées Platine, en tout. Comme vous le savez peut-être, il me plaît de pratiquer la chasse aux trophées. Je fais d’ailleurs toujours partie de l’équipe PSTHC, un site pour lequel j’écris des news, de façon hebdomadaire.

Je me considère comme une chasseuse modérée, car je ne suis pas prête à multiplier les runs, ou à affronter le niveau de difficulté maximal d’un jeu, simplement pour l’obtention d’un Platine. De la sorte, j’ai complété des jeux assez simples (Spyro the Dragon, Qui es-tu, Spyro 2, Lego le Hobbit, Spyro 3, Shady Part of Me, Lara Croft Go, Adam’s Venture Origins, Sea of Solitude, The Walking Dead, The Little Acre…), d’autres plus ambitieux (The Last of Us Part II, Dragon Ball Z Kakarot, Ghost of Tsushima, Little Nightmares II, Untitled Goose Game, It Takes Two…), avant d’obtenir un Platine numéro 60 dont je suis particulière fière. Il s’agit de Yakuza : Like a Dragon.

901 Abonnés

C’est le nombre de personnes qui me suivent sur Twitter. Comme le dirait le proverbe, (ou presque), le chiffre ne fait pas le moine, et même si je prends plaisir à échanger avec certaines personnes, je ne suis plus très active sur les réseaux sociaux. Ceux-ci n’assurent de toute façon pas autant de visibilité qu’on le voudrait. Vous êtes également un peu plus à me suivre directement sur WordPress, car vous êtes 55 ! Pour finir, vous êtes désormais 102 sur Instagram, ce que je n’ai pas vraiment compris, car je n’y fais pas grand chose de productif ! Dans tous les cas, en dépit d’un ton parfois amer dans cet article, je prends toujours du plaisir à jouer, à écrire et à partager avec vous.

9608 Visites

C’est le nombre de fois que le blog a été consulté, depuis sa création. Nous étions à 5827 visites en juin dernier. 3781 visiteurs supplémentaires ont donc parcouru le blog cette année. Comme d’habitude, je risque d’être peu présente cet été, pour des raisons personnelles. Même si j’ignore de quoi l’avenir sera fait, j’espère reprendre du service, en automne 2021. A bientôt !

Dossier #2 : Bienfaits et Méfaits des Trophées

J’ai commencé à chasser des trophées il y a presque trois ans. J’ai par ailleurs obtenu mon 52e trophée Platine, au début du mois, avec le jeu indépendant Shady Part of Me (2020). Si ce désir de complétion m’apporte du divertissement et de la satisfaction, d’autres joueurs n’y trouvent que peu d’intérêt voire de sérieux inconvénients. Cela faisait longtemps que j’avais envie de proposer une réflexion approfondie sur les trophées, dans les jeux vidéo. Sache que cet article sera orienté vers les trophées PlayStation, car il s’agit de ma console de prédilection. Toutefois, dans un souci d’objectivité, j’ai essayé de réunir plusieurs ami(e)s gamers, autour de ce papier, afin de te délivrer une réflexion aussi nuancée que possible. Après avoir rappelé ce qu’est fondamentalement un trophée, et après avoir fait connaissance avec les différents protagonistes de cet article, nous allons vérifier ce que les trophées peuvent apporter de bénéfique au joueur. Nous n’hésiterons pour autant pas à mettre en exergue les pires défauts de la chasse au trophées. Pour finir, nous tâcherons de nous demander quel est l’impact final sur les habitudes de jeu, du côté du gameur comme du développeur. Tu es prêt(e) ? C’est parti !

Qu’est-ce qu’un trophée ?

Un trophée – ou succès – est par définition additionnel. La liste de trophées est généralement gérée par une plate-forme de jeu en ligne, comme Steam ou PlayStation Network. Au-delà de la simple récompense, les trophées sont un moyen déguisé d’étudier le comportement des joueurs. Grâce aux statistiques, les développeurs peuvent savoir quel pourcentage des joueurs vient à bout de l’histoire principale du jeu. Et il y a bien souvent des surprises ! Les succès sont apparus sur le service Xbox Live de la X-Box 360, en 2005. Trois ans plus tard, Sony s’inspira de Microsoft pour lancer les trophées sur PlayStation 3. Pour l’anecdote, sache qu’un chasseur de trophées, du nom de Hakam Karim, apparaît dans le Guinness Book. En douze ans, celui-ci aurait remporté 2300 trophées Platines. Si ses prouesses imposent le respect, Hakam Karim confie éprouver de moins en moins de plaisir à jouer. Un comble.

IntroductionIntervenantsBienfaitsMéfaitsImpactBilan

Little Gamers Part. I

Bienvenue sur le dernier article de Little Gamers… Du moins, pour cette année ! Le blog va effectivement faire une pause estivale avant de revenir, en septembre prochain, pour une deuxième saison.

Le moins que l’on puisse dire est que l’année 2019-2020 a été riche en péripéties. Heureusement, toutes n’ont pas été mauvaises. La première année du blog a été ponctuée de moments forts, sur lesquels j’aimerais revenir.

Si tu me lis, ce n’est pas un secret pour toi : la vie de gamer ou de gameuse permet de voyager dans des contrées lointaines et imaginaires, y compris quand on est confiné(e) dans son appartement. Je connaissais déjà certaines régions. J’en ai découvert d’autres. Il serait difficile de choisir quelle contrée m’a le plus marquée entre le Duché de Toussaint, l’île de Balamp, la région de Galar, les rouages de Midgar ou encore la traversée d’une Amérique dévastée et peuplée d’infectés. J’ai pris autant de plaisir à renouer le contact avec des sagas qui me sont chères et qui sont, pour la plupart, des RPGs, qu’à sortir des sentiers battus afin de découvrir de nouveaux univers et genres.

Mais être l’auteur(e) d’un blog ne permet pas que de rencontrer des personnages en pixels, et heureusement ! Mon activité sur la blogosphère ou sur les réseaux sociaux m’a permis d’avoir des discussions inspirantes avec des gens passionnés et qui, j’en suis sûre, se reconnaîtront. C’est d’ailleurs pourquoi certains articles sont le fruit de collaborations et ont été rédigés à plusieurs mains.

Je te remercie, toi, qui soutiens le blog depuis ses débuts, ou depuis peu de temps. Je te remercie, toi, qui prends la peine de me lire et de réagir à mes écrits. Sans tous ces little gamers, le blog n’aurait évidemment pas la même saveur. Je dirais même que, sans les miniatures incroyables d’un certain Mystic Falco, le blog ne serait peut-être pas ce qu’il est, aujourd’hui.

Little Gamers a aussi été le témoin de réelles pérégrinations. En octobre dernier, j’eus le bonheur d’assister au concert Kingdom Hearts Orchestra : World of Tres, en compagnie d’Hauntya. Quelques semaines plus tard, j’enchaînai le Comic Con (où j’assistai aux conférences de Gustaf Skarsgard et Patrick Stewart) et la Paris Games Week (où je rencontrai Matthieu, du blog Break Culture).

C’est avec émotion que je me remémore ma rencontre avec Pedro Alonso, lequel incarne Berlin dans La Casa de Papel. Mécontent d’interpréter un personnage qui me parle énormément, (en dépit de ses nombreux défauts), Pedro Alonso est une personne à la fois affable et passionnante. En parlant de La Casa de Papel, c’est la seule œuvre non vidéoludique, dont j’ai décidé de parler sur ce blog, le temps d’un dossier inédit.

Pour sûr, il y a eu beaucoup de temps forts sur le blog, cette année. J’aimerais t’en parler plus en détails, en partageant 7 chiffres, avec toi.


Le blog dispose de sa chaîne Youtube, certes peu active.

2 Vidéos

C’est le nombre de montages que j’ai mis en ligne sur ma chaîne Youtube. Je ne peux décemment pas te conseiller de t’abonner. La chaîne n’étant pas ma priorité, il ne s’y passe pas grand chose de transcendant. Néanmoins, j’avais envie de me remettre au montage et j’ai pris du plaisir à célébrer mes séries ou jeux vidéo préférés, le temps de deux vidéos. Alors que les articles du blog sont très réfléchis et analytiques, ces vidéos me permettent de célébrer les sensations que me procurent des œuvres, et ce, en musique. Y aura-t-il d’autres vidéos sur cette chaîne ? Seul l’avenir nous le dira !

7 Jeux Vidéo

J’ai terminé 7 jeux vidéo, dernièrement, sans avoir eu le temps ou l’occasion d’en parler sur ce blog. Il serait peut-être sympathique de les mentionner rapidement.

De gauche à droite : Freyja, Steiner, Grenat, Djidane, Bibi, Eiko, Kweena et Tarask.

Final Fantasy IX (2000)

Ce n’est un secret pour personne. J’ai commencé, il y a quelques années, un marathon Final Fantasy. Le neuvième épisode était l’un de ceux auxquels j’avais le moins joué, par le passé, mais ce n’était pas faute d’en entendre des louanges. Il était temps de sauter le pas, grâce à son portage, sur PS4. J’ai tout de suite été charmée par les paysages et les musiques de cet épisode, qui tranche radicalement avec les ambiances de Final Fantasy VII ou VIII. On sent une volonté de revenir aux sources, mais pas tant que cela. L’histoire de Final Fantasy IX prend le contre-pied des stéréotypes de contes. Pour ne citer que cela, Djidane souhaite s’infiltrer auprès de la princesse Grenat, non pas pour la sauver, mais pour la kidnapper. Or, coup de théâtre. Celle-ci veut bien l’être, afin de fuir le palais. Le jeu permet d’incarner plusieurs personnages, ce qui donne un aperçu des différents statuts sociaux au sein de ce monde fictif. Steiner, le chef de la garde du château de Grenat, est tellement attaché à son devoir qu’il en devient burlesque. J’ai eu un vrai coup de cœur pour Bibi, le jeune mage noir de la bande. Il s’agit d’un personnage tiraillé entre la bienveillance, la mélancolie et un destin tragique, comme je les aime. Comme toujours, l’intrigue se développe au fur et à mesure que l’on découvre de nouveaux décors ou personnages, afin de proposer un dénouement surprenant. Final Fantasy IX parle avant tout de la recherche de ses origines, par le prisme de plusieurs personnages. Je l’ai sans doute découvert trop tard pour qu’il devienne l’un de mes préférés de la saga, mais il était très rafraîchissant.

« Auriez-vous projeté de mettre des dinosaures dans votre parc à dinosaures ? »

LEGO Jurassic World (2015)

Je te rassure, malgré son titre, ce jeu LEGO ne contient pas seulement le film Jurassic World, mais aussi la trilogie initiale. Sinon, je n’aurais sans doute pas sauté le pas ! Le jeu propose plusieurs niveaux, parodiant les temps forts des quatre films de la saga. Il te faut incarner plusieurs personnages, possédant des capacités différentes, afin de détruire ou construire des éléments. C’est ainsi que tu progresseras dans des niveaux peut-être simples, mais aussi funs qu’ingénieux. Les jeux LEGO tirent leur épingle du jeu grâce à leur humour décalé. Par exemple, le professeur Slatter a la capacité de plonger dans les bouses de dinosaures, pour récupérer des objets ! « N’oubliez pas de vous laver les mains avant de manger ! » Tu l’auras compris, ces jeux regorgent de références aux films qu’ils parodient et sont paradoxalement d’une fidélité sans nom. C’est un plaisir de s’aventurer dans les mondes ouverts que constituent les îles et parcs, et ce, au rythme des musiques originales des films. C’est d’autant plus jouissif que l’on peut incarner n’importe quel personnage ou dinosaure de la saga. Qui n’a jamais rêvé de jouer Dennis Nedry, dans un jeu vidéo, franchement ? Mon seul regret est que les personnages parlent, alors que d’autres jeux LEGO sont dotés de cinématiques muettes mais d’autant plus burlesques. Si tu cherches des jeux sans prise de tête et très funs, je ne peux que te conseiller les jeux LEGO, d’autant qu’ils ont parodié de nombreux univers. Tu trouveras forcément chaussure à ton pied.

Fe dispose d’une magnifique direction artistique mais…

Fe (2018)

Il me plaît d’améliorer mes connaissances – encore assez fragiles – sur la scène indépendante. C’est pourquoi j’ai cédé pour Fe. Ce jeu de plate-forme te permet d’incarner une petite créature, au sein d’une forêt envahie par des entités mécaniques menaçantes. Il te faudra sauver les différents gardiens de la forêt et apprendre à maîtriser de nouvelles capacités, pour progresser. J’ai tout de suite été charmée par la direction artistique du jeu. Si les décors étaient un peu trop fluorescents à mon goût, c’est un véritable plaisir d’explorer les différents environnements. Qui plus est, le sous-texte est très intéressant. Fe est un jeu muet où le personnage doit apprendre à maîtriser le langage presque musical des autres espèces, pour se faire de nouveaux alliés. Ce n’est qu’en communiquant et en s’entre-aidant que l’on peut ramener la cohésion et la paix dans la forêt. Malheureusement, l’expérience ne fut pas aussi plaisante que je l’avais imaginé. Certes, les jeux de plate-forme ne sont pas mon domaine de prédilection mais j’ai vraiment eu du mal à me repérer dans des niveaux qui nécessitent beaucoup d’allers et retours. La maniabilité du jeu a rendu certaines phases de sauts vraiment laborieuses ! Pour clôturer le tout, le nombre de collectibles pourrait décourager les joueurs les moins persévérants. J’aurais bien du mal à conseiller spontanément Fe.

Jodie est « hantée » par une mystérieuse entité.

Beyond : Two Souls (2013)

C’est la deuxième fois que je termine Beyond : Two Souls. Mon premier run remontant à quelques années, j’ai pris du plaisir à redécouvrir l’intrigue de ce jeu narratif, d’autant que j’ai essayé de tester des choix assez différents. Le jeu permet d’incarner Jodie, à plusieurs stades de sa vie. Or, ton existence n’est pas de tout repos lorsque tu la partages avec une entité mystérieuse répondant au nom d’Aiden. Sept ans après sa sortie, les graphismes de ce jeu sont toujours aussi beaux. On retrouve notamment Willem Dafoe dans le rôle de Nathan et Ellen Page dans celui de Jodie. Malheureusement pour moi, et c’est purement subjectif, je ne suis pas fan du jeu de cette actrice et j’ai beaucoup de mal à m’identifier à Jodie. Cela gâte un peu mon expérience du jeu. Qui plus est, j’ai quelques soucis avec la maniabilité. Certaines scènes n’en demeurent pas moins mémorables, car elles nous propulsent dans des situations auxquelles on n’aurait jamais cru faire face. L’impact émotionnel est présent. Pour diverses raisons, et pour rester dans les jeux Quantric Dream, je conserve une préférence pour Heavy Rain, et ce même si Detroit : Become Human est tout bonnement extraordinaire.

Ezio est l’un des Assassins les plus iconiques.

Assassin’s Creed II (2009)

Comme tu le sais peut-être, j’aime énormément la saga Assassin’s Creed. Pourtant, j’ai davantage eu l’occasion de jouer aux opus les plus récents. Ce fut un réel plaisir de partir à la rencontre d’Ezio, l’un des assassins les plus célèbres. Le jeu a plus de dix ans, mais il n’a pas tant vieilli que cela. J’ai savouré mes différentes escapades à Florence, Venise ou même au Vatican. Le jeu n’est nullement répétitif grâce à une histoire intéressante et des objectifs assez variables. Certaines énigmes ou références historiques finissent de rendre l’expérience passionnante.

The Council est l’un de mes derniers coups de cœur.

The Council (2018)

Je ne l’avais pas vu venir, mais The Council est vraiment l’un de mes coups de cœur de cette fin d’année scolaire. Il s’agit d’un jeu narratif dans lequel tu incarnes Louis Maurat de Richet, au XVIIIème siècle. Cet homme est invité par Lord Mortimer, sur une île isolée du reste du monde. De nombreuses figures politiques et historiques y sont également conviées afin de tenir un colloque décisif. On compte parmi elles George Washington ou Napoléon Bonaparte. Louis doit par ailleurs partir à la recherche de sa mère, qui a disparu sur l’île. Franchement, ce début d’intrigue ne te rappelle pas Dix Petits Nègres, d’Agatha Christie ? En ce sens, il n’est pas étonnant que j’ai adoré le jeu. Il n’est sans doute pas à mettre entre toutes les mains, car la majeure partie du gameplay se focalise sur les dialogues. C’est à toi de choisir si tu seras diplomate ou si, tel Littlefinger, tu te plairas à manipuler les autres pour parvenir à tes fins. The Council souffre parfois de quelques soucis techniques. Au reste, les amoureux de conversations raffinées, qui nécessitent de faire preuve d’esprit, mais aussi d’être vigilant vis-à-vis des différents éléments du décor, devraient être conquis. The Council est une mine d’or en terme de références historiques, artistiques et politiques. Les nombreuses peintures et sculptures qui ornementent le manoir de Mortimer ne sont jamais placées au hasard mais ont une véritable signification. Attention, ceci dit, car quelques énigmes sont plus ardues que les autres. Je n’en dirai pas plus car l’intrigue possède de nombreux rebondissements qui méritent d’être découverts. Avec The Council, tu ne seras jamais au bout de tes surprises !

Jak et Daxter avaient fait leur apparition sur PlayStation 2.

Jak and Daxter : The Precursor Legacy (2001)

Jak and Daxter me rend nostalgique de l’époque de la PlayStation 2, forcément. Il s’agit d’un jeu de plate-forme somme toute classique, mais nullement répétitif. L’aventure a le don de se renouveler grâce à des environnements et des mini-jeux assez variés. Jak and Daxter est un jeu assez facile, et pourtant, ça fait drôle de revenir à une ère ou tu ne disposes que de trois chances d’être touché, avant de devoir revenir en arrière !

Good morning, Little gamers !

8 Podcasts

J’ai essayé de nouveaux défis, cette année, en passant au format audio. C’est pourquoi j’ai accepté de rejoindre l’équipe de Pod’Culture, qui parle de pop culture, de manière mensuelle. J’ai aussi participé, le temps d’un épisode, à l’émission Enter Player Two. Malheureusement, n’étant pas à l’aise dans le format audio, j’ai décidé de ne pas renouveler ces expériences l’année prochaine. C’est pourquoi vous ne devriez plus m’entendre sur Pod’Culture. Ces expériences n’en ont pas moins été très enrichissantes et je remercie encore Donnie Jeep, qui s’occupe de Enter Player Two, ainsi que les copains de Pod’Culture, à commencer par Mystic Falco, pour m’avoir permis de découvrir un nouvel univers.

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22 Articles

C’est le nombre d’articles que j’ai postés sur le blog, au cours de cette première saison. Je me réjouis d’être parvenue à publier du contenu, un jeudi sur deux. Je trouve ce rythme assez soutenu pour demeurer active, sans pour autant m’imposer une pression monstrueuse. J’ai par ailleurs réussi à poster un article par semaine, au moins d’avril, pendant le confinement. Le but de Little Gamers n’est pas de présenter des tests sur l’actualité vidéoludique. J’essaie de jouer aux jeux qui me font envie avant de réfléchir à comment je pourrais vous en parler, de manière originale. Si certains articles proposent une analyse des thèmes de l’histoire ou du gameplay, d’autres mettent en parallèle des jeux qui ont parfois – à priori – peu de points communs. C’est un défi que je prends plaisir à relever et j’ose espérer qu’il te plaît de consulter ce blog.

Top 10

Mais trêve de tergiversations ! Voici les 5 articles les plus populaires, sur ce blog. Ce classement est à prendre avec des pincettes, dans la mesure où certains billets sont bien plus anciens que d’autres, mais, en l’occurrence, ces 5 articles ont battu tous les records, du moins à la modeste échelle de Little Gamers.

Bien qu’ils aient fait un nombre de vues plus modeste, les 5 articles suivants n’ont pas non plus à rougir. Je trouve ce top intéressant, car il montre que parler de l’actu n’est pas toujours ce qui attire le plus de monde. Et ne parlons pas du mythe poussant à croire que les lecteurs fuient les articles trop longs. Car on ne peut pas dire que je sois toujours concise !

Il ne s’agit que des dix articles les plus consultés du blog. N’hésite pas à aller jeter un œil aux autres, pour faire pencher la balance !

Bilan (10)
Les trophées ont changé mes habitudes de joueuse.

43 Trophées Platines

Attention, je n’ai pas obtenu 43 trophées Platines sur la PlayStation cette année. Cela aurait été prodigieux. Il s’agit du chiffre total de mes conquêtes. Bien que je possède la PS4 depuis 5 ans, je ne chasse les trophées que depuis deux ans. Je parle de chasse, mais j’ai mes limites, sans compter que je n’ai parfois pas la patience de platiner les jeux les plus exigeants. Je prends toutefois du plaisir à donner mon maximum. D’une part, j’apprécie de relever les nombreux défis que cela amène. D’une autre part, cela me permet de bien plus explorer les secrets du jeu que je ne pourrais le faire, seule. Je comprends que certains n’y voient aucun intérêt, mais en ce qui me concerne, je me suis vraiment prise au jeu. D’ailleurs, j’ai eu l’opportunité de rejoindre l’équipe du site PSTHC, plus tôt cette année. Toutes les semaines, tu peux retrouver les news que je rédige, sur le site.

Et voici la liste des jeux que j’ai eu l’occasion de platiner, à ce jour :

  • Games of Thrones • Batman • The Walking Dead • The Walkind Dead : Nouvelle frontière • Batman : The Enemy Within • Tekken 7 • A Way Out • Life is Strange • God of War • Marvel’s Spider-Man
  • Assassin’s Creed Odyssey • Life is Strange : Before the Storm • Lego Harry Potter Collection : Années 1 à 4 • Lego Harry Potter Collection : Années 5 à 7 • Guardians of the Galaxy de Marvel : la série Telltale • Kingdom Hearts III • Final Fantasy XV • Burly Men at Sea • The Walking Dead : L’ultime saison • Old Man’s Journey
  • Horizon Zero Dawn • Tales from the Borderlands • Far Cry Primal • The Wolf Among Us • Rime • Final Fantasy VIII Remastered • Everybody’s Gone to the Rapture • Phoenix Wright : Ace Attorney Trilogy • Concrete Genie • Spirit of the North
  • Life is Strange 2 • Star Wars Jedi : Fallen Order • Disney Classic Games : Aladdin and The Lion King • MediEvil • Seasons After Fall • Arise • Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter • Dragon Quest XI : Les combattants de la Destinée • LEGO Jurassic World • Fe
  • Assassin’s Creed II • The Council • Jak and Daxter : The Precursor Legacy

Twitter est le réseau social où je suis le plus active.

514 Abonnés

C’est le nombre de personnes me suivant sur Twitter. Vous êtes aussi 31 à me suivre directement sur WordPress, 37 sur la page Facebook du blog, et 60 sur Instagram, où je confesse ne pas être très active. Dans tous les cas, je vous remercie énormément pour le soutien dont vous faites preuve !

Le logo (réalisé par Mystic Falco) et le titre du blog s’inspirent de deux jeux vidéo.

5827 Visites

C’est le nombre de visites faites sur le blog, à ce jour. Mais le nombre de visiteurs uniques serait plutôt de l’ordre de 1803 little gamers. Une fois encore, merci à tous !

Il ne me reste plus qu’à retourner sur ma partie de The Last of Us Part II et à te souhaiter un excellent été. A très bientôt pour une deuxième saison.

A bientôt, pour la Part. II

Héros et Romances LGBT dans les Jeux Vidéo

Miniature réalisée par Mystic Falco, avec des fan arts de Hija Jiyangi pour Krem, Mella pour Link et Znodden pour Chloe.

Il était inconcevable de ne pas ouvrir ce mois de juin ; que dis-je ? ce mois de la fierté ; par un article consacré à la communauté LGBT+. Pour ce faire, j’ai envie de proposer un panorama et une réflexion sur la représentation des personnages LGBT+, dans les jeux vidéo. Tu t’es peut-être déjà demandé si cette représentation existait depuis longtemps, et de quelle manière. Au fil des années, quel place a un personnage homosexuel, voire transgenre, dans l’histoire dans laquelle il prend vie ? Cela a-t-il un impact sur la narration, et soyons fous, sur le gameplay, ou n’est-ce qu’un artifice ? Comment se construisent ces relations amoureuses ? Il y a beaucoup de questions qu’on pourrait se poser au sujet de la représentation, qui n’est pas aussi omniprésente que certains détracteurs se plaisent à l’affirmer. Qui plus est, cet article pourrait peut-être te donner des idées de jeux à faire !

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Petit rappel historique

D’après toi, de quand date le premier jeu vidéo mettant en scène un personnage gay ? Il date tout de même de 1986 ! Moonmist est une fiction interactive développée par Infocom. Le joueur y incarnait un détective enquêtant sur un château prétendu hanté. Au fil des dialogues, Vivienne Pentreath pouvait révéler qu’elle avait une petite amie.

Malheureusement, représenter la communauté LGBT+ n’était pas simple, dans les années 80. La rumeur prétend que Nintendo aurait demandé à Enix de retirer un bar gay de Dragon Quest III, afin de pouvoir le sortir aux États-Unis.

D’une certaine façon, Nintendo s’est rattrapé ailleurs. On peut considérer que le premier personnage iconique est – tiens-toi bien – Birdo, apparu pour la première fois dans Super Mario Bros 2, en 88. Birdo ressemble à Yoshi, à s’y méprendre, si ce n’est qu’elle est rose et porte un nœud sur la tête. A l’époque, les jeux étaient tous accompagnés d’un manuel. Celui de Super Mario Bros 2 indiquait que Birdo est « un garçon qui se prend pour une fille, et qui préfère qu’on l’appelle Birdetta. » Notons que des doubleurs comme des doubleuses ont prêté leur voix à Birdo.

On pourrait faire un bond de quelques années pour arriver en 1992 (une année merveilleuse, pour ceux qui me connaissent). Final Fantasy V sort. Si tu aimes la saga, tu as deviné que je voulais parler de Faris. Lorsqu’on rencontre Faris, celle-ci est capitaine d’un bateau pirate et ses hommes eux-mêmes ignorent qu’elle est une femme.

Les jeux de combat possèdent un large éventail de personnages. C’est notamment le cas de Bloody Roar, qui, en 1997, met en scène Hans. Tous les combattants du jeu ont la possibilité de se transformer en une créature humanoïde. En dépit d’une apparence très féminine, Hans est un guerrier sans scrupule, capable de se métamorphoser en renard. Certains supposent même que Hans est une femme trans.

S’il a fallu attendre 2001 afin que le mariage pour tous soit légalisé aux Pays Bas, le premier mariage gay est possible dès 1998, dans Fallout 2.

Tout n’est pas rose, pour autant, en dépit de la couleur de la chevelure de Poison. Cette combattante est apparue dans Final Fight, en 89, mais aussi dans la licence Street Fighter. Les éditeurs, frileux à l’idée de pousser le joueur à frapper une femme, ont décidé de faire de Poison une femme transgenre. Une logique vraiment imparable !

Le but n’est pas de conter de manière exhaustive la représentation des personnages LGBT+, dans les jeux vidéo. Je souhaitais poser le cadre et le contexte avant de me concentrer sur ma perception des figures croisées au fil de mes propres expériences vidéoludiques. En ce sens, la réflexion qui suit est subjective et non exhaustive.

Quelques protagonistes iconiques

The Last of Us & Life is Strange

Depuis quelques années, certains jeux proposent d’incarner un ou une protagoniste explicitement gay. C’est le cas de The Last of Us (2013). S’il est rare d’incarner Ellie, dans le jeu de base, où sa sexualité n’est pas vraiment abordée, le DLC Left Behind permet de découvrir que Riley est plus qu’une simple amie. Le centre commercial est le théâtre de la complicité entre les deux adolescentes, qui dansent ensemble avant de s’embrasser. Cette relation n’est pas anecdotique et même fondatrice pour Ellie, laquelle sera profondément marquée par la perte de Riley. Le joueur est d’autant plus concerné que le gameplay est au service de cette relation. Quand Ellie n’échappe pas aux claqueurs, elle s’adonne à plusieurs activités avec Riley, comme un tour de carrousel ou une bataille de pistolets à eau.

Il est plus délicat d’aborder la saga Life is Strange (2015), dans la mesure où ces jeux proposent des choix alternatifs. Max peut être amenée à embrasser Warren, mais il faudrait être aveugle pour nier combien sa relation avec Chloe est particulière. Le dénouement amène à choisir entre sauver Arcadia Bay ou Chloe. Max ne serait pas confrontée à un tel dilemme pour n’importe qui. D’autre part, Chloe, dotée d’un look ouvertement queer, était amoureuse de Rachel Amber. Cette relation est détaillée dans Before the Storm. Dans Life is Strange 2, Sean a la possibilité de sortir avec Finn ou Cassidy. Ces choix n’ont généralement pas d’impact sur la trame principale de l’histoire. Ils débloquent toutefois des dialogues voire des scènes entières dans lesquels le joueur ou la joueuse peut se reconnaître.

Les Sims & Dragon Quest XI

En terme de représentation, il serait difficile de ne pas mentionner Les Sims, une simulation de vie apparue en 99. Les libertés dont dispose le joueur ont grandement évolué au fil des années et des épisodes. C’est à partir du deuxième opus que le mariage gay est autorisé. Aujourd’hui, dans Les Sims 4, les foyers peuvent accueillir des couples homosexuels ou des familles homoparentales. Une mise à jour a même déconstruit la notion de genre dans le jeu, rendant la création de personnage très libre, tant au niveau de la morphologie du Sim, que de sa voix ou de ce qu’il préfère porter.

Le personnage secondaire (mais jouable) le plus flamboyant est – sans hésitation – Sylvando, dans Dragon Quest XI (2017). Il est difficile de coller une étiquette à Sylvando. Il est très différent des autres chevaliers dans la mesure où il est maniéré et endosse parfois des tenues très féminines. Sylvando est très exubérant mais la caricature est si bienveillante qu’elle est à la fois drôle et positive. Le passage ressemblant, à s’y méprendre, à la gay pride, est une scène d’anthologie. Qui plus est, Sylvando est un des membres les plus talentueux de l’équipe. Sa sexualité et son genre ne sont jamais évoqués de manière explicite. A priori, Sylvando est en froid avec son père car il a choisi de rejoindre le cirque, plutôt que de rester un chevalier honorable. En version originale, Sylvando se genre au féminin et se fait appeler Sylvia. Il est regrettable (voire problématique) qu’il y ait de telles pertes dans les traductions.

Final Fantasy VII & Breath of the Wild

Enfin, certains personnages très iconiques des jeux vidéo sont amenés à se travestir. C’est le cas de Cloud dans Final Fantasy VII (1997) (et son Remake (2020)) ou de Link, dans The Legend of Zelda : Breath of the Wild (2017). Dans le jeu original, mécontent de pouvoir sortir avec Barret, au Gold Saucer, Cloud doit se travestir afin d’approcher Don Corneo. C’est un criminel de Wall Market n’acceptant que les jeunes femmes dans sa tanière, et ce, à des fins peu louables. J’ai beaucoup aimé la mise à jour de Wall Market, dans le Remake. Le quartier des désirs porte bien son nom. Il est perceptible qu’il est assez libéré, en terme de sexualité et d’expression de genre. En dépit d’une carrure et d’une voix masculines, Juju, un PNJ, possède une allure très féminine. S’il souhaite être relooké, Cloud doit d’abord danser avec Andrea, un homme qui ne masque guère son attirance envers Cloud. « La véritable beauté vient du fond du cœur. Écoute, Cloud. Être un homme ou une femme n’a aucune importance. Abandonne tes craintes, et avance, » déclare-t-il, avant de le quitter. Dans Breath of the Wild, Link doit se travestir afin d’accéder à Gerudo, une citée réservée aux femmes. Cette tenue est très utile dans le désert, puisqu’elle possède un bonus de set anti-chaleur.

A Normal Lost Phone aborde le thème de la transidentité.

Quel avenir pour les héros LGBT+ ?

A première vue, le jeu vidéo semble être un média encourageant dans la représentation des genres ou de la sexualité. On peut toutefois relativiser. Ma liste n’est pas exhaustive mais seulement une poignée de jeux permettent d’incarner un héros ou une héroïne appartenant explicitement à la communauté LGBT+.

Ellie est iconique, mais sa sexualité n’est mise en avant que dans le DLC. (Le jeu de base se contente d’allusions, certes subtiles et très justes, à la relation entre Bill et Frank.) Life is Strange a un sous-texte homo-romantique mais la notion de choix permet de gommer la force de la relation entre Max et Chloe. Les Sims eux-mêmes n’imposent rien. Ce n’est pas un mal, chacun étant libre de jouer à sa manière. Malgré tout, cette simple notion de choix, pourtant fondamentale, pose problème à certains joueurs.

A mon sens, l’industrie du jeu vidéo a fait des progrès, qui continuent encore aujourd’hui, avec des jeux parfois très originaux. A Normal Lost Phone (2017) est un cas particulier dans le mesure où il invite le joueur à se mettre à la place d’un personnage transgenre, sans pour autant l’incarner. Il est conseillé d’y jouer sur mobile, puisque le jeu consiste à fouiller un téléphone perdu, afin de retrouver l’identité de son propriétaire. A Normal Lost Phone t’invite alors à plonger dans les doutes et les inquiétudes d’une personne transgenre, avec une grande humanité.

Je reste convaincue qu’il reste beaucoup à accomplir dans la pop culture et particulièrement dans les jeux vidéo. C’est pourquoi j’attends beaucoup des sorties à venir, comme The Last of Us 2, Cyberpunk 2077 ou encore Tell Me Why, qui promet d’incarner le premier héros transgenre.

Le traitement des romances

De nombreux jeux vidéo mettent en scène l’homosexualité ou la transidentité, par le biais d’un personnage ou d’un choix secondaire. Ces jeux sont plus timides en terme de représentation, cependant leur existence est d’utilité publique. Il est important – que dis-je ? essentiel – de rappeler qu’une communauté, qu’elle qu’elle soit, existe.

Certains jeux permettent de se mettre en couple avec un personnage secondaire, indépendamment de son genre. C’est le cas de Skyrim (2011) ou de Fallout 4 (2015). J’ai déjà mentionné cette licence plus haut, mais il s’agit du seul opus auquel j’ai eu l’occasion de jouer.

Dans TWD, Clémentine peut sortir avec Violet.

Le choix du partenaire est-il toujours nécessaire ?

L’ultime saison de The Walking Dead (2018), permet de choisir si Clémentine restera seule, se mettra en couple avec Louis ou encore avec Violet. J’aurais pu ranger cet opus aux côtés de Life is Strange si le choix n’avait pas semblé aussi artificiel. Cette saison clôture la saga de façon magnifique. Elle n’en laisse pas moins le sentiment que ce choix n’est destiné qu’à donner l’illusion au joueur que plusieurs scenarii sont possibles, ou alors à séduire un public plus important. Je m’explique. En terme de psychologie de personnage, Clementine n’a besoin à aucun moment de se mettre en couple. Certes, elle devient une femme, mais c’est la relation sororale et presque maternelle qu’elle entretient avec A. J, qui est au cœur de l’intrigue. Clementine est si indépendante que la perspective de la mettre en couple est peu convaincante. Du moins cela aurait-il été plus intéressant s’il avait existé plus d’alchimie entre les adolescents. Or, le jeu est court et ne peut pas s’éparpiller. C’est pourquoi ce choix n’a strictement aucun impact sur l’histoire, le message véhiculé, ou encore le gameplay. Ce n’est pas une mauvaise idée, pour autant, mais certaines représentations sont mieux intégrées et menées que d’autres.

Le système relationnel des jeux BioWare

A l’inverse, je suis assez fan du système relationnel mis en place dans plusieurs jeux BioWare. Je pense particulièrement à Star Wars : Knights of the Old Republic (2003) et Dragon Age : Inquisition (2014). (Je ne mentionne pas la trilogie Mass Effect car je n’ai pas encore eu la chance d’y jouer.) Dans KOTOR, il faut entreprendre une série de bons choix pour espérer être en couple avec Juhani, une Cathar. Celle-ci est un jedi noir qu’il faut épargner, afin qu’elle puisse rejoindre l’équipe. La relation avec les personnages de l’équipe dépend du nombre de fois où tu leur parles, mais aussi de ton appartenance au côté obscur ou lumineux de la Force, surtout à la fin du jeu. Juhani étant lesbienne, il faut avoir choisi d’incarner une femme pour se rapprocher d’elle.

Ce système est perfectionné dans Dragon Age : Inquisition. Au contraire de Skyrim, où tous les PNJS sont mariables, indépendamment de leur espèce ou de leur genre, les romances de Dragon Age : Inquisition sont très détaillées. Plusieurs personnages sont hétérosexuels. Tu n’auras ainsi pas accès aux mêmes relations, si tu as choisi d’incarner un homme ou une femme. Certains camarades sont bisexuels, comme Joséphine ou Iron Bull. Dorian et Sera sont homosexuels. D’autres ne peuvent se mettre en couple qu’avec un humain ou un elfe. Dans tous les cas, construire une relation nécessite de discuter avec le personnage choisi et de compléter plusieurs quêtes annexes liées à son histoire. La narration et le gameplay rendent les relations assez naturelles.

En parlant de Dragon Age : Inquisition, je me dois de mentionner un PNJ, du nom de Krem. Ce guerrier est un ami d’Iron Bull. Il semble très robuste et viril, et pourtant, il a une voix féminine. Ce n’est qu’en discutant et en se rapprochant de lui qu’on comprend qu’il s’agit d’un homme transgenre. L’écriture de Krem est d’une rare justesse et intelligence. Aux yeux d’Iron Bull, Krem est ni plus ni moins un homme, et personne n’a à juger ce qui est « normal » ou non.

Detroit : Les Traci essaient de fuir l’Eden Club.

Un couple de PNJs significatif

Enfin, Detroit : Become Human (2018) met en scène un amour homosexuel triste mais de toute beauté. Les Traci sont des androïdes utilisés pour les relations sexuelles. Deux femmes Traci tentent de s’évader de l’Eden Club afin de vivre ensemble. Non seulement elles ont pris conscience qu’elles étaient vivantes, mais aussi qu’elles s’aimaient, et qu’une existence libre était envisageable ailleurs. Connor peut les laisser s’échapper ou encore les éliminer, car sa mission et de résoudre le problème des déviants. Le sous-texte du jeu devient alors très ambivalent. Il n’est plus seulement question des droits des androïdes, mais de l’humanité en général.

Leo apparait dans la licence Tekken.

Pour aller plus loin

Pour finir, certains jeux font des références assez discrètes à la communauté LGBT+. Je peux toutefois les souligner. Et non, je ne parlerai pas de Métamorph, qui n’a pas de genre, et est sans doute le parent de millions de Pokémon !

En 1999, Final Fantasy VIII mettait en scène une antagoniste ambiguë : Adel. La sorcière est genrée différemment, dépendamment des dialogues. Son corps paraît très musculeux et viril. La rumeur prétend qu’Adel est un personnage intersexe mais il est difficile de le prouver.

Dans la saga Ace Attorney, débutée en 2001, l’avocat Phoenix Wright rencontre des personnages hauts en couleur. C’est le cas de Jean Armstrong (en anglais), un cuisinier très maniéré qui se genre au féminin.

En 2008, Tekken 6 insère Leo, un personnage ressemblant, à s’y méprendre, à un jeune homme. Pourtant, Leo est une femme.

Rendons nous en Pologne, avec The Witcher III, sorti en 2015. C’est très bref, mais Ciri a la possibilité de répondre qu’elle préfère les femmes, lorsqu’on l’incarne.

En 2017, dans Horizon Zero Dawn, lors d’une quête annexe, Aloy peut venir en aide à un homme gay : Brageld.

En 2018, c’est une femme transgenre (Michiru) qui tient un bar dans Judgment. Ce PNJ fait référence aux Yakuza.

Pour finir, je pourrais citer Assassin’s Creed Odyssey (2018). Le jeu te permet d’avoir des relations intimes avec des femmes et des hommes, que tu incarnes Kassandra ou Alexios. L’intention aurait pu sembler louable si cela ne s’apparentait pas à de la paresse technique. On ne peut toutefois pas en tenir rigueur à la saga, qui a plusieurs fois intégré des personnages LGBT+.

Il y a sans doute beaucoup de personnages et de jeux que je n’ai pas cités, d’autant que je ne me suis guère aventurée sur la scène indépendante. Cette liste mentionne plusieurs jeux vidéo auxquels je n’ai pas forcément joués, tels :

Phantasmagoria 2 (1996) mettant en scène le premier protagoniste bisexuel ; Metal Gear Solid introduisant quelques personnages LGBT+ à partir de 2001 ; Grand Theft Auto insérant Trevor Philips qui est bi ; Gone Home (2013) ; ou encore Overwatch (2013) où Tracer est lesbienne,…

Et toi, quels personnages appartenant à la communauté LGBT+ t’ont marqué(e) dans les jeux vidéo ?

Ode aux personnages

Nous sommes le 30 avril. Il s’agit du jour de l’anniversaire d’Hauntya, dont tu connais peut-être déjà le blog. Pour l’occasion, je lui ai proposé de choisir le sujet de cet article. Hauntya m’a confié qu’elle avait envie que j’évoque mes personnages vidéoludiques favoris. Je trouve toutefois qu’il est plus intéressant d’y réfléchir, à plusieurs, comme je l’avais fait pour l’Ode aux thèmes de personnages. C’est pourquoi j’ai demandé à Hauntya de sélectionner dix personnages qu’elle affectionne, tout en faisant la même chose de mon côté. Une fois n’est pas coutume, j’essaie de te proposer une petite réflexion sur l’amour que l’on peut porter à ces personnages en pixels, plutôt qu’un simple Top. J’espère qu’elle t’inspirera suffisamment pour que tu nous confies, à ton tour, les personnages t’ayant le plus marqué(e). (Si tu en as envie, rendez-vous à la fin de l’article).

1. Les personnages formateurs

L’ami d’enfance

Nous avons tous été marqués par des personnages liés à l’enfance, soit qu’ils fassent partie de nos premiers souvenirs de joueurs, soit qu’ils véhiculent cette valeur dans l’œuvre dans laquelle ils apparaissent. De mémoire, le premier personnage que j’ai adoré est la mascotte de Pokémon : Pikachu. Ne me juge pas ! Je devais avoir environ huit ans quand j’ai commencé à regarder l’anime, et lorsque j’ai acquis ma propre Game Boy Color, munie de la cartouche de Pokémon version Jaune (1998). Pikachu symbolise le nombre incalculable d’heures que j’ai passées sur le JRPG, avant même de me découvrir une réelle passion pour le jeu vidéo ou ce genre en particulier. Pikachu est la madeleine de Proust idéale me renvoyant, avec nostalgie, à une époque heureuse, laquelle n’est plus si révolue que cela dès lors que je me lance dans une nouvelle aventure Pokémon.

Hauntya, pour sa part, a choisi le Roi Mickey, dans Kingdom Hearts (2002). Même s’il s’agit d’un jeu qu’elle a découvert récemment (et ce, sans aucune pression de ma part), Kingdom Hearts la renvoie à deux univers avec lesquels elle a grandi : la saga Final Fantasy et les classiques d’animation Disney. Or, Mickey a un rôle particulier dans Kingdom Hearts : «  Il est un des moteurs de l’intrigue, une figure de sagesse, et toujours empli d’espérance et de positif. Il représente le lien entre deux mondes différents, a un rire mémorable, une première apparition magistrale, et est très bien réinventé dans cet univers. » En fait, Sora et ses amis cherchent (entre autres) le Roi Mickey pendant la majeure partie de l’intrigue, avant de le retrouver au sein d’une cinématique mémorable. Pour l’anecdote, Disney avait expressément demandé aux créateurs de Kingdom Hearts d’utiliser leur mascotte avec parcimonie afin qu’il demeure iconique. Square Enix n’a donc pas fait les choses à moitié.

Le favori d’une licence clé

Un premier point commun se dégage entre Hauntya et moi, et pas des moindres. Nous avons grandi avec la licence Final Fantasy. Hauntya m’a confié que Linoa Heartilly, une des héroïnes de Final Fantasy VIII (1999), l’a accompagnée dans ses premiers pas de joueuse. Même si Linoa mériterait d’être redécouverte, sous un regard adulte, elle garde une place à part dans son cœur de gameuse : «  J’ai découvert une héroïne adorable, empathique, charmante, altruiste, engagée et franche comme pas deux. Un personnage qui veut le meilleur, et qui n’hésite pas à aider les autres. Quand on est enfant, c’est un protagoniste qui peut aisément devenir un modèle et transmettre de belles valeurs. » Il est plus difficile de décrypter un jeu lorsqu’on est jeune, et pourtant, les premières impressions ne trompent pas. Comme je l’avais remarqué dans mon analyse de Final Fantasy VIII, le patronyme même de Linoa (Heartilly) indique que ses actions sont dictées par le cœur, en plus de sa capacité à tirer les autres vers le haut, à commencer par Squall, le protagoniste. Linoa a une place particulière dans Final Fantasy VIII, qui est l’un des opus de la saga accordant le plus d’importance à la romance.

Pour ma part, j’aime un nombre incalculable de personnages de Final Fantasy, comme tu t’en doutes. Quasiment chaque protagoniste (et antagoniste) m’a marqué, à sa façon. Mais les compagnons de route ont toujours un charme singulier. Si je devais n’en choisir qu’un, il s’agirait certainement d’Auron, dans Final Fantasy X (2001). En fait, comme tu le réaliseras au fil de cet article, Auron est composé de plusieurs ingrédients qui me font apprécier un personnage. C’est un personnage plus mature que le héros, à qui il doit beaucoup enseigner. Il semble bourru et inaccessible, mais on finit par apprendre à l’apprivoiser. Sa tenue et sa manière de se battre son charismatiques, mais par-dessus tout, il est couvert de cicatrices, au point de ne voir que d’un œil et d’avoir l’un de ses bras immobilisé. C’est un combattant aguerri, qui en a trop vu pour une seule vie. On peut le qualifier de taciturne, mystérieux et cynique. C’est un personnage gris, qui essaie tant bien que mal de rester dans le positif. On le retrouve, de surcroît, dans le deuxième opus de Kingdom Hearts.

L’aventurière

La deuxième héroïne d’enfance d’Hauntya n’est autre que Lara Croft, dans Tomb Raider (2001). Voilà ce que m’a confié Hauntya : « Avec Lara, j’ai exploré des tas de pays, j’ai découvert un caractère fort et déterminé, mais aussi d’une élégance toute britannique, et avec Angel of Darkness, j’ai commencé à avoir mon amour pour les jeux vidéo sombres portant sur la psychologie des personnages. » Crois-le ou non, je n’ai jamais vraiment joué à Tomb Raider, qui m’évoque néanmoins de la nostalgie. Pour cause, mon père (qui a pourtant joué à peu de jeux) en était fan. J’ai été marquée, à mon insu, par les images, la musique ou les bruitages de la licence. Par ailleurs, Lara a influencé tellement de joueurs de ma génération qu’il est impossible de nier l’empreinte qu’elle a laissée sur le jeu d’aventure. Il s’agit d’une exploratrice forte et de l’une des premières héroïnes aussi emblématiques.

Pour ma part, je pourrais comparer l’affection d’Hauntya pour Lara, à celle que j’ai pour Aloy, dans Horizon Zero Dawn (2017). Certes, le jeu est assez récent mais il s’agit également d’une aventurière dont on suit l’évolution psychologique avec intérêt. Aloy a une place encore plus singulière depuis que mon animal de compagnie porte le même nom qu’elle. Mais ce qui me passionne le plus est la dynamique que l’on trouve, au début du jeu, entre Aloy et son père adoptif Rost. Je suis toujours touchée lorsqu’une histoire nous raconte la manière dont un personnage grandit, et lorsqu’il ou elle est guidé(e) par un mentor ou une figure parentale protectrice. Rost est de ces pères, d’apparence faussement bourrue, mais emplis d’abnégation, qu’on rêverait tous d’avoir. Il forme Aloy afin qu’elle devienne à la fois forte et indépendante, et on peut dire que cette quête initiatique est une réussite.

2. Exemples et contre-exemples

La figure du mentor

La figure du mentor est incontournable dans un récit initiatique. Elle est plus essentielle encore dans le cadre du jeu vidéo. Au contraire du cinéma, le joueur y est actif et doit lui-même accéder à l’apprentissage. Il n’est pas surprenant que le mentor ayant le plus ému Hauntya est Lee Everett, dans The Walking Dead : A Telltale Games Series (2012). « Juste, altruiste et réfléchi (bien qu’avec un passé sombre), cet ancien professeur est la parfaite figure du mentor qui aide Clementine à grandir dans le monde des zombies, marquant l’esprit de la petite fille, et aussi du joueur. En jouant Lee, nous décidons de l’apprentissage et de la survie de Clementine, en même temps que nous partageons les peurs et les tentatives de Lee de trouver un endroit sûr pour elle. C’est le mentor ou la figure paternelle qu’on aimerait avoir connu, qui donne envie de croire en l’homme. Que celui qui n’a pas pleuré à la fin de la saison 1 me jette la première pierre… » L’histoire de Lee est bouleversante, c’est indéniable. Je crois qu’elle l’est davantage lorsqu’on joue à la saison ultime de The Walking Dead, dans laquelle Clémentine est elle-même responsable d’un petit garçon. Cela permet de clôturer le cycle.

Ce qui est amusant, c’est que nous avons choisi, sans nous concerter, deux personnages appartenant à la même licence. J’ai été marquée par Kenny, un des amis de Lee et Clémentine. Dès la première saison, on réalise que Kenny est un homme nuancé, capable du meilleur comme du pire, dès qu’il est poussé dans ses retranchements. Or, Kenny fait face à des situations tragiques. Dans la saison 2, il endosse, d’une certaine façon, le rôle qui avait été celui de Lee. Il devient une nouvelle figure paternelle pour Clémentine, certes moins exemplaire. Comme d’autres personnages de la pop culture que j’affectionne, Kenny perd un œil. (Notons que c’est aussi le cas du Gouverneur, dans les comics et dans la série The Walking Dead.) Perdre un œil est symbolique. Le borgne voit, par définition, moins que les autres. Mais il est amené à acquérir, par la suite, une autre forme de clairvoyance. Cela peut aussi faire référence à la loi du Talion (« œil pour œil, dent pour dent »). La force de la saison 2 de The Walking Dead réside dans le fait que tu es libre de rester du côté de Kenny, ou non. Tu peux être rebuté(e) par ses éclats de colère et de folie et l’abandonner, ou au contraire, lui demeurer fidèle jusqu’à la fin. Dans ce cas-là, Kenny accède à une forme de remise en question et de rédemption. Les personnages égarés, aisément détestables, mais qu’on peut finalement sauver pourvu qu’on ait cru en eux, ont l’art de me parler.

L’anti-héros par excellence

Tu l’auras compris, Hauntya et moi sommes séduites par les personnages gris. Si Lee et Kenny accèdent, difficilement, à une forme de rédemption, certains personnages sont confrontés à des actes encore plus terribles. Mais n’est-ce pas pire lorsque tu ne t’en rends compte qu’à la fin du jeu ? Hauntya a choisi de nous parler du protagoniste de Silent Hill 2 (2001) : « James Sunderland représente mon retour aux jeux vidéos : il m’a rappelé à quel point ces univers vidéoludiques pouvaient être fouillés, passionnants et emplis de personnages marquants. Mon affection pour lui est lié à cette longue quête dans un Silent Hill cauchemardesque, dont j’espérais qu’il sortirait vivant, le protégeant contre toute attaque. Et puis, à la fin, se rendre compte qu’il est loin d’être un narrateur fiable ; qu’il est avant tout en quête de rédemption et de pardon, et qu’il affrontera la vérité sur ses actes, en dépit de son crime ; cela en fait un personnage tragique, aux réactions proches des nôtres, et qui nous fait réfléchir à sur ce qu’on aurait fait à sa place. » Je n’ai jamais fait Silent Hill 2, mais le jeu semble pourvu d’un scénario prenant le joueur au dépourvu, au point de le pousser à revoir son jugement sur le protagoniste.

C’est aussi le cas dans Star Wars : Knights of the Old Republic (2003). Si tu comptes faire ce jeu un jour, je t’invite à passer tout de suite au paragraphe suivant. Le meilleur jeu de l’univers Star Wars, surnommé KOTOR, permet d’incarner un protagoniste sensible à la Force. Il parcourt la galaxie, entouré de compagnons attachants, afin de devenir un Jedi et d’éradiquer la menace Sith : Dark Malak. Or, on réalise, au cours du dernier acte du jeu, que le protagoniste était lui-même un Sith, avant d’être terrassé par les Jedi, qui ont modifié ses souvenirs. Et pas n’importe quel Sith. Tu te rends compte que tu incarnes, à ton insu, Dark Revan, l’ancien maître de Dark Malak. KOTOR étant un RPG, tu as le choix entre le côté lumineux et le côté obscur de la Force. Tu peux pardonner ce mensonge à tes amis et demeurer un héros, en terrassant Dark Malak. Tu peux aussi choisir de te laisser dominer par la colère et la vengeance, en terrassant tes anciens compagnons, afin de redevenir Dark Revan, le maître tyrannique de la galaxie. Ce plot twist est, à mon sens, l’un des plus osés de l’histoire du jeu vidéo. Il n’est pas surprenant que Dark Revan soit devenu si emblématique dans l’univers étendu.

L’antagoniste

Tout cela m’amène à évoquer la figure de l’antagoniste ou du méchant, dans le jeu vidéo. Comme tu le sais peut-être, Hauntya et moi en sommes assez friandes. Or, il n’est pas idiot de se demander pourquoi l’on peut être fasciné(e) par un personnage à priori détestable. Notons qu’il existe plusieurs types de méchants, et que je suis moi-même plus réceptive à ceux ayant une part d’humanité, plutôt qu’aux entités caricaturales du mal. Je pense qu’un antagoniste bien construit permet de se questionner sur soi-même. D’après Jens Kjeldgaard-Christiansen, ce sont les méchants qui posent le plus d’interrogations sur le fonctionnement de la société, et sur la limite entre le bien et le mal. Or, un méchant bien construit n’est pas seulement méprisable. Il peut aussi posséder une apparence ou des vertus le rendant attractif. Après tout, le contraire serait manichéen et peu réaliste. L’antagoniste peut avoir des circonstances atténuantes qui expliquent ses réactions, faute de les pardonner. On pourrait aussi mentionner la fonction cathartique du vilain : ces personnages réalisent tout ce que nous n’oserions et ne devrions jamais faire. En ce sens, il est heureux que l’art existe ! J’aimerais clôturer cette mini-réflexion par la citation de Hitchcock suivante : « Meilleur est le méchant, meilleur est le film. »

Il se trouve que je suis amoureuse d’un jeu qui est loin de faire l’unanimité chez les fans de la licence : Final Fantasy XV (2016). A mon sens, le JRPG doit énormément à son antagoniste, un certain Ardyn Izunia. Il s’agit d’un antagoniste comme je les aime : chafouin au possible, il profite d’une apparence faussement anodine pour manipuler autrui. En un sens, il me rappelle Gaunter dans The Witcher III. Or, Ardyn abandonne parfois son attitude nonchalante pour démontrer un grain de folie. Ajoutons à cela une réelle dualité avec le protagoniste, Noctis. En découvrant le passé d’Ardyn, on réalise combien celui-ci croit ses actions légitimes. Je préconise de faire le DLC permettant d’incarner Ardyn. Interpréter un méchant y est purement cathartique, mais au-delà de ça, le DLC permet de réaliser qu’Ardyn n’a pas toujours été aussi démoniaque.

Il est heureux que j’ai mentionné The Witcher III (2015) car Hauntya en a choisi un autre antagoniste : Syanna. Notons que celle-ci n’apparaît que dans le DLC Blood and Wine : « Elle est une des investigatrices derrière les intrigues du DLC, et également un personnage brillamment écrit, mêlant à sa destinée à des histoires de vampires et de conte de fées. Considérée comme maudite pendant son enfance, en grandissant, elle devient une femme badass, déterminée et cynique, mettant son intelligence à profit pour nuire à d’autres protagonistes. C’est aussi un personnage vulnérable qui a subi de sacrées blessures, mais qui ne se laisse pas pour autant abattre et qui fait tout pour arriver à ses fins, séduisant et manipulant. La fin de son histoire peut être à double tranchant, achevant de rendre ce personnage complexe, nuancé et finement élaboré. »

3. Réécritures et différences

Le personnage adapté

Abordons un sujet plus léger avec la réécriture d’un univers. Hauntya est une grande fan de littérature, il n’est donc pas étonnant qu’elle ait été séduite par plusieurs adaptations de romans, à commencer par American McGee’s Alice (2000) et Alice Madness Returns (2011). Le conte Alice au Pays des Merveilles est troublant, qu’il s’agisse de sa forme littéraire ou même de l’adaptation réalisée par Disney. Mais ce n’est sans doute rien face aux jeux dont nous parle Hauntya. « American McGee revisite le Pays des Merveilles et Alice d’une manière psychologique, sombre et merveilleuse à la fois, prouvant qu’on peut transposer brillamment l’essence d’un univers littéraire en jeu vidéo sans le trahir. Son Alice est aussi une figure féminine, tranchante, ironique et déterminée à la fois. »

Pour ma part, j’ai envie de revenir sur une saga que nous avons déjà évoquée : Kingdom Hearts. N’est-elle pas emblématique lorsqu’on parle de réécriture de contes, de films ou même de jeux ? Les personnages, originaux ou empruntés à la licence Final Fantasy sont confrontés aux péripéties de nombreux univers Disney. Dans chaque jeu, lesdits Disney sont choisis de manière à servir le fil rouge de l’histoire et sincèrement raconter quelque chose. Mon personnage favori de Kingdom Hearts n’est autre que Roxas. Tu es amené(e) à contrôler Roxas, dans le prologue de Kingdom Hearts 2 (2005), sans savoir ce qu’il est advenu de Sora, le réel protagoniste. Tu réalises alors que l’identité de Roxas est plus nébuleuse que tu l’imaginais, au même titre que son rôle dans l’histoire. Je suis très sensible à l’allure d’un personnage et j’adore celle de Roxas. Ce n’est pas étonnant car je suis amatrice du travail de son character designer : Tetsuya Nomura. La tenue initiale de Roxas est constituée de carreaux et de motifs tranchant entre le blanc et le noir, afin de symboliser les nuances et déchirures de ce personnage si mélancolique. Le nom Roxas est, quant à lui, un anagramme de Sora, auquel on ajoute la lettre -x. Ces détails peuvent sembler anodins, mais j’adore quand un personnage regorge de symbolisme. (Pour l’anecdote, Roxas se cache dans le logo de Little Gamers, à l’instar de Six, dans Little Nightmares.)

Le personnage mythologique

La réécriture d’un univers n’est-elle pas encore plus ambitieuse lorsqu’il s’agit de mythologie ? Il se trouve que, récemment, Hauntya et moi avons été séduites par la mythologie nordique, à travers deux jeux distincts. Hauntya a eu un véritable coup de cœur pour Hellblade : Senua’s Sacrifice (2017). « Senua est une guerrière picte hissée au rang de figure mythologique, traversant une odyssée aux enfers nordiques pour récupérer l’âme de son bien-aimé. En la rendant psychotique, les créateurs du jeu ont aussi voulu montrer leur engagement à la sensibilisation des maladies mentales. Si j’aime autant Senua, c’est pour son courage, son humanité, son refus absolu d’abandonner sa quête, sa vulnérabilité. Et pour sa sensibilité : en montrant le visage d’une héroïne singulière et différente, qui ne voit pas le monde comme les autres et qui n’est pas dans la norme, impossible de ne pas s’y identifier, d’y trouver un écho avec ce qu’on a soi-même vécu. » Il est intéressant de constater combien un personnage peut diviser. Alors qu’Hauntya a été charmée par Senua, je ne suis parvenue à faire que le début de Hellblade, que j’ai trouvé dérangeant. Ce n’est pas pour cela qu’il est mal fait, bien au contraire !

J’ai moi-même été charmée par un personnage qui divise tout autant. Kratos est le Dieu de la Guerre, un homme féroce qui ne laisse guère de place à la parole ou à l’épanchement des sentiments. Dans les premiers God of War, il ne se soucie que d’assouvir sa soif de vengeance, quitte à tout détruire sur son passage. Ce n’est pas parce qu’il est le personnage que nous incarnons qu’il est héroïque. Mais alors que les premiers God of War se focalisent sur l’action et sur les hurlements bestiaux de Kratos (ce qui réduit son intérêt, on ne va pas se mentir), le dernier God of War (2018) donne un nouveau souffle à la saga. La mise en scène est plus travaillée que jamais, grâce à un plan-séquence et des environnements incroyables. Le gameplay est réajusté, la mythologie nordique inédite et surtout, Kratos devient le père d’Atreus, qui l’assiste tout au long de ses aventures. Kratos ne devient ni parfait, ni le père de l’année, mais c’est un guerrier déchu, ébranlé par son passé et par ses crimes antérieurs. Il éprouve les plus grandes difficultés du monde à révéler à son fils qui il est vraiment. Atreus ignore même qu’ils sont des dieux. La quête de rédemption a su me toucher, au même titre que le sous-texte de certains dialogues entre Atreus et Kratos qui, aussi fort est-il, a peur de révéler un secret susceptible d’ébranler leur relation.

Le personnage qui s’affirme

La peur de révéler un secret susceptible d’ébranler une relation est quelque chose qui a parlé, à un moment ou un autre, à toute personne ayant été concernée par un coming-out. Il était inévitable pour Hauntya et moi de sélectionner (toujours sans se concerter), au moins un personnage représentatif de la cause LGBT, dans les jeux vidéo.

Le choix d’Hauntya s’est porté sur un des personnages principaux de la licence Life is Strange (2015) : Chloe. Bien sûr, elle n’a pas choisi Chloe juste parce qu’elle est queer et lesbienne (dépendamment des choix que l’on faits). Ce serait assez discriminant. Life is Strange est assez bien écrit pour faire de Chloe un personnage à part entière, indépendamment de cela. « Comment ne pas aimer Chloe Price ? Elle est punk, queer, déterminée, rebelle ; elle est aussi une amie loyale, une personne aux principes bien arrêtés et sans filtre, ayant vécu du bon et du mauvais, et encore dans cette phase de recherche propre à l’adolescence et au début de l’âge adulte. Elle incarne ce qu’on a pu ressentir pendant sa propre adolescence, émerveillement comme cynisme, et en même temps, elle nous touche en ayant subi bien des sentiments universels : le deuil, la rupture amicale, l’amour, l’amitié, la dépression. Elle est terriblement mature, tout en ayant toutes ces émotions démesurées que chacun connaît aux périodes de construction de sa vie. Et elle est juste hyper cool. » Chloe est un personnage très affirmé, incarnant néanmoins la quête d’identité de tout adolescent digne de ce nom. Ce paradoxe est terriblement juste et touchant.

Au contraire, le personnage que j’ai sélectionné est quelqu’un qui ne se pose aucune question sur son identité et ses envies, même s’il semble redouter le jugement d’un père. Il s’agit de Sylvando, dans Dragon Quest XI (2017). Comme il s’agit du dernier jeu que j’ai terminé, je te laisse imaginer la prouesse de Sylvando, qui se range aux côtés de personnages que je fréquente depuis des années, voire depuis toujours. Sylvando est un personnage flamboyant, qui casse les codes de la chevalerie et même de la masculinité. On peut trouver ce choix surprenant de ma part après avoir évoqué Kratos mais il faut croire que je suis une personne pleine de contradictions ! En fait, certains n’apprécient pas la féminité et l’exubérance de Sylvando, comme je l’avais souligné dans mon article dédié à Dragon Quest XI. Selon moi, c’est passer à côté de l’humour et du sous-texte bienveillants du jeu. Je ne suis pas amatrice du terme, mais Sylvando ressemble à une folle. La pseudo Gay Pride de Dragon Quest XI est d’ailleurs une scène d’anthologie. Mais cela n’empêche pas Sylvando d’être un des personnages les plus sages et puissants de l’équipe. C’est là que le jeu est intelligent. Notons qu’il s’appelle Sylvia et se genre au féminin, dans la version japonaise, ce qui rend le personnage encore plus intriguant, alors que l’homosexualité ou la question du genre ne sont jamais évoquées de manière explicite dans Dragon Quest XI. Sylvando est un personnage extrêmement drôle, déluré, positif et porteur de belles valeurs.

4. La légende

C’est ainsi que cette Ode aux personnages que nous aimons se termine. Ceci étant dit, je ne vais pas te laisser partir sans aborder un dernier personnage. Bien que nous ayons beaucoup de goûts communs, il est le seul qu’Hauntya et moi avons décidé de sélectionner, toutes les deux, dans notre palmarès.

Il s’agit de Geralt de Riv, que nous avons découvert dans The Witcher III (2015), dont j’ai déjà plusieurs fois parlé sur le blog. Je laisse Hauntya le décrire mieux que moi : « Geralt est un de ces personnages qui met du temps à être apprivoisé, qui passe tout d’abord pour un mec bourru, froid et peu sensible au reste du monde. Et puis on le dévoile peu à peu, on découvre ses nuances et ses émotions, tout comme on découvre les multiples nuances de gris dans son univers fantasy. Il nous montre comment personne ne peut être juste noir ou blanc, et comment les intentions sont davantage ce qui font de nous des monstres ou des humains, peu importe l’apparence. Et son voyage est si immersif, empli de tas d’histoires, de personnages fabuleux, que quand on quitte Geralt, on ressent un grand vide, après avoir appris à le connaître et l’apprécier, comme un véritable ami à qui on dit au revoir. »

Je te remercie pour ta participation, Hauntya, et laisse-moi te souhaiter un bel anniversaire. Maintenant, je serais très curieuse de connaître, cher lecteur, chère lectrice, tes personnages favoris. J’ai peut-être même de quoi t’aider…

Ode aux personnages (

The Witcher : La légende des filles-renardes

Komiks_Geralt_okladkaC’est en 1990 que Le Sorceleur, série littéraire de Andrzej Sapkowski, apparaît. Il ne faudra pas attendre longtemps avant de voir les premières adaptations pointer le bout de leur nez. Je fais référence aux comics écrits par Maciej Parowski et illustrés par Bogusław Polch, à partir de 93. D’ailleurs, en exclusivité, voici la coupe fièrement arborée par Geralt de Riv. Non, ne me remercie pas. D’autres comics ont vu le jour, plus récemment, à l’instar des tomes publiés par Dark Horse Books. Quatre récits sont sortis entre 2015 et 2016. Un cinquième récit voit le jour en 2018. J’ai mis la main sur le récit intégral de La légende des filles-renardes.

Comme le laisse supposer le chara design, le comic s’inspire directement des jeux vidéo. Pourtant, il demeure l’adaptation de l’un des chapitres du roman Le Sorceleur : La saison des orages. J’ai pris autant de plaisir à découvrir les dialogues incisifs de Paul Tobin que les illustrations de Joe Querio. A priori, un fan y trouvera son compte, mais pas que : le comic-book est un bon moyen d’apprendre à connaître Geralt de Riv et son univers, en bien moins de temps qu’il en faut pour finir un jeu vidéo.

La Légende des filles-renardes permet de rencontrer les Vulpes. Il s’agit de renardes capables de prendre l’apparence de femmes. Maîtresse des illusions, cette espèce est exclusivement constituée de femelles, ce qui pousse les Vulpes à enlever des filles elfes pour les transformer. Partant à la recherche d’une enfant kidnappée, Geralt doit se fier à ses sens de sorceleur pour ne pas tomber dans les pièges de la Vulpe qui le traque.

Le volume se termine par un entretien très intéressant avec Paul Tobin et Borys Pugacz-Muraszkiewicz. Les deux scénaristes mettent leur expérience en parallèle, l’un ayant travaillé sur le comic, et l’autre sur le jeu vidéo. Les dialogues du comic-book seraient inspirés du « discours lapidaire » de Geralt, qui « emploie souvent des tournures sans pronoms ou adverbes, ou un vocabulaire bref ou direct. » Il était primordial d’apporter du réalisme aux dialogues du comic, et d’être aussi précis que possible, car chaque réplique est associée à une illustration. A contrario, les dialogues d’un jeu vidéo sont écrits bien avant d’avoir accès au moindre visuel. Ils ne sont pas linéaires mais dépendent de nombreux facteurs. D’ailleurs, Borys Pugacz-Muraszkiewicz confie qu’il a plusieurs fois « regretté de ne pouvoir ajouter quelques lignes de plus pour incorporer davantage de détails ».

A vrai dire, La légende des filles-renardes ne révolutionne ni le genre du comic-book, ni ce qu’on a déjà pu voir dans l’univers de The Witcher ; ça n’en demeure pas moins une lecture plaisante, qui apporte sa petite pierre à l’édifice de l’univers étendu du Sorceleur. Aussi, jetterai-je sans doute un œil aux autres comics parus jusqu’à présent.

Le bestiaire de The Witcher : quand les superstitions volent en éclats

Quatre ans. Cela fait quatre ans déjà que The Witcher 3 : Wild Hunt est sorti sur PC et consoles. Que tu y aies joué ou non – je dirais même : que tu envisages d’y jouer ou pas, il est indéniable que le RPG a marqué sa génération, tant grâce à son gameplay qu’à un univers riche et terriblement immersif. Et pour cause, cet univers repose sur un socle solide : Wild Hunt est l’épisode final d’une trilogie. Plus encore, les jeux sont considérés comme une suite non canonique de la saga Le Sorceleur, rédigée par le romancier et nouvelliste polonais Andrzej Sapkowski. Et si, d’aventure, tu as échappé à l’attraction de cet univers médiéval et fantaisiste, il n’est pas exclu que tu y bascules en fin d’année, lors de la diffusion de l’adaptation télévisuelle produite par Netflix.

The Witcher possède un lore de renom, lui-même inspiré du folklore et des croyances issus d’époques et autres contrées variées. Alors que Geralt de Riv, Sorceleur de son état, éradique monstres et malédictions contre une honnête somme de couronnes ; je vais étudier ce bestiaire. L’intrigue se déroule au sein d’une époque que l’on pourrait assimiler au Moyen-Age. D’après toi, à quel point le jeu s’inspire-t-il des superstitions de cette période ? De quelle manière les traite-t-il, et à quelle fin d’ailleurs ?

Je t’invite à te pincer le nez car nous parlerons d’abord de quelques nécrophages, avant de nous intéresser aux revenants et autres damnés. Hybrides et draconides seront le clou du spectacle. Et si tu as l’impression de lire le sommaire d’un manuel de Poudlard, c’est normal (ou presque).

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Qui pourrait confondre une Guenaude avec une Sirène ?

1) Nécrophages : ça ne mange pas de pain

Menu principalTu as sans doute une opinion négative des Goules, et comme je te comprends. Sais-tu que celles-ci apparaissent dans le folklore arabe, et notamment dans les Mille et une nuits ? Loin du nécrophage difforme que l’on imagine aujourd’hui, il s’agissait de créatures capables de se métamorphoser en hyènes ou en femmes, afin d’attirer les hommes imprudents, à la manière des sirènes. Les Goules sont toutefois connues pour fréquenter les abords des cimetières, afin de se repaître de chair (plus ou moins) fraîche. D’après Le Monde de The Witcher, publié par Panini Books, les populations prennent les nécrophages pour les descendants d’humains cannibales et dégénérés. Rien n’est moins vrai, puisque les Goules seraient apparues lors de la Conjonction des sphères. Il s’agit d’un cataclysme, survenu il y a des siècles, durant lequel plusieurs espèces issues d’une autre réalité, sont apparues. Je pourrais aussi te parler de la différence entre Goule et Algoule, mais ceci est une autre histoire.

Menu principalParlons plutôt des Noyeurs. Les voyageurs imaginent qu’il s’agit d’anciens noyés, « revenus d’entre les morts pour harceler les vivants ». Une fois encore, ces créatures sont ni plus ni moins issues de la Conjonction des sphères. Quant aux Guenaudes aquatiques, je crains que la vérité soit moins romantique que cette rumeur prétendant qu’il s’agirait de sirènes, jadis éprises de mortels, au point de perdre leur « éternelle jeunesse ». Tu l’auras compris, les populations, peu amatrices de réalités scientifiques, préfèrent se transmettre des fables aussi divertissantes que douteuses. Mais après tout, que t’importe d’où vient un nécrophage, une fois qu’il s’est jeté sur toi pour se repaître de ta chair ?

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La malédiction de Morkvarg est terrible.

2) Revenants et damnés : pour ne pas se jeter dans la gueule du loup

Menu principalIl est difficile d’estimer quand sont apparues les premières croyances sur les revenants et autres esprits frappeurs. L’homme n’est-il pas, depuis la nuit des temps, fasciné par l’idée d’une vie après la mort ? N’a-t-il pas toujours cherché à expliquer ce qui distingue le corps de l’âme ? Bien qu’il soit tentant de croire en l’au-delà, ou de faire peur à sa petite sœur, nous avons l’imagination trop fertile. Comme le dit Geralt, les bruits qui nous hantent ne sont souvent que le fruit de « l’indigestion d’un homme d’Ealdor ou deux amants ayant décidé de se cacher dans un endroit isolé. » Et pourtant, les blêmes et autres esprits existent. Là où la réalité du Sorceleur rejoint la superstition, c’est dans la cause de leur apparition. Ils sont souvent l’écho tragique d’une mort subite, violente ou injuste. Il est aussi dangereux que complexe de se débarrasser d’un spectre ; aussi ne puis-je que te conseiller de ne pas appliquer la recette du Livre des remèdes, qui consiste à se munir d’un baril d’alcool frelaté, d’une branche de stramoine, de trois clous ainsi que de graines de pavot.

Menu principalIl existe une espèce de revenants plus dangereuse encore : les Vampires. Leur existence s’est popularisée dans notre réalité, lecteur, en Europe, à partir du dix-huitième siècle. Toute la mythologie autour du Vampire s’est concrétisée avec Dracula, de Bram Stoker, paru en 1897, ainsi que son adaptation libre : Nosferatu, sorti en 1922. Nous partageons avec le peuple de Velen ou de Novigrad une croyance populaire, selon laquelle le Vampire est un mort-vivant sortant de sa tombe afin de sucer notre sang. Une fois encore, ce mythe est faux. Le Vampire est une espèce à part entière, divisée en plusieurs catégories. Insensible aux rayons du soleil, tout comme à l’ail ou à l’eau bénite, le Vampire serait également apparu durant la Conjonction des sphères. Geralt se méfie du Vampire supérieur, capable d’adopter une apparence humaine, d’autant que son médaillon ne vibre pas en sa présence. Le Vampire supérieur est difficile à détecter, et encore plus à tuer. Comme le dit Geralt, « transpercer un vampire avec un épieu va certainement gâcher sa journée mais que diriez-vous si on vous faisait subir le même sort ? »

Menu principalSi je te parle de Vampire, il t’est sans doute venu en tête l’image de son éternel rival, dans l’iconographie collective : le Loup-Garou. A l’instar de ses prédécesseurs, le Loup-Garou apparaît dans de nombreuses croyances, et ce depuis des siècles. Il a d’abord été populaire en Europe, durant l’Antiquité. Or, le Loup-Garou est sans doute l’une des créatures sur lesquelles les populations se méprennent le moins. Il s’agit bel et bien d’hommes capables de se métamorphoser en loups. Ce n’est pas un hasard si le Sorceleur se munie d’une épée en argent contre les monstres et autres damnés. En revanche, il n’est pas sérieux de croire qu’une malédiction, comme la lycantrophie, ait pu être lancée par les Dieux. Une malédiction est toujours jetée par un humain ou un mage, qu’il faut retrouver, afin de la rompre. Par ailleurs, la lycantrophie étant héréditaire, l’on peut se demander si les êtres maudits ne possèdent pas un gêne dormant.

Il est important pour un Sorceleur de connaître la réalité cachée derrière la superstition, qu’il soit question des origines d’une créature, ou de ses faiblesses. De cela peut dépendre l’issue d’un combat. Et c’est malheureusement en partie à cause de ces fables et de cet obscurantisme, que les populations sont si vulnérables face à leurs prédateurs.

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Ciri affronte glorieusement la Cocatrix.

3) Hybrides et Draconides : sous l’aile du Sorceleur

Menu principalLa légende de la Cocatrix est tout aussi plaisante. Il s’agirait d’une créature hybride, possédant une tête de coq, des ailes de chauve-souris et un corps de serpent. Prends garde car la Cocatrix est parfois confondue avec le Basilic, et ce depuis qu’elle devient populaire, au douzième siècle. Il est fameux de savoir que, au Moyen-Age (et je parle bien de ta réalité, lecteur) ; un coq, suspecté d’avoir enfanté une Cocatrix, a été envoyé au bûcher. Ainsi, les populations de l’univers du Sorceleur ne sont guère plus naïves que nous avons pu l’être. Dans The Witcher, le Père de Tretogor stipule qu’une Cocatrix naît d’un œuf pondu par un « coq immoral », puisque celui-ci a forniqué avec un autre coq. L’œuf doit ensuite être couvert par ni plus ni moins cent serpents ! On prétend que la Cocatrix est capable de changer ses victimes en pierre, d’un regard. Et pourtant, d’après Geralt, la menace est ailleurs, car « les yeux d’une Cocatrix ne sont pas plus dangereux que ceux d’une dinde furieuse ».

Quant aux Dragons, il n’est pas tout à fait exact qu’ils aient un goût pour les vierges et soient les ennemis jurés des licornes, comme le stipule la « sagesse populaire ». Ce n’est pas non plus en leur livrant un mouton farci de poison que tu parviendras à leur faire cracher « du feu par la gueule et par le cul », je te prie de me croire. En revanche, il est indéniable que le Dragon possède une intelligence qui n’a d’égale que l’avidité qui le pousse à amasser des quantités importantes d’or. C’est pourquoi jamais un chevalier n’est vraiment allé affronter un Dragon, pour sauver un village ou une demoiselle en détresse. La cupidité est la seule motivation. La réalité qui se cache derrière fables et superstitions remet donc bien des choses en perspective.

Conclusion

Menu principalEntre nécrophages, revenants, êtres damnés et autres créatures ailées, nous en avons parcouru du chemin. J’ai essayé de démarquer les superstitions issues de notre propre culture de celles du jeu, bien qu’elles soient souvent semblables. Un Sorceleur comme Geralt de Riv est capable de les décortiquer et de les remettre en question, afin de proposer une réalité plus crédible, et ce même dans un univers fantaisiste et médiéval. Le bestiaire s’alimente des croyances et superstitions de cette période obscurantiste, au point de les tourner en dérision. Et ce, pas seulement pour en rire de manière satirique, mais aussi pour installer un univers aussi cohérent que possible.

Ainsi nos chemins se séparent-ils. J’espère que tu auras pris du plaisir à parcourir ces lignes, et que tu auras – soyons fous – appris quelques anecdotes, qui te feront briller pendant ta prochaine soirée raclettes. Bien entendu, je n’ai sélectionné qu’un échantillon du vaste bestiaire du jeu. J’aurais pu parler de créatures considérées à tort comme des divinités, tel de Leshen, esprit de la forêt ; ou encore de bêtes artificielles engendrées par les mages, tel le Golem.

Pour finir, mes sources d’informations se limitent au jeu, à wikipédia (et oui, tu vas faire quoi ?), ainsi qu’à l’encyclopédie Le Monde de The Witcher, dont sont tirées toutes les citations et que je te conseille vivement de lire !